Cameroun - Economie. Lutte contre la pauvreté : près du milliard Fcfa pour le monde rural

Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression Vendredi le 22 Juin 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Un prêt de l’Agence française de développement à une institution locale de micro finance aboutira notamment à des crédits à destination de petits commerçants, agriculteurs et autres très petits entrepreneurs.

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Brian Nguema tient un élevage de poulets à Odza, dans la banlieue de Yaoundé. De 100 poussins dont il dispose actuellement, il souhaite étendre son cheptel à dix fois plus de tête. Mais bute toujours sur l’absence de moyens financiers. Avec un minimum d’organisation, il pourrait être l’un des bénéficiaires du million d’euros, soit 656 millions de Fcfa, que la convention signée hier mercredi 20 juin 2012 réserve pour l’octroi de crédit aux Très petites entreprises (Tpe).

Le secteur, en plein boom, souffre d’un déficit de financement et d’un manque d’encadrement qui la maintient dans le secteur informel, fait remarquer l’ambassadeur de France au Cameroun, Bruno Gain, un des parrains de cette convention. L’Acep (Agence de crédit pour l’entreprise privée), un établissement de microfinance (Emf) de 2e catégorie, principale bénéficiaire de ce prêt, devra ainsi l’administrer dans le sens d’en faire profiter le plus grand nombre. Adossée à cette convention, une subvention de 320 millions de Fcfa pour financer la mise en place des cinq antennes qui seront implantées en zones rurales, ainsi que pour définir la méthodologie spécifique d’octroi de crédit à ces zones. Si ces dernières n’ont pas été dévoilées, l’espoir suscité par la signature de cette convention n’en charrie pas moins des inquiétudes.

Garanties

Au nombre de celles-ci, l’efficacité de la gestion dudit prêt dans un contexte où les nombreux scandales qu’elles ont enregistrées ces dernières années ont entraîné une perte de confiance en les Emf. « La qualité de notre portefeuille est excellente au regard des normes de la Cobac [Commission bancaire d’Afrique centrale, ndlr] et des normes internationales », se défend le Directeur général d’Acep, Jean Zombo. L’entreprise affiche en effet des résultats encourageants. Créée en 1995 et privatisée quatre années plus tard, celle-ci a déjà octroyé plus de 45000 micro crédits à plus de 20000 clients, pour une moyenne de financement mensuels de 2 milliards de Fcfa.

Constituée de capitaux publics et privés, Acep fait également partie des deux plus importants réseaux de micro finance au Cameroun. Des garanties qui n’excluent pas la vigilance du ministre des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa). «Une opération d’identification a été mise en place dans le secteur. Elle a aboutit notamment au rappel des instruments de management aux responsables, avec des risques de fermeture pour certains», rappelle Laurent Serge Etoundi Ngoa.

Mais il y a également le profil des destinataires. D’après les données de l’Enquête camerounaise auprès des ménages de 2010, le secteur rural est le plus durement touché par la pauvreté. « Oublié » par les structures conventionnelles de financement de l’économie, il est pourtant le principal vivier de croissance pour l’économie camerounaise. «Aucune croissance économique ne peut être durable si les couches de base qui définissent les reflets de la pauvreté ne sont pas pris en compte», rappelle le Minpmeesa. L’Acep quant à elle promet des crédits rapides, au taux d’intérêt de 1,5% par mois, avec des garanties souples, à la seule condition d’avoir déjà crée sa Tpe. D’après l’ambassadeur de France, le prêt vise également à lutter contre l’exode rural et à assurer la sécurité alimentaire du pays, à partir des villages.
 

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