Cameroun. Ya-fe 2010 : Les affaires ne sont pas si bonnes
Affluence en baisse, coûts de location élevés, activité économique morose, les comptes de la foire internationale de Yaoundé ne semblent pas au mieux une semaine après le début de l’événement
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Après l’euphorie et les records d’affluence enregistrés les 24, 25 et 26 décembre derniers, les couloirs d’accès au site de Ya-fe n’accueillent pas grand monde ce lundi après-midi. A l’intérieur, la balade est plutôt aisée. Les tenanciers des stands dédiés à la restauration et aux brasseries s’affairent au nettoyage des verres, plats et autres ustensiles de service ; tandis dans les autres stands, on essaie de convaincre les visiteurs qui veulent bien s’arrêter. « L’affluence est en baisse cette année, mais l’on note tout de même une augmentation dans les aires de jeux où l’on enregistre une moyenne de 2200 à 2300 visiteurs par jour », confie sous anonymat un responsable du comité d’organisation. La bonne santé des aires de jeux est confirmée par Emmanuel Tekam, du stand « Jeu », qui affirme avoir enregistré une quarantaine de participants lors du mini tournoi de scrabble de noël. Le ticket n°223888 qui nous permet d’accéder à la foire, finit de renseigner sur le niveau de participation atteint jusqu’ici.
Activité économique morose
« On est venu pour visiter, pas pour acheter. Les poches sont vides actuellement, on reviendra prochainement pour acheter ». La confidence que livre le couple Guidado au sortir de leur visite, est révélatrice de l’état d’esprit qui semble animer les affaires de ce Ya-fe 2010. Pour certains exposants, tels que Gilles Menzer, qui tient le stand de restauration « Maitre carlos », « le niveau de recette n’est pas suffisant ». D’après lui, « dehors, le poulet coûte 4800F. Avec l’investissement, on le fait à 5 000F. Présentement, nous nous battons pour récupérer au moins cet investissement ». Le constat est le même dans le stand « Promodi Afriq/fac ». D’après son promoteur Kemta Castillo, « l’affluence est moins importante que l’année dernière. Sur une moyenne de 200 visiteurs que nous recevons, à peine 60 achètent ». « La plupart des visiteurs que nous recevons prennent rendez-vous pour payer plus tard », en rajoute Emmanuel Tiwebyse de « Ng4l ». A l’origine de cette faible consommation, les prix, qui semblent plus élevés ici qu’à la normale. D’après Liliane Michèle, une visiteuse, « certains produits, à l’instar des appareils électroniques, les téléphones et les bijoux, sont chers. Pour les autres produits comme la nourriture et les distractions, les prix sont normaux ». Les exposants quant à eux mettent en avant le coût de la localisation des stands revu cette année à la hausse. Selon Kemta Castillo, « je vends mes produits plus chers ici car le stand a coûté cher. C’est le bénéfice réalisé sur les ventes qui va me permettre de payer le personnel recruté pour cette occasion ». En effet, la location de la surface de 9m2 est passée de 375 000F l’année dernière à 385 000 F cette année, alors que celle de 25 m2 s’évalue à 685 000 F. D’après les organisateurs, plus de 200 stands ont été loués pour cette édition. « Les couloirs sont plus grands. On a des couloirs de 5 et 6 mètres, alors que l’année dernière, ceux-ci ne mesuraient que deux mètres. Ça permet une bonne visibilité de nos espaces », lance un exposant. Ce sera au moins ça de gagné.
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