La scène s’est déroulée vendredi dernier, au quartier Ekounou-Ekié. Nadia, 7 ans, est couchée sur un petit lit en bois, dans une clinique du quartier Ekounou-Ekié. Les mains recouvrant son visage, elle coule des larmes. Son corps - excepté la tête - est entièrement recouvert par un drap blanc.

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Sous ce drap se cachent deux genoux bandés. La fillette a été sévèrement battue par son père dans la soirée du vendredi 20 janvier 2012. Selon la fillette, son père, Bienvenu Mvogo, a brûlé ses genoux à l’aide d’une machette qu’il avait chauffée au préalable.

Nadia est accusée par sa tutrice d’avoir volé des beignets le matin, quand elle se rendait à l’école. Ce que la petite fille dément : « Je n’ai pas volé le beignet, je l’ai trouvé», précise-t-elle. De retour des classes, le frère de sa tutrice lui inflige une bastonnade.

Le soir venu, c’était au tour de son père de prendre la relève. Nadia est sévèrement punie. Ses cris se font entendre à plusieurs mètres à la ronde. Mais, il n’y a malheureusement personne pour lui venir en aide. Elle révèle que pendant que la scène se déroulait, sa tutrice exultait. Les voisins quant à eux ne savaient pas ce qui se passait à l’intérieur de cette maison. Pour eux, c’est devenu une habitude : « Il ne se passe pas une journée sans que cette fille ne pleure», confie l’un d’eux. « Comme à chaque fois, on ne sait pas vraiment ce que son père lui fait à l’intérieur», ajoute un autre.

Le lendemain matin, la vie a vite repris son cours normal dans cette famille. Jusqu’au moment où la fillette, en se rendant à la source pour puiser de l’eau tel que l’a ordonné son père, s’écroule en chemin. Les passants qui la trouvent allongée sur la route sont stupéfiés. Nadia avait les deux genoux brûlés, au point où « on pouvait presque voir ses os», décrit Mani, les mains sur la tête.

L’odeur que dégageaient ces brûlures avait même attiré quelques mouches. Tout le monde se posait la même question : qu’est-il arrivé à cette petite?

Conduite dans une clinique du coin, elle raconte que son père et sa tutrice sont les auteurs de cet acte. Curieusement, personne n’hésite à croire. C’est ainsi que les voisins ont alors compris les raisons pour lesquelles la fillette criait la veille. Indignés, certains avaient les larmes aux yeux : « Comment quelqu’un peut faire une telle chose à son propre enfant? » s’interroge l’un des témoins.

Emballés par la colère, plusieurs jeunes du quartier se dirigent vers la menuiserie où travaille le père de Nadia. Sur place, une bastonnade publique lui est infligée non seulement par ces jeunes, mais également par ses collègues menuisiers. Puis, il est conduit à la chefferie dudit quartier. La situation se trouvant au-dessus des compétences du chef, Bienvenu Mvogo est ensuite conduit à la brigade de Nkomo où il est gardé à vue. Pendant ce temps, sa femme est portée disparue.

Une enquête a été ouverte. Nadia est toujours à la clinique, où elle reçoit des soins. D’après les infirmières, son état s’améliore. Elle arrive même à marcher toute seule.
 

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