Cameroun - Politique. Assemblée nationale :Qui gouverne ?

Georges Alain Boyomo | Mutations Jeudi le 03 Septembre 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En lieu et place du président, le directeur du cabinet procède à des nominations pour « nécessités de service ».

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Le 20 août 2015, Boukar Abdourahim, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale a pris une décision portant nomination des responsables au cabinet de Cavaye Yéguié Djibril. Après avoir visé la Constitution, la loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, l’arrêté portant réorganisation du cabinet du Pan, M. Boukar a nommé au poste d’assistant d’études les responsables suivants : « l’adjudant Maguilke Daniel et le gendarme Mijital Zake ».



Quatre jours plus tard, le directeur du cabinet du Pan signe un rectificatif à la décision signée (et affichée) le 20 août 2015. « Sont, pour compter de la date de signature de la présente décision, nommés au poste d’assistant de bureau, poste créé, les responsables dont les noms suivent : il s’agit de l’adjudant Maguilke Daniel et le gendarme Mijital Zake », lit-on à l’article 1er.



La décision signée de Boukar Abdourahim et ampliée au… cabinet du Pan, au secrétaire général, au directeur des affaires générales, entre autres. Inutile de s’attarder sur le rétropédalage de Boukar Abdourahim, la question principale étant de savoir si un directeur de cabinet peut nommer « après approbation de Monsieur le président de l’Assemblée nationale et considérant les nécessités de service », des responsables au sein du cabinet du Pan. La réponse est non !



En effet, si l’on s’en tient à l’article 102 du règlement intérieur de la chambre basse du Parlement, « l’Assemblée nationale jouit de l’autonomie administrative et financière. Ses services sont placés sous l’autorité du Bureau et sous la responsabilité d’un secrétaire général, assisté de deux (02) secrétaires généraux adjoints nommés par arrêté du Bureau ». Même si le cabinet du président de l’Assemblée nationale échappe à la responsabilité du Sg, « conseiller juridique et parlementaire de l’Assemblée nationale », il revient au Pan de nommer les membres de son cabinet.



Disgrâce



Le Pan a-t-il délégué ses pouvoirs à son directeur de cabinet ? En l’absence de la mention (par ordre) dans la décision signée le 24 août 2015, on ne saurait le dire. Subsiste une préoccupation : Sur quelle base un responsable chargé « des affaires réservées du Pan, de la liaison avec les services du secrétariat général, de la sécurité du palais et du cabinet, du traitement du courrier, de la gestion du protocole, des cérémonies et des voyages officiels » peut-il se substituer à son patron aussi grossièrement ?



En tout état de cause, cette situation, qui laisse pantois de nombreux employés de l’Assemblée nationale, remet au goût du jour les informations faisant état de la superpuissance du Dircab de Cavaye, qui aurait fait signer au Pan le curieux « arrêté présidentiel » (une imposture juridique selon des experts en droit) limogeant le capitaine Bouba Simala (ex-garde du corps du Pan) accusé d’actes de terrorisme, de tentative de braquage et d’enlèvement. La thèse selon laquelle l’ex-aide de camp de Cavaye, aujourd’hui gardé à vue au Sed, paye le prix de sa rivalité avec Boukar Abdourahim s’en trouve renforcée. Du pain béni pour ceux qui pensent que Cavaye est pris au piège des féroces batailles entre ses proches, qu’il recrute et nomme à tour de bras dans l’administration de l’Assemblée nationale.



Nommé le 30 décembre 2014 au poste de directeur de cabinet (en remplacement de Abdoulaye Adjiali Boukar), Boukar Abdourahim, réputé titulaire d’une maitrise en droit, fait en tout cas la pluie et le beau temps à l’Assemblée nationale. Cet  administrateur des assemblées profite sans doute de la trop grande confiance placée en lui par Cavaye Yéguié Djibril, qui n’a plus l’énergie et la vigilance de ses 20 ans. Par le passé, Bouba Simala, s’autorisait également des libertés qui l’ont érigé en « président bis » de l’Assemblée nationale. Jusqu’au 16 juin 2015, jour de la disgrâce du capitaine.

 

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