Société. Cameroun : quand la prostitution devient le plus gros employeur !

Maurice Defao | Come4news Lundi le 19 Septembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Nous sommes au quartier vogt-Atangana Mballa ce vendredi 16 septembre 2011 ; il vient à peine d’être 21 heures.

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Mais elles sont déjà là et certaines ont même déjà eu leurs premiers clients de la soirée. Elles sont postées dans certains coins obscurs d’une station service de la place. Elles, ce sont les vendeuses du « plaisir ». Elles vous sifflent au passage. Et lorsque vous regardez, elles vous font un signe de la main pour vous demander de venir. Si vous êtes plutôt naïf, vous y allez ; et dans un langage totalement cru, elles vous proposent leurs services. Une fois le marché conclu, elles vous amènent dans l’une des nombreuses chambres de passe qui inondent ce grand carrefour de Yaoundé et en quelques minutes, vous vous soulager !

Vogt-Atangana Mballa n’est pas le seul « marché mondial » de Yaoundé. On en trouve déjà un peu presque de partout dans la ville. Cependant, ceux les plus populaires sont Vogt-Atangana Mballa, Ekounou, mini ferme Melen et surtout l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé où le « plaisir » se consomme à la belle étoile sur des débris de carton. Les milieux universitaires sont aussi en train de devenir de plus en plus de vrais centres de vente de sexe.

Agées entre 15 et 30 ans, ces jeunes filles proviennent généralement des familles pauvres de la ville. Et, disent le faire pour subvenir à leurs besoins. C’est le cas de la jeune Carole qui a accepté de nous expliquer comment elle est arrivée dans le domaine : « je suis étudiante à l’université de Yaoundé 1 ; mes parents ne vivent pas ici. Et depuis quelques temps, ils ne m’envoient plus d’argent. Pour survivre je ne pouvais que me livrer à cela. Car toutes les demandes d’emploi que j’ai adressées aux sociétés de la place sont restées infructueuses. » Nous lance la jeune fille de 21 ans étudiante en histoire. A la question de savoir si elle parvient à joindre les deux bouts, elle répond plutôt : « ça dépend des moments ; il y’a des jours oùu je réalise une recette même de 15000 Francs CFA (environ 25 euros). Aussi, il y’a des jours où ton étoile ne brille vraiment pas. Egalement, en période de grandes vacances, nous avons la concurrence des jeunes élèves. Car, les clients préfèrent les plus jeunes. »

De façon générale, le prix d’une passe oscille entre 1500 et 5000 Francs CFA. Selon le lieu et la classe. Elles à leurs tour payent à chaque passe une certaine somme au gérant des chambres de passe. Aussi, il règne dans ce genre de milieu une insécurité à nulle autre pareille ; car la plupart de ces filles collaborent avec de redoutables gangs de brigands qui en retour assurent leur sécurité. Afin de tenir à tous les coups, ces filles consomment régulièrement de la drogue et beaucoup d’alcool. Les clients d’ici se recrutent dans toutes les classes de la société ; les expatriés, surtout de couleur blanche constituent le « jackpot » de la soirée. Comme tous les métiers, ces filles sont violées régulièrement par les enfants de la rue. Elles sont aussi souvent raflées par les patrouilles de police qui sillonnent régulièrement ces zones.

D’après des statistiques datant de 2006, 49% des jeunes femmes de 15 à 23 ans utilisent leur corps à des fins commerciales au Cameroun. Avec la percée spectaculaire de la pauvreté et du chômage, la prostitution est en train de devenir le plus gros employeur en milieu jeunes au Cameroun. Aussi, la prostitution est devenue au fil des années l’une des principales activités touristiques.

Il est a noté que l’expérience camerounaise en matière de prostitution a traversé les seules frontières nationales et même africaines ; car selon le ministère français de l’Intérieur, les Camerounaises représentent 46% des prostituées africaines en France. Il est vrai que la prostitution est souvent présentée comme le plus vieux métier au monde ; cependant, les autorités camerounaises se doivent de combattre en urgence et avec la dernière énergie cette activité illicite et inhumaine qui risquerait de détourner la jeunesse des vrais défis qui l’interpellent.

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