Elections Côte d ivoire. CI: Abidjan sous couvre feu à 22 heures

Amy, Koaci.com Abidjan Lundi le 30 Mai 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les jours passent et la situation ne s’arrange guère en Côte d’Ivoire, l’insécurité y est grande et influence négativement toute dynamique d’un retour à la normal tant attendu.

ADS



Plus rien dans la capitale économique à compter de 22 heures, à l’approche de cette heure devenue repère, le si peu de maquis et restaurant ouverts vous pressent de finir pour fermer.

Voici plus d’une semaine que nous parcourons Abidjan le soir, pour constater ou non de la reprise tant annoncée mais pour leur loin d’être gagnée. En effet, la paralysie entamée depuis le début de la crise post électorale est toujours palpable.

Ce samedi soir aux alentours de 21h15gmt, après avoir traversé le boulevard Latrille des deux plateaux de Cocody sur lequel malgré un groupe de jeune trouvé devant la seule discothèque ouverte, nous empruntons au feu du carrefour Duncan l’axe qui ouvre sur la fameuse rue des jardins, bien connue des noctambules et autres « dîneurs ».

Longeant les restaurants fermés, nous nous arrêtons dans un restaurant libanais connu pour servir très tard d’ordinaire. « C’est que pour emporter, on ferme dans 30 minutes », voici le message d’accueil du serveur qui telle une hôtesse vient nous délivrer tout excité, le message.

Avant même de connaître les raisons de notre venue, voire de ce que l’on désirerait commander, alors que d’autres serveurs s’activent à nettoyer et ranger les tables et chaises, que les cuisiniers finissent de préparer leurs derniers sandwich chawarma attendus de près et guettés par une file d'impatients clients près à traverser la vitre de protection qui les sépare de la cuisine, que le tenancier est entrain de faire les comptes, face à notre étonnement l’interlocuteur sera bref mais dissuasif : « on ferme tôt à cause de la situation ». Tentant d’en savoir plus sur son sentiment il nous répondra : « y’a trop d’insécurité, la direction ne veut pas prendre de risque et pour nous autres, passé une certaine heure, il n’y a plus de taxis pour rentrer donc on ferme tôt mais au moins on ouvre, je suppose que vous avez constaté que nous ne sommes pas nombreux ».

En rentrant sur le plateau, c’est deux barrages de Frci que nous rencontrerons, rappelant l’époque Gbagbo si ce n’est que la maîtrise de la langue française fait défaut. Au deuxième barrage, à notre grande surprise, alors qu’un élément armé contrôle le véhicule, un deuxième vient à notre hauteur, apparemment curieux et à notre grande surprise nous interpelle avec une question qui en dira long : « T’es quelle race ? ». Face à notre désarroi, nous protestons quant à la teneur et aux sous entendus de la question, le ton monte et un « gradé » qui a suivi la scène vient alors à notre niveau. Alors que l’élément curieux insiste pour nous faire sortir, nous interpellons le « gradé » qui fait office de chef du barrage avec ses billets de 1 000 FCFA qui sortent de sa poche, tel un butin de racket ponctué à la file de taxi et autres véhicules stationnés, et nous lui faisons part des propos du jeune soldat. Ces derniers se mettent alors à discuter en Djoula et la encore le ton monte. Le chef, béret rouge sur la tête, après avoir recadré l’élément curieux, nous fait alors signe de partir.

Avant de finir notre périple du samedi soir, pensant en avoir fini, deux soldats Frci nous arrêtent avant l’entrée du plateau. Ces derniers nous demandent de l’argent pour soi-disant leur « carburant ». Habitué à cette nouvelle pratique, nous tentons de leur expliquer que nous sommes moisis après avoir laissé tout notre argent sur les précédents barrages. Par chance, ils nous laisseront repartir, d’autres en situation similaire, se voient arracher leurs véhicules devant eux, impuissants.

Nous comprenons mieux désormais le pourquoi de la demande express à la France de Ouattara pour la gestion par l’armée française de la sécurité intérieure du pays. Sans nul doute à cette heure, la seule garanti plausible pour un retour à la confiance générale. Reste désormais à savoir comment se passera le redéploiement des forces de l’ordre et l’encasernement de ceux qui terrorisent l’esprit et le quotidien des Ivoiriens.

Ouattara a promis que tout sera réglé à son retour en Côte d’Ivoire prévu pour ces prochains jours, en attendant, la situation reste peu rassurante.

 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS