Cameroun - Corruption. Lutte contre les détournements: le Canada au secours du Cameroun

Rodrigue N. TONGUE | Le Messager Mercredi le 06 Juin 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Des experts de l'Université du Québec en Outaouais et l'Agence canadienne de développement international (Acdi) forment depuis hier, 4 juin 2012, des contrôleurs de la dépense publique à l'anticipation sur le vol à col blanc.

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Simple hasard de calendrier ou dispositif d'encadrement précédant le rapport annuel de la chambre des comptes annoncé pour ce mois de juin? Henri Eyébé Ayissi, ministre délégué à la présidence de la République, chargé du Contrôle supérieur de l'Etat (Consupe) saurait certainement mieux l'expliquer. Mais pour le moment, il jure croix de bois, croix de fer, que les cinq jours d'affilé consacrés à la mise à niveau des «policiers de la gestion publique» au Cameroun et en Afrique francophone participent de la simple volonté d'améliorer le statut et la capacité des institutions supérieures de contrôle des Etats membres du Conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques d'Afrique francophone sub-saharienne (Crefiaf) à devancer les prédateurs de la fortune publique. Les former à quoi précisément? A-t-on perçu sur les visages inquisiteurs des journalistes conviés à la couverture de la cérémonie d'ouverture de cet atelier. Des interrogations auxquelles le Consupe et le Haut commissaire du Canada au Cameroun se sont attelés à répondre.

Pour le bailleur de fonds principal de cet atelier qu'est le gouvernement Canadien via son bras séculier l'Acdi, la mise à niveau de contrôleurs camerounais permet de garantir «une surveillance permanente qui évite l'échec des programmes» de développement. Toutes choses qui passent par la gestion responsable des dépenses publiques dont la clé de voûte est la vérification: élément principal de la gouvernance et de la gestion des comptes publics. Parole de diplomate? Assurément. Car Henri Eyébé Ayissi se montre plus abrupte que le chef de mission diplomatique du Canada au Cameroun. «Il est important de rendre les vérificateurs plus aptes à promouvoir l'honnêteté, la transparence, l'efficacité et la réédition des comptes dans l'utilisation et la gestion des fonds publics», tranche le Consupe au cours d'un court échange avec la presse.

«Mal» gouvernance

Les non-dits de cette déclaration sont naturellement plus qu'inquiétants aux yeux des observateurs. Même si les réalités évoquées ne sont pas nouvelles. L'un des maux de l'administration publique au Cameroun et dans la sous-région se décline ainsi en l'absence ou l'insuffisance de probité, d'efficacité et le mystère entretenu dans l'utilisation et la gestion des comptes publics. En un mot, la «mal» gouvernance. Mais l'acception est presque banale sous les latitudes camerounaises. Un tour dans les prisons ou la lecture des derniers rapports du conseil de discipline budgétaire et financière attestent des défaillances des ordonnateurs de crédits publics.

Cette fois, le Canada appuie son partenaire camerounais sur le front de l'examen de l'effectivité, l'efficacité et la minutie dans la dépense publique au moment de l'exécution des programmes. Un travail en amont qui se situe loin des paradigmes classiques de vérifications, lesquelles consacrent le contrôle de la conformité et la régularité des actes de gestion avec les procédures intervenant parfois longtemps après les dégâts commis. Le Canada et le Consupe espèrent donc qu'inspecteurs d'Etat et autres vérificateurs anticipent désormais sur les malversations financières. Mais dans le contexte camerounais, il faudra peut être plus qu'un atelier de cinq jours... il faut tout un lavage de cerveau des ordonnateurs et comptables publics. Pas une gageure.

 

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