Législatives 2012. Code électoral : Ekindi n'exclu pas un soulèvement populaire

Jacques Eric Andjick | Mutations Jeudi le 03 Mai 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le député s’est ouvert à la presse à Douala le 25 avril dernier.

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Le parlementaire du Mouvement progressiste (Mp) a fait le compte rendu parlementaire, de la session ordinaire du mois de mars et de la session extraordinaire d’avril 2012, le 25 avril dernier à Douala. Au cours de l’échange avec la presse avec les militants de son parti, Jean Jacques Ekindi a insisté sur le danger que pourrait susciter l’adoption du projet de loi portant code électoral, le 14 avril 2012 à l’assemblée nationale. Selon l’honorable Ekindi, le parti au pouvoir (Rdpc) voudrait contrôler entièrement les bureaux de vote et même la commission communale de supervision lors des prochaines élections.

Son argument se fonde sur l’article 54 de la nouvelle loi, qui définit la composition des commissions locales de vote et qui exclut les scrutateurs des candidats. Or, ceux-ci avaient accès aux bureaux de vote dans l’ancienne loi. Le coordonnateur du Mp s’appuie également sur l’article 13 au sujet des élections municipales qui explicitait en son alinéa 1 que : «le président de la commission communale est une personnalité indépendante désignée par le préfet en accord avec tous les partis politiques en compétition dans la circonscription.» Or l’article 191 du nouveau code énonce : «le président est une personnalité désignée par le directeur général des élections.»

La nouvelle disposition fait dire au coordonnateur du Mp que le président de la commission communale nommé par le directeur d’Elecam, qui lui-même est nommé par le président de la République, n’aura pas les mains libres pour aller à l’encontre de la volonté du Rdpc. Cela voudrait dire que ce président n’ira jamais à l’opposé des orientations du Rdpc. De plus, «la rupture du Sdf et de l’Udc qui ont quitté la salle lors des débats sur le projet du code électoral à l’assemblée nationale, démontre que le gouvernement n’a pas recherché le consensus. Surtout que cette loi ne prévoit pas un bulletin unique, des élections à deux tours, une majorité électorale à 18 ans, la délivrance de la carte de vote au moment de l’inscription», déplore Jean Jacques Ekindi. Pour lui, la nouvelle loi permet au Rdpc de contrôler le sommet, les opérations avec l’absence des scrutateurs, de même que l’organe qui valide les résultats et les proclame. «Qui peut croire que une seule seconde que le Rdpc puisse perdre des élections dans ces conditions ? Cette loi a pour vocation d’assurer la victoire du parti au pouvoir dans toutes les circonstances, dans toutes les élections et dans tous les cas de figure. C’est le pouvoir perpétuel», écrit Jean Jacques Ekindi.

Pour qui cette loi va forcément déboucher sur un soulèvement de la population qui se sent frustrée, comme ça a été le cas en Tunisie et en Egypte. Toutefois le coordonnateur du Mp n’entend pas demander aux populations de descendre dans la rue pour faire tomber le régime actuel, comme ça a été le cas dans les deux pays arabes suscités. «Si le code persiste le soulèvement de la population va arriver. Mais notre parti a entrepris une vaste campagne d’explication de la nouvelle loi auprès des populations. Et c’est le peuple qui décidera de son sort. Car nous ne sommes que des portes parole», soutient en substance Jean Jacques Ekindi.

Le parlementaire a également abordé entre autres, le projet de loi portant code gazier, le projet de loi portant ratification de l’accord de partenariat de défense France-Cameroun et le projet de loi portant prorogation du mandat des députés. Concernant ce dernier projet, il a été prorogé pour une période 6 mois éventuellement renouvelable. Ainsi le mandat de l’actuel législature qui devait s’achever le 19 août 2012 ira au moins jusqu’au 18 février 2013.

 

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