Cameroun - Corruption. Le pain de la honte

MAKON ma PONDI | Cameroon-Tribune Vendredi le 13 Juillet 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Quelques fonctionnaires véreux viennent de passer à la trappe de la campagne d’assainissement des mœurs publiques engagée par le gouvernement à l’instigation et sous l’impulsion du chef de l’Etat. Et ce, conformément à l’engagement qu’il a pris devant la nation d’intensifier la lutte contre la plaie sociale que représente la corruption avec son lot de comportements déviants multiformes. De fait, c’est une pluie de sanctions qui s’abattent, ces derniers temps, sur des agents en délicatesse avec la morale publique. Sans que plus personne ne trouve à s’en émouvoir outre mesure, tellement les faits sont récurrents.

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Ce qui frappe pour les cas les plus récents, c’est sans doute le fait que les « suppliciés » soient des enseignants cloués au pilori, de surcroît, pour « arnaque » sur des candidats aux examens officiels et pour d’autres exactions du même acabit. La réprobation de certains de nos compatriotes face à de tels manquements est sans doute à la hauteur de la considération et du manteau impérial de respectabilité présumée qui entoure la profession d’enseignant. Une véritable caste, de la maternelle à l’université, le socle sur lequel est bâtie notre société. Lourde responsabilité que ce magistère incontournable et irremplaçable qui consiste, non seulement à inculquer la science (au sens large) aux apprenants, mais surtout à éveiller et à formater leurs jeunes esprits aux valeurs d’intégrité, de patriotisme, de rectitude morale, de respect de la chose publique.

Indéniablement donc, les enseignants constituent des repères pour une jeunesse en quête de connaissances, mais aussi de modèles probants en vue d’une insertion réussie dans une société en perpétuelle mutation et qui n’arrête donc guère de se complexifier. Dans ce contexte et dans cette optique où l’on ne saurait badiner avec l’éducation, que des enseignants en viennent à céder aux sirènes – fussent-elles ensorcelantes – de la médiocrité, du vice, de l’incivisme a forcément quelque chose de choquant, de navrant. Mais il y a plus : de tels actes, même isolés, déteignent négativement sur l’ensemble du corps enseignant, en jetant sur celui-ci opprobre et discrédit. En dépit, il faut le regretter, de l’engagement et des sacrifices inestimables que consentent d’autres enseignants au quotidien pour la formation de ces jeunes toutes strates confondues, qui représentent la nation de demain.

Certes, il serait illusoire et utopique de penser que le corps enseignant puisse être un îlot de vertus au milieu d’un océan de décrépitude morale, de corruption généralisée. Les métastases de cet hideux fléau ont si bien infesté le corps social qu’aucune de ses composantes ne peut, ne saurait en réchapper. Assez peu cependant pour justifier des attitudes viles, méprisables et répréhensibles qui ne font honneur à personne.

Et pas surtout à ces hommes et femmes dont on connaît le dévouement pour la patrie et qui doivent, contre vents et marées, continuer à se poser en modèles vivants de probité, de courage, de désintéressement, de grandeur d’âme. On voit d’ici, certains qui, obnubilés par les raccourcis générés par une logique aveugle d’accumulation de biens matériels, rétorquent pour se donner bonne conscience : « c’est çà qu’on mange ? ». Ils devraient se convaincre définitivement de cet enseignement que l’homme ne vit pas que de pain. Qui plus est, quand il s’agit du pain de la honte, du déshonneur, de la forfaiture.

 

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