Cameroun. Affaire Olanguena : L'actuel Secrétaire permanent du Cnls devant la barre

Flore Edimo | Le Jour Jeudi le 25 Novembre 2010 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Jean-Bosco Elat, répondait hier au tribunal de grande instance du Mfoundi comme témoin dans le cadre du financement du livre « Le sida en terre d'Afrique ».

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Jean-Bosco Elat n'a jamais autant transpiré qu'hier, 24 novembre 2010. L'actuel secrétaire permanent du Comité national de lutte contre le sida (Cnls) a passé 4 heures devant la barre.

Il témoignait au tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé dans le cadre de l'affaire qui oppose le ministère public et l'État du Cameroun à Urbain Olanguena Awono, ancien ministre de la Santé publique, accusé de détournements de deniers publics.

Le président du tribunal, Marie-Rose Nomo Zanga débarque dans la salle d'audience aux environs de 14 h, alors que la plupart des avocats cherchent encore place. Après constat de la présence des deux parties, Olanguena et compagnie sont appelés à rejoindre le banc des accusés. Arborant une gandoura vert-citron assortie d'une chéchia de couleur bordeaux, l'ex Minsanté s'installe. On voit à ses côtés, les détenus Rose Ndi Chia, Feuze.....  Certains avocats des accusés sont absents, mais Me Ebanga et ses confrères se proposent de substituer les absents. Jean-Bosco Elat est alors appelé à rejoindre le box des témoins. Vêtu d'un costume marron, le Sp du Cnls décline son identité: « Né vers 1964 à Kumba... Médecin.. Marié et père de quatre enfants, résident à Yaoundé... Travaille au Cnls depuis septembre 2005 » Puis débutent les échanges.

D'abord les généralités. Jean-Bosco Elat doit édifier le tribunal sur les attributions, le fonctionnement, les sources de financement et la gestion du Comité national de lutte contre le sida. Le témoin ne se fait pas prier. Hésitant, il explique par la suite: « Les principales sources de financements du Cnls sont la Banque mondiale, le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, les fonds Ppte et l'État du Cameroun », dit-il. Jean-Bosco Elat doit également répondre aux questions de l'accusé Feuze qui le prend à témoin : « Combien percevez-vous en tant que Sp du Cnls? », 900 000 Fcfa, c'est la prime mensuelle que l'actuel Sp perçoit dans le cadre de son travail.  Il déclare également que le Cnls ne dispose d'aucun texte qui nomme le chef de section. Il ne dispose pas non plus d'un texte octroyant le Cnls d'une prime de carburant de 300 000 Fcfa.  Les minutes s'égrènent et les avocats d'Olanguena s'impatientent.

18  millions Fcfa pour « Le Sida en terre d'Afrique »

Alors qu'il croyait les débats clos, Jean-Bosco Elat est rappelé par le président du tribunal. Il est un peu plus de 16 h 10 quand Olanguena le prend à témoin sur « Le sida terre d'Afrique », livré publié par Olanguena du moment où il était Minsanté. « Est-ce que le Cnls a subventionné mon livre? » Septique, Jean-Bosco Elat déclare: « Je ne sais pas! »  cette déclaration est suivie des remous dans la salle  Olanguena à l'ordre. « Vous deviez poser deux questions ».

Puis l'accusé reprend : «Est-ce que le Cnls a versé 18 millions de Fcfa pour la réalisation de mon livre ? » Pour Jean-Bosco Elat, la réponse est «  Non » Le procureur de la République non convaincu, reprend, « Avez-vous lu Le sida en terre d'Afrique ? Si non pourquoi ?  ». Du coup, les avocats de la défense d'Olanguena s'offusquent. Ils évoquent l'article 332 de la loi: « On ne peut pas entendre le même témoin sur les généralités et sur les questions de fond. Il n'a pas été entendu lors de l'instruction », déclare un avocat. On apprend alors qu'une convention de collaboration a lié le Cnls et l'éditeur.  Alors que le tribunal essaie d'en savoir plus sur la date de signature de cette convention, les avocats de la défense déclarent qu'ils n'ont pas la pièce R4190 relative à l'accord de la convention d'acquisition du livre entre l'éditeur et le Cnls. Après des échanges tumultueux, le tribunal suspend l'audience pour le 15 décembre prochain. Les avocats de la défense devront alors  démontrer comment cette convention a été signée le 1er août 2006, alors que le contrat d'auteur a été signé le 09 août 2006.

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