Zambie. Zambie: l'ex-parti au pouvoir dissous pour raisons administratives

AFP Mercredi le 14 Mars 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
LUSAKA (AFP) - (AFP) - Le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD), battu aux élections fin 2011 après vingt ans de pouvoir en Zambie, a été dissous mercredi pour des raisons administratives et risque de disparaître du Parlement, une décision dans laquelle l'opposition voit une manoeuvre politique.

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Le MMD du président sortant Rupiah Banda, devenu principale formation de l'opposition, s'était incliné en septembre face au Front patriotique de Michael Sata.

Si la deuxième alternance qu'a connu la Zambie depuis l'indépendance en 1964 a été louée pour son calme, le nouveau président a lancé une active campagne anti-corruption depuis qu'il a pris le pouvoir, dans laquelle les membres du MMD voient une chasse aux sorcières.

C'est le registre du commerce, qui s'occupe aussi des mouvements politiques, qui a porté le coup de grâce.

Les partis doivent acquitter tous les ans des frais d'enregistrement, mais le MMD ne les a pas payés depuis 1993 et a laissé une ardoise de quelque 390 millions de kwachas (56.800 euros), selon son patron Clement Andeleki.

"J'ai annulé l'enregistrement du MMD pour non-conformité à la loi sur les sociétés", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"Cette décision drastique a été prise très exceptionnellement par mes services afin d'envoyer un signal fort aux sociétés qui négligent leur enregistrement", a-t-il noté.

"L'effet de ma décision est aussi d'annuler 53 sièges au Parlement qui sont aujourd'hui détenus par le MMD", a relevé M. Andeleki, ajoutant qu'il allait écrire en ce sens au président de l'Assemblée nationale.

Le vice-président de l'Assemblée Mkhondo Lungu a fait savoir qu'une décision serait prise ultérieurement sur le sort des députés du MMD. Mais le Parlement zambien, qui compte 150 membres, devrait perdre le tiers de ses effectifs si l'annonce du registre du commerce était suivie d'effets.

L'ancien parti au pouvoir a juré qu'il contesterait la sanction, estimant que celle-ci était une "attaque contre la démocratie" et assurant que ses paiements étaient à jour.

"C'est un triste jour pour nous, mais nos avocats (...) préparent un recours en justice", a indiqué à l'AFP la porte-parole du MMD, Dora Siliya.

"Je tiens également à vous informer que le président Banda a quitté son poste de président du parti et qu'il tiendra une conférence de presse demain à son domicile", a-t-elle ajouté.

La décision de dissoudre l'ancien parti au pouvoir a également été critiquée par un autre parti d'opposition, le Parti uni pour le développement national (UPND).

"Si le registre des sociétés voulait que la démocratie prévale, il ne se précipiterait pas pour radier le parti", a déclaré son chef de file Hakainde Hichilema.

"Le registre des sociétés a une certaine inclination politique et s'il comprend bien les choses, il aurait dû chercher à dialoguer avec le MDD, plutôt que de le dissoudre carrément", a-t-il ajouté.

Si le recours du MMD était rejeté, il faudrait renouveler le tiers du Parlement et une partie des exécutifs locaux.

"Cela n'a pas de sens d'avoir plus de 53 élections partielles et les élections pour les conseillers" locaux, a observé Obby Chibuluma, un analyste politique du Centre d'Afrique australe pour les résolutions des différends.

"Ce ne sera pas dans l'intérêt du pays", a-t-il ajouté.

La croisade anti-corruption lancée par Michael Sata a notamment déjà visé d'anciens ministres du gouvernement de Rupiah Banda. La femme et le fils de M. Banda, ainsi que plusieurs de ses proches, font également l'objet d'une enquête.

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