Cameroun - Emploi. Cameroun - 25 000 emplois : la colère des candidats

Jules Romuald Nkonlak | Le Jour Dimanche le 03 Juillet 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Aux sources d’un mensonge. La liste des nouvelles recrues devait être connue depuis un mois.

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L’annonce était inédite. Un tantinet différent de celles que l’on attend d’ordinaire des discours du président Paul Biya à la jeunesse de pays.

Après une série de promesses allant dans le sens de rassurer les jeunes sur de meilleures conditions de vie dans le futur, (l’agriculture, qui offre « une gamme importante d’emplois, allant des plus simples aux plus qualifiés ou encore «l’entrée en activité des grands projets structurants… », qui vont  « générer de nombreux emplois »), le chef de l’Etat a déclaré, ce 1er  février 2011 : «En attendant, j’ai instruit le Premier ministre de procéder, cette année, à un recrutement spécial, dans la Fonction publique, de 25 mille jeunes diplômés».

C’était le début de l’affaire des 25 000. Un conte de fées qui s’est transformé, sinon en film d’horreur, du moins en film à suspense.

Deux mois après la date limite de l’opération, fixée au 30 avril 2011, le flou persiste. Pourtant, un peu plus de deux semaines seulement après l’annonce du président de la République, le 1er mars 2011, la commission de coordination et de supervision du recrutement spécial de 25.000 jeunes dans la fonction publique s’était réunie pour indiquer les modalités de ce recrutement. Juste quelques jours après l’anniversaire des événements de février 2008. La jeunesse camerounaise, pendant trois jours, avaient exprimé sa colère au cours de ce que l’on appelle aujourd’hui encore les émeutes de la faim.

Trois ans après celles-ci, certains groupes (partis politiques, organisations de la société civile) avaient choisi d’organiser des manifestations en hommage aux jeunes qui sont tombés en février 2008. L’annonce du chef de l’Etat, tout comme les projets de commémoration des émeutes de février 2008, intervenait alors que, dans les pays d’Afrique du nord, des mouvements populaires, venaient de pousser les chefs d’Etat tunisien et égyptien à la porte. Elle intervenait surtout à quelques mois d’une élection présidentielle fort attendue au Cameroun.

Modalités

Paul Biya a-t-il voulu, à travers une promesse démagogique, éviter pareille situation au Cameroun ? Certains n’ont pas hésité à le penser. Ils ont évoqué le procédé plutôt spécial de ce recrutement (pour lequel il n’y avait pas de frais à débourser), mais se sont également interrogés sur la prise en charge financière de cette opération qui était annoncée alors que le budget de l’année 2011 avait déjà été arrêté.

Les modalités de recrutement précisées à la suite de la réunion de la commission de coordination et de supervision du recrutement spécial de 25.000 jeunes donnaient à rêver. Les travaux présidés par Jules Doret Ndongo, le secrétaire général des services du Premier ministre, ont débouché sur un ensemble de résolutions : les recrues auront le statut d’agents publics relevant du code du travail ; ils devront être  Camerounais titulaires de tout type de diplômes délivrés par les ordres d’enseignement primaire, secondaire, universitaire et professionnel ; le recrutement s’effectuera principalement sur étude de dossier, même si la possibilité de tests de sélection a été également évoquée.

Des conditions d’âge plus flexibles également pour ce recrutement, ouvert aux diplômés âgés de 40 ans au plus au 30 avril 2011, qui pouvaient déposer leurs dossiers aussi bien dans les chefs-lieux des dix régions du Cameroun qu’auprès de certaines missions diplomatiques du Cameroun pour les Camerounais de l’étranger.
A l’enthousiasme des jeunes Camerounais et de leurs parents au lendemain de l’annonce du recrutement, a suivi la difficulté à déposer les dossiers, avec la désillusion liée au fait  qu’il y avait quand même de l’argent à dépenser, et désormais le découragement suscité par l’attente qui ne cesse de s’allonger.

Plus de 300 000 jeunes Camerounais ont postulé à ce recrutement spécial. Les premières indications du gouvernement annonçaient la liste des 25 000 pour le mois de mai dernier. Ils auraient dû être pris en charge dès le mois de juillet. Raté !
 

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