Cameroun - Insécurité. Douala : Comment un présumé assassin s’est « suicidé » dans le Wouri

Assongmo Necdem | Le Jour Lundi le 20 Décembre 2010 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Alain Berlin Ngbwa Mintsa, escorté par la gendarmerie, s’est jeté dans le fleuve. Son épouse affirme plutôt qu’il a été tué.

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Le corps d’Alain Berlin Ngbwa Mintsa a été retrouvé à la base navale de Douala le 15 décembre 2010. Déjà, la polémique est née autour de l’état du cadavre. Des sources à la gendarmerie soutiennent que le défunt est resté tel qu’il s’est jeté dans le fleuve Wouri deux jours auparavant: les mains menottées et les pieds enchaînés.

L’épouse du présumé assassin récuse la thèse des gendarmes. « La dépouille présente plusieurs blessures. Le cadavre était ligoté par des lianes. La preuve que mon mari a été bastonné. Les gendarmes ont tué mon homme et l’ont jeté dans le Wouri», affirme Rose Mintsa, la veuve. Dans les prochains jours, une autopsie va être conduite sur le corps de Mintsa qui a été déposé à la morgue de l’hôpital Laquintinie.

La version des faits donnée par les gendarmes est rocambolesque. Le drame se produit le 13 décembre 2010. Le défunt, mains menottées et pieds enchaînés, se trouve à l’arrière d’un pick-up de la compagnie de gendarmerie de Bonabéri. Le véhicule est parti de la légion du Littoral à  Bonanjo où le jeune homme est gardé à vu. Une fois sur le pont du Wouri, Alain Mintsa profite des embouteillages pour sauter dans le fleuve. Les deux gendarmes qui le conduisent sont dans la cabine et l’ont laissé seul à l’arrière. Comment un homme aux pieds enchaînés a-t-il pu s’éjecter du véhicule qui le transportait pour le parquet ? Pourquoi aurait-il été abandonné à l’arrière du pick-up sans garde ? La famille de Mintsa se pose toutes ces questions avant de conclure qu’il aurait succombé des suites de torture en cellule. Surtout que la gendarmerie n’a jamais alerté les proches du suspect dont le domicile se trouve à quelques 500 mètres de la compagnie de Bonaberi. Alain Minsta était recherché depuis quelque temps, comme principal suspect du meurtre de Damien Amanche Difor, vendeur de voitures.

La disparition de Damien est signalée le 22 novembre 2010, à la légion de gendarmerie du Littoral par des membres de sa famille. L’enquête est confiée à la compagnie de Bonabéri. Alain Mintsa est arrêté le 7 décembre 2010, à Sangmélima, sa ville natale, dans la région du Sud. Il est pris par deux antigangs de la cellule de lutte contre la haute criminalité de la gendarmerie, partis de la légion du Littoral à Douala.

Meurtre
D’après des confidences recueillies auprès de la famille du disparu, le meurtrier est passé aux aveux complets. Alain Minsta et Damien Amanche Difor vivent tous les deux à Bonabéri. Ils ont fini par faire connaissance et ont sympathisé. Le premier veut acheter une voiture. Rendez-vous est pris. Damien arrive avec le véhicule, une Toyota Ae 100. Alain propose de prendre un verre dans la voiture. Il va chercher les boissons et les rapportent déjà ouvertes. Il a mis un somnifère dans la bouteille de Damien qui s’endort peu après. Le bourreau prend alors le volant et conduit sa victime dans le village d’Ekite 2 à quelques 4 km de la ville d’Edéa, le chef lieu du département de la Sanaga maritime. Damien est tué et abandonné dans un bosquet non loin du lieu dit carrefour calme la soif.  Plus tard, le corps est découvert et enterré par des villageois.

La dépouille de Damien Amanche Difor a été exhumée le 15 décembre dernier, en présence du préfet de la Sanaga maritime. Ce même jour, le cadavre d’Alain Mintsa remonte à la surface des eaux du Wouri. Le présumé meurtrier a dit avoir agi seul. Mais des sources à la gendarmerie sont convaincues qu’il n’était pas à son premier forfait et travaillait avec des complices. Le malfrat s’est donné la mort afin que ses proches ne sachent jamais qui il était réellement. Alain Mintsa, 31 ans, était employé à la Cimencam. Selon des sources au sein de cette entreprise basée à Douala, le jeune homme avait manifesté son intention de quitter la société. Avant son arrestation le 7 décembre 2010, il avait demandé une permission afin d’assister à des funérailles. Une autre source indique que le jeune homme est parti sans obtenir la permission. Son épouse, Rose, avec qui il a quatre enfants, rejette en bloc toutes ces allégations.

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