Présidentielle 2011. Présidentielle 2011: pressions sur Paul Biya

Boris Bertolt | Le Jour Vendredi le 04 Novembre 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La Grande-Bretagne et les Etats-Unis n'ont pas toujours félicité le président réélu et réclament l'amélioration du processus électoral.

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Paul Biya, prêtera serment ce matin à l'hémicycle de Ngoa-Ekellé pour un nouveau mandat de sept ans à la tête de l'Etat du Cameroun. Mais, pour la première fois depuis les élections de 1997, le chef de l'Etat va prêter serment sans que les les États-Unis et la Grande-Bretagne ne reconnaissent son élection.
En effet, contrairement à leur homologue français, Nicolas Sarkozy, qui a adressé un message de félicitation à Paul Biya le 24 octobre dernier, Barack Obama et David Cameron n'ont pas encore félicité le président réélu de la République du Cameroun.

« Les États-Unis ne sont pas prêts à adresser des félicitations à Paul Biya. Le ton a d'ailleurs été donné par l'ambassadeur », souligne un responsable de la société civile proche de ces représentations diplomatiques. Il ajoute que «la Grande-Bretagne, allié traditionnel des États-Unis, est sur la même longueur d'onde».

De source diplomatique, à la représentation des Etats-Unis à Yaoundé, «il n'existe pas encore un message de félicitation à adresser à Paul Biya». Un autre interlocuteur précise que «les messages de félicitations viennent du département d'État et ne sont pas rédigés à l'ambassade. Vous-mêmes pouvez noter qu'il n'y a pas beaucoup de chancelleries qui se bousculent pour envoyer des messages à Paul Biya. Rien n'est en cours». L'ambassadeur, Robert P Jackson, « s'est d'ailleurs montré très en colère Le 18 octobre dernier à la table ronde post-électorale avec la société civile », note un participant à la réunion.

Grand-Bretagne
Nous avons appris que le Haut-commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun, Bharat Suresh Joshi, «s'est aligné sur la position des États-Unis». Il était d'ailleurs présent le 18 octobre dernier à l'ambassade des États-Unis, au cours de la vidéo-conférence prévue avec le département d'État américain. Mais, pour des raisons techniques, elle a été reportée à une date ultérieure. Nous avons appris qu'au cours de cet échange initié par Robert P Jackson, «il a clairement apprécié la fermeté du discours de l'ambassadeur des États-Unis».

Bharat Suresh Joshi a entre autre abrité à sa résidence à Bastos avant l'élection présidentielle de nombreuses réunions avec certaines organisations de la société civile, dont l'Addec, un Monde avenir, Nouveaux droits de l'homme et autres. Objectif : « préparer l'élection présidentielle ». Mais d'après le responsable d'une organisation de la société civile ayant pris part à ces réunions, « il a été déçu par les irrégularités observés le jour du scrutin ».

Jusqu'à ce jour, les responsables du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) ont accordé peu d'intérêt aux messages de félicitations encore attendus de la Grande – Bretagne et des Etats-Unis. Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint du Rdpc, qualifiant le ton de Robert P. Jackson, « d'inamical » et le ministre des Relations extérieures, Henri Eyebe Ayissi, affirmant que « les résultats du scrutin présidentiel du 9 octobre 2011 ne sont assujettis à aucune procédure de certification par une instance extérieure au Cameroun ». Étant entendu que « la décision du conseil constitutionnel revêt un caractère définitif et elle produit, de plein droit, ses pleins effets ».

Pour le politologue, Mathias Eric Owona Nguini, «il s'agit de la mauvaise foi. Quand ces puissances enverront des messages, ils vont les brandir partout. Les messages de félicitation sont des instruments de reconnaissance internationale. Ils font partie des éléments qui attestent de la légitimité d'un chef d'Etat ». L'écrivain camerounais Patrice Nganang se dit ne pas être surpris. Et souligne que «le même scenario s'était produit en Tunisie avec Ben Ali après son élection a 89% avec 89% de participation. Sarkozy le félicitait dès le 26 octobre, et les Etats-Unis de Barack Obama faisaient le frein à main ».

Processus électoral
D'après un responsable de la société civile, « américains et britanniques exigent une amélioration du processus électoral pour les prochaines échéances électorales. Notamment les élections législatives et municipales de l'année prochaine ». D'ailleurs, une note d'information du Haut-commissariat de Grande-Bretagne, qui date du 18 octobre indique déjà que « les camerounais regardent vers les élections municipales et légilatives ».

Le 18 octobre dernier à la table ronde post-électorale avec la société civile, Robert P Jackson donnait des recommandations au gouvernement camerounais : « Elecam doit pouvoir démontrer son indépendance ; Le Cameroun doit adopter un bulletin de vote unique afin d’empêcher l’achat des voix, l’indisponibilité de certains bulletins et la confusion concernant comment voter ; La campagne doit s’étendre sur plus de deux semaines pour permettre à tous les partis de défendre leurs projets de société ; Le parti au pouvoir doit s’abstenir d’utiliser les ressources publiques pour faire campagne ».

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