Législatives 2012. Des manifestations réprimées par la police à l'assemblée nationale

Rodrigue N. TONGUE | Le Messager Jeudi le 12 Avril 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les bandes à Kah Walla et à Hilaire Kamga ont été interpellées par la police alors qu’elles ralliaient le palais des verres de Ngoa Ekelle pour dénoncer le projet de Code électoral du gouvernement.

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On aurait cru que la présidente du Cameroon people’s party (Cpp) a passé la nuit devant la morgue du Chu de Yaoundé au quartier Melen. Tant, dès les premières heures, hier, 11 avril 2012, Kah Walla et une vingtaine des militants de ce parti avaient déjà investi les lieux. Vêtus de tee-shirts jaunes, tracts en main et parés de bouche-nez sur les visages, ils mettent le cap sur le palais de l’Assemblée nationale, situé à environ 3 kilomètres.

Sur leur passage, Kah Walla et ses camarades accostent sur les trottoirs le citoyen lambda, les motos taximen, les commerçants en vue de leur expliquer le bien fondé de l’action qu’ils mènent. Laquelle se décline en la protestation contre le projet de Code électoral du gouvernement « présentement en examen à l’Assemblée nationale ». Une partie de cette cible semble intéressée par ce discours. Quelquefois même, les interlocuteurs des manifestants posent des questions sur le texte lui-même avant de suivre le train de la marche.

Malheureusement, deux heures après, près du carrefour dit, Cetic de Ngoa-Ekelle, à moins d’un kilomètre de la terre promise (le palais des verres), une escouade de policiers du commissariat de sécurité publique du 5e arrondissement saute sur les revendicateurs. Et pour cause, la manifestation n’a pas été autorisée par le chef de terre, disent-ils. Déterminée, Kah Walla explique qu’il ne s’agit guère de manifestation publique mais de simple « promenade de quelques citoyens ».

Son sens de l’humour n’est pas partagé par la flicaille qui aura été renforcée entre temps par les équipes du commissariat central N°1 et celles des anti-émeute du Gmi. Devant ce rapport de force déséquilibré, la candidate malheureuse à la présidentielle du 9 octobre 2012 déchante et rebrousse chemin à bord d’une voiture personnelle. Mais deux de ses acolytes ne connaîtront pas la même fortune. Joseph Som I, secrétaire général du parti et Ndomé Longui, militant de Yaoundé 7 sont happés par la police et conduits à l’hôtel de police où est logé le commissariat central N° 1. Ils y sont entendus sur les mobiles de la manifestation.

Véhémence

Comme eux, Mme Cyrille Rolande Bechon, directrice de Nouveaux droits de l’Homme Cameroun, et secrétaire permanent du Road (Réseau des organisations d’appui à la démocratie) et Philippe Nanga, président de l’Ong un Monde Avenir, sont interpellés autour de 11 heures toujours hier 11 avril 2012 devant le poste de police du palais de l’Assemblée nationale au cours d’une manifestation que conduit Hilaire Kamga.

Ces leaders de la société civile demandaient avec véhémence à être reçus par le président de l’Assemblée nationale pour lui faire part de leur sentiment sur le projet de Code électoral que la chambre examine. Mais au lieu des salons cossus du cabinet de Cavaye Yéguié Djibril qu’ils espéraient côtoyer, ils auront plutôt droit à un séjour beaucoup moins confortable d’une heure environ dans le bureau de Samuel Mbah Kwendé, le commissaire central N° 1 de la ville de Yaoundé.

Dans le camp Kah Walla comme celui d’Hilaire Kamga, on se refuse au répit tant que le régime de Yaoundé n’aura pas prévu dans la loi, le scrutin à deux tours, la limitation des mandats, le redécoupage des circonscriptions électorales en fonction de la démographie et la reforme complète d’Elecam. Certainement qu’ils reprendront sous peu le chemin de la terre… promise.

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