Cameroun - Economie. L’Onu appelle le Cameroun à mieux taxer l’exploitation de ses ressources naturelles

Agence Ecofin Jeudi le 26 Juillet 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
(Agence Ecofin) - Pour mieux lutter contre la pauvreté, le rapporteur spécial de l’Onu sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, a invité le gouvernement camerounais à mieux taxer les ressources issues de l’exploitation forestière.

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Il a en effet effectué une mission au Cameroun du 16 au 23 juillet 2012 et a salué au passage le mécanisme de redistribution aux populations locales des redevances forestières. «C’est un exemple concret, même imparfait, de l’obligation des pays à agir ‘au maximum de leurs ressources disponibles’ en vue d’assurer progressivement le plein exercice des droits de l’homme, notamment le droit à l’alimentation», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Une imposition plus rigoureuse

Il a alors proposé au gouvernement camerounais de considérer une imposition plus rigoureuse de l’exploitation des ressources naturelles par les sociétés, en majorité étrangères, qui pratiquent fréquemment l’ingénierie fiscale et l’évasion fiscale pour maximiser les profits rapatriés hors du pays. «Cette stratégie permettrait de financer progressivement une réelle politique de protection sociale, qui aura des effets multiplicateurs significatifs et coûterait l’équivalent de 5% du PNB. Cet objectif est à la portée du Cameroun. Il doit dorénavant constituer sa priorité», conseille-t-il.

«M. De Schutter a cependant appelé à garantir une réelle participation des communautés locales dans les décisions, y compris les peuples autochtones et les femmes, ainsi que des mécanismes de sanction et de recours permettant d'améliorer la transparence dans l'utilisation des revenus», précise un communiqué du Haut commissariat des Nations unies au droit de l’homme. «Sans une meilleure reddition des comptes, il ne pourra être garanti que les revenus seront utilisés pour le bien des populations concernées, comme l’exige le droit au développement», précise Olivier De Schutter.

Pour le rapporteur spécial de l’Onu, «au Cameroun, les indicateurs sur la sécurité alimentaire sont au rouge malgré les mesures prises à la sortie de la crise de 2008 et la hausse des revenus liés à l’importante exploitation de ressources naturelles».

La dictature de l’urgence

«Le Cameroun subit ce que j’appelle la dictature de l’urgence : face à la colère de la population, descendue dans les rues en 2008 pour lutter contre les hausses des prix alimentaires, une stratégie basée sur des solutions rapides a été initiée. Le Cameroun a en fait amplifié ce qu’il connaissait déjà : réduire les taxes à l'importation sur quelques denrées de base et développer des méga-plantations, sans que ceci contribue au développement rural et à réduire la pauvreté des petits agriculteurs et éleveurs», a-t-il déclaré

Olivier De Schutter affirme qu’au Cameroun, 33% des enfants souffrent de malnutrition chronique. La majorité d’entre eux sont issus de familles de petits paysans, d’éleveurs, de pêcheurs. Par ailleurs, 81% de ménages ruraux sont dans une insécurité alimentaire dans la région du Nord à cause des conditions climatiques.

«Des solutions existent. Des arbres fertilisants adaptés à la région permettent de produire du fourrage pour le bétail; des techniques comme les micro-barrages et les cordons pierreux maximisent la récolte d’eau de pluie exploitable dans les puits en saison sèche (…) Mais il faut pour cela que les autorités et donateurs se décident à agir», conclût-il.

BOD
 

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