A côté de Jean Nkuété probablement emporté par l'ouragan des tracteurs agricoles, bizarrement propulsé au secrétariat général du Comité Central du Rdpc, la chute de Marafa Hamidou Yaya apparaît comme la plus grosse et la plus retentissante du dernier réaménagement de l'équipe gouvernementale.

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Membre du Bureau Politique du Rdpc, cadre dans le peloton des doyens au gouvernement, il aura été tour à tour secrétaire d'Etat au finances, ministre d'Etat, secrétaire général à la présidence de la République, ministre d'Etat en charge de l'administration territoriale et de la décentralisation etc. Figure de proue dans des gouvernements successifs, cheville ouvrière de certaines réformes de poids, ce fils de septentrion alternait désormais le bon et le moins bon. Régulièrement cité dans un nombre impressionnant de scandales politico-économiques, Marafa Hamidou Yaya a fini par devenir du fait de l'actualité abondante autour de son personnage, l'épicentre de toutes les réflexions.

Albatros?

Très impliqué dans la gestion du dossier albatros, ce fameux avion présidentiel qui a failli laisser le Cameroun en émoi a cause de son état défectueux, les enquêteurs s'intéressent au cas Marafa pour plus de visibilité dans cette affaire quia mis en difficulté plusieurs fils du pays parmi lesquels Yves Michel Fotso, fils du richissime homme d'affaires et maire de Bandjoun Victor Fotso ; sans oublier Jean Marie Atangana Mebara.

L'opération épervier, quelque peu en berne du fait d'un agenda politique national surchargé, risque pour ainsi dire reprendre du service. Marafa alors Sg Prc au moment, où la décision d'achat d'un avion présidentiel est prise se retrouve par un concours de circonstance au centre de toutes les transactions dont aura été porteur ce foireux projet. Lorsqu'il quitte la présidence pour le Minatd, il laisse à son successeur un colis à la fois encombrant et empoisonné au parfum pestilentiel sur fond de gros scandale financier.

Abattu

Les ambitions politiques de Marafat révélées par certains réseaux occultes le présentaient comme le potentiel dauphin de Paul Biya. Des informations et rumeurs les plus folles, ravageant parfois les milieux diplomatiques voyaient en lui le choix de la France avec évidemment la bénédiction des Etats-Unis. Des simulations de son futur gouvernement alimentaient de manière redondante les causeries. L'expectative savamment entretenue par Paul Biya pour l'officialisation de sa candidature à la dernière élection présidentielle aura favorisé l'émergence d'un courant "Marafiste" aux relents de quelques ingérences étrangères mais sournoisement tapis dans l'ombre.

Malheureusement, cette nébuleuse n'aura jamais dévoilé son vraie visage au point où son effet aura été celui d'un pétard dans l'eau. Toutefois, la rumeur sur les ambitions politiques de Marafat n'a pas laissé indifférent certains inconditionnels de Paul Biya dont la démarche apparaît comme la réponse donnée aux agitateurs. Noyé dans de sales draps, Marafat parviendra t-il à sauver sa tête au moment où la relance de l’opération épervier est appelée de tous les vœux?

Difficile d'envisager des jours sereins pour cet ancien haut commis de l'Etat qui a dû perdre le sommeil depuis sa chute. Le tribunal criminel spécial aura du pain sur la planche heureusement que le corps du délit peut être restitué pour prétendre recouvrer la liberté .A charge pour Marafa de produire tous les éléments susceptibles de lui assurer des lendemains sans gros ennuis.

 

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