Affaire Marafa. Des stratagèmes autour de Marafa se multiplient

La Nouvelle Expression Jeudi le 14 Juin 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La Nouvelle Expression a appris de sources autorisées que le pouvoir a décidé de restreindre les droits de Marafa Hamidou Yaya au Secrétariat d’Etat à la Défense.

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Depuis le début de la semaine, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République n’a droit qu’à quelques visites, dont celle d’un seul de ses avocats. Cette mesure est analysée par ses amis comme un mécanisme de rétorsion, visant à le couper des ses proches, soupçonnés de servir de points d’appui, voire de plaques tournantes pour la diffusion des correspondances et autres documents dont les révélations ont fini par ébranler le régime de Paul Biya.

Petit paradoxe aux grands enjeux : si l’on en croit les sources de La Nouvelle Expression, alors même que Jacques Fame Ndongo et autres Issa Tchiroma s’échinent, non sans malice, à dénier toute protée aux lettres de Marafa, des fidèles du président de la République auraient entrepris de mettre à contribution quelques réseaux pour prendre langue avec le désormais encombrant membre du Bureau Politique du Rdpc. Objectif présumé : négocier une voie de sortie de la crise née de la rupture entre l’ancien ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et la décentralisation, et le régime. Quelques noms sont avancés : une majestueuse figure de l’autorité traditionnelle de la province de l’Ouest, réputée en bons termes avec le Chef de l’Etat, et un richissime homme d’affaire de l’Adamaoua. Simples spéculations ? Voire…

Le plus sûr : ceux qui connaissent bien Marafa Hamidou Yaya – à qui l’on prête cette mise en garde en direction de Paul Biya, lancée bien avant même son interpellation : «Si le président me fait arrêter, il ne me reconnaîtra plus»- croient savoir que le processus étant lancé, il serait difficile d’en envisager l’arrêt. Ils voient mal, ces partisans du premier cercle, comment leur mentor pourrait renoncer à dévoiler le rôle du président de la République, et de l’action Michel Meva’a m’Eboutou, ancien ministre de Finances, dans le tout premier dossier d’acquisition d’un avion présidentiel. Ils n’imaginent pas leur maître rangeant au placard son projet de société, dont il a déjà par ailleurs dit qu’il le soumettrait à ses concitoyens.

Manœuvres au Fonds routier

C’est la publication, en début de semaine, d’un «appel à manifestation d’intérêt national pour le recrutement d’un cabinet de consultants chargé d’accompagner le comité de gestion du fonds routier dans le recrutement de l’administrateur», signé de Pierre Titi, qui est venue confirmer les rudes batailles que se livrent des protagonistes téméraires pour le contrôle du Fonds routier. Les soupçons ont d’autant plus été ravivés autour de ce dossier qu’avant la publication de cet «appel», le tout premier processus était déjà arrivé à son terme. De fait, le cabinet «Cible RH», avait déjà conduit ledit processus, auditionnant une cinquantaine de candidats, pour livrer une short list de trois candidats dont un seul aurait dû être recruté comme Administrateur du Fonds routier.

Des avis informés s’étonnent de la survenue du nouvel «appel» alors que les mandants des membres du Comité de gestion sont arrivés à expiration depuis…trois ans. Le plus étonnant : c’est bien Pierre Titi, président du Comité de gestion- dont le mandat n’échappe pas à cette situation-, et non moins ministre délégué aux Finances, qui a décidé de la réouverture du processus de recrutement. Il est vrai qu’entre temps, le principe d’une «cogestion» du Fonds routier a été consacré par le chef de l’Etat.

Et de fait, par décret n°2012/173/ du 29 mars 2012 organisant le fonctionnement de cette structure, établit que sa gestion revient aux ministres des Finances et des Travaux publics. Ce qui suggère qu’Alamine Ousmane Mey et Patrice Amba Salla ont tous les deux leur mot à dire. La remarque est d’autant plus entendue dans les couloirs que l’actuel président du Comité de gestion du Fonds routier était déjà soupçonné d’avoir son favori parmi les candidats de la short list dont on ne sait plus ce qu’elle est devenue. Comme le rappellent avec malice des habitués du dossier : le budget du Fonds routier est de quelques 250 milliards Fcfa pour l’année 2012. De quoi aiguiser les appétits.

Discussions de bistros à l’immeuble étoile

Ce n’est pas dossier sur lequel on glose beaucoup dans les allées du pouvoir. Mais la question de l’augmentation des prix de Guinness occupe encore une bonne brochette de parapheurs dans les allées du pouvoir, et particulièrement dans l’entourage du Premier ministre Philémon Yang. C’est que, l’entreprise brassicole a visiblement décidé de ne pas abandonner la partie.

Dans cette bataille, elle peut compter sur l’entregent et la détermination du Haut Commissaire de Grande-Bretagne au Cameroun, qui galvanisent particulièrement son Directeur général Steve Gannon. Il y a quelques jours, alors qu’on croyait la décision des autorités camerounaises prise, suite au refus ferme signifié aux brasseurs par le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, radicalement opposé à une augmentation des prix jugée injustifiée à divers points de vue, une concertation a eu lieu à l’immeuble étoile à Yaoundé.

Face aux représentants de diverses administrations- dont le Commerce et les Finances- les hérauts de la flambée des prix ont ressorti leur plaidoirie : harmoniser leurs prix dans la sous-région Cemac – en avançant que ceux du Cameroun seraient les plus bas en vigueur- ; tenir compte du renchérissement du coût des intrants ; avoir en mémoire une augmentation des prix qui aurait été consentie aux employés ; prendre en compte des emplois à créer – Guinness évoque quelques deux cents emplois dans un pays qui vient de recruter 25.000 personnels dans la Fonction publique - etc. Du déjà entendu. Mais les observateurs attendent de voir jusqu’où peut être efficace l’intense lobbying auquel s’adonnent les défenseurs de la cause Guinness.

 

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