Cameroun. Plaidoyer – Peuples autochtones et minorités: La société civile monte au créneau

Linda Mbiapa | Aurore Plus Mercredi le 19 Septembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Une trentaine d’associations œuvrant pour le respect des droits de l’homme sur toute l’étendue du territoire camerounais, s’est retrouvée à Yaoundé lundi le 10 septembre 2012 en vue de la production d’un rapport alternatif à soumettre aux Nations Unies.

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Les peuples autochtones et les minorités au pays de Paul Biya ne jouissent pas de leurs droits. Pourtant le Cameroun a ratifié la plupart des conventions qui promeuvent et protègent les droits des populations citées. Notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques puis la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Fort de ce constat, des organisations de la société civile se sont retrouvées dans la salle de conférences de l’Université protestante d’Afrique centrale sise à Yaoundé. A la faveur d’un atelier de formation sur les méthodes et techniques de collecte des données en vue de la production d’un rapport alternatif au Conseil des droits de l’homme concernant les peuples autochtones et les minorités du Cameroun.

Parmi, ces associations venues des quatre coins du pays, nous pouvons citer : Jade Cameroun, Mieux-être, l’association Baka Biosphère, le Forum des femmes autochtones du Cameroun… Massivement présents, les responsables de la trentaine d’organisations ont participé avec un intérêt particulier aux travaux qui se sont déroulés durant une journée. A en croire l’initiateur de l’atelier, Me Toko Nestor, président de l’association « Droits et Paix » : « sur le plan interne, le préambule de la Constitution camerounaise reconnaît les droits des peuples autochtones et des minorités. Cependant, en dépit de l’arsenal juridique sur la question, la situation est assez préoccupante ». Le défenseur des droits de l’homme ajoute que « l’administration éprouve des difficultés à définir ou à identifier les catégories de peuples évoquées plus haut. Les peuples autochtones et les minorités sont deux termes bien distincts. Mais l’Etat camerounais mélange ces expressions et sème la confusion délibérément. Il préfère plutôt parler de populations marginalisées ou vulnérables».

Les autres participants et notre interlocuteur affirment que les droits fonciers et coutumiers des peuples autochtones et des minorités sont bafoués. «Les textes en vigueur sont également inadaptés à leur mode de vie. Sur le plan politique, ces franges de la population ne participent aucunement à la vie politique de la Nation», argue Mesmin Poutcheu Yossa, secrétaire exécutif de « Droits et Paix ». Trois modules ont été à l’ordre du jour (ndlr, lundi dernier) à savoir : les motifs de l’importance du rapport alternatif. Lesquels ont été exposés par Armelle Nitcheu Ngaleu du Centre pour l’environnement et le développement durable. Rosette Mbenda du Réseau d’action et de concertation des pygmées (Racopy) a, pour sa part, évoqué l’aspect de la mise en place et la structuration d’un groupe de travail en vue de l’élaboration du rapport alternatif, définir les objectifs, le fonctionnement et le travail attendu.

Ensuite, Constant Nganaken, vice-président de « Droits et Paix » s’est penché sur le renforcement des capacités des enquêteurs sur les méthodes et techniques de collecte des données en vue de la production du rapport en question. Tous les participants ont à l’issue des travaux compris la nécessité de produire un rapport alternatif. Ils sont désormais dotés des connaissances leur permettant de collecter des données sur le projet. Signalons tout de même que le rapport alternatif qui devra être rédigé par la société civile (y compris « Droits et Paix », bénéficiaire du financement de Minority Rights Group International – Bureau politique et son partenaire, le Centre de recherche et d’action pour le développement durable) vise à accompagner les actions du gouvernement camerounais dans sa mission régalienne de faire des droits humains, une réalité tangible pour toutes les populations du pays. Et d’appuyer les efforts des autorités pour le respect des engagements internationaux contractés via les textes. 

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