Lutte contre Boko Haram. Lutte contre le terrorisme : L’Upc demande la mise sur écoute des Camerounais

Patricia Ngo Ngouem | Mutations Vendredi le 31 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Cette proposition a été formulée au sortir de la session du bureau politique de ce parti, mardi dernier à Yaoundé.

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«A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.» C’est en ces termes que le secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (Upc), Jean Bahebeck, justifie la demande de mise sous surveillance téléphonique des Camerounais. C’est en effet l’une des propositions formulées par l’Upc pour contrer la menace terroriste. «Un pays qui est en guerre prend des mesures exceptionnelles. Il faut mettre les Camerounais sur écoute, c’est-à-dire surveiller toutes nos lettres, nos sms, nos mails, toutes nos communications téléphoniques. L’heure est grave. Nous n’avons plus de réserves à faire», affirme le Sg, élu à ce poste à l’issue de la session du Comité directeur de l’Upc le 6 juin dernier à Yaoundé en remplacement de Pierre Sende, débarqué.

«Je suis sur écoute depuis deux ans, comme certains camarades du parti. Mais comme je n’ai rien à cacher, où est le problème si l’Etat m’écoute ? Que l’Etat écoute tout le monde pour pouvoir diminuer les attentats», ajoute-t-il. De quoi s’attirer les foudres des organisations de défense des droits de l’Homme et soulever l’ire des populations qui ne verront certainement pas d’un bon œil cette restriction de leur liberté. «Nous sommes en guerre et un pays en guerre se bat. Maintenant, on fait confiance à notre Etat et à nos politiques qui ne vont pas en abuser pour régler leurs propres problèmes», soutient Jean Bahebeck, qui en profite pour présenter les condoléances de l’Upc aux familles endeuillées par les attentats de Maroua.

Répression

Pour le «parti du crabe», les mesures de sensibilisation et de prévention des attaques terroristes prises par le gouvernement (interdiction de la burqa, fermeture des bars à une certaine heure, renforcement des contrôles à la frontière dans la région de l’Extrême-Nord, etc.) risquent d’être inefficaces tant que la cause n’est pas connue. «Il faut pouvoir diagnostiquer pour comprendre pourquoi un enfant de 15 ans accepte de se faire exploser. Une fois la cause connue, on pourra, sur le long terme, éradiquer le mal», assure Jean Bahebeck, par ailleurs député suppléant à l’Assemblée nationale. Ce dernier s’exprimait à cet effet mardi dernier, lors de la session du bureau politique de l’Upc. Si la situation sécuritaire du pays a meublé les échanges, les déclarations faites par le président français sur «les massacres des indépendantistes camerounais» ont également constitués l’autre point inscrit à l’ordre du jour.

Lors de sa visite d’Etat au Cameroun le 3 juillet dernier, François Hollande avait publiquement reconnu le rôle joué par son pays dans la guerre menée contre l’Upc. Guerre au cours de laquelle des dizaines de milliers d’indépendantiste ont été massacrés par l’armée française dans les années 1950 puis dans les années 60 par l’armée camerounaise, alors formée par des officiers français. «C’est vrai qu’il y a eu des épisodes tragiques dans l’histoire. Il y a eu une répression dans la Sanaga-Maritime, en pays Bamiléké et je veux que les archives soient ouvertes pour les historiens», avait déclaré le patron de l’Elysée lors de la conférence de presse conjointe donnée au palais de l’Unité ce jour là. «L’Upc salue la déclaration du président français mais le parti souhaite que la France passe de la déclaration d’intention à un acte», a déclaré Jean Bahebeck, qui s’exprimait au nom du bureau politique.

 

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