Iran. Internet : un réseau “halal” en service au printemps

courrierinternational.com Lundi le 24 Septembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Substituer un Internet local au réseau international : c’est le pari que va relever dans les prochaines semaines le régime iranien. En avril 2011, Ali Aghamohammadi, conseiller de la présidence iranienne sur les affaires économiques, annonçait la future mise en place d’un Internet en accord avec les valeurs morales de la République islamique.

ADS



En créant leur propre système de gestion des DNS (noms de domaine), les autorités iraniennes souhaitent créer un réseau débarrassé de l’influence occidentale, comme l’a fait la Chine. La prolifération du persan fait aussi partie des objectifs de l’initiative.

Cette année, le projet se concrétise, notamment avec l’augmentation des effectifs de la cyberpolice qui opère depuis Téhéran. Mais, avec 36 millions d’internautes pour 75 millions d’habitants, le gouvernement prévoit d’étendre des unités dans tout le pays. La mise en place de cet Internet “propre” commence par l’isolement et des restrictions de plus en plus fréquentes : l’accès aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter), aux sites étrangers comme YouTube, est presque impossible à l’approche des élections législatives. Les autorités ont également bloqué le réseau des messageries de type Gmail et Hotmail, et intercepté des données sécurisées (comme celles transitant par des adresses HTTPS, souvent utilisées par les banques, et des adresses IP). De plus en plus de VPN (Virtual Private Network), qui permettaient aux Iraniens de se connecter de manière décentralisée, sont découverts et considérablement ralentis pour empêcher leur utilisation.

Le processus de fermeture est déjà bien avancé : les autorités ont annoncé avoir rapatrié 90 % de leurs sites officiels. Mais la mise en place de cet “Intranet” pourrait avoir des effets néfastes sur le plan économique, en particulier pour les échanges financiers et les investissements étrangers. En Iran, les entrepreneurs s’inquiètent pour leur activité, explique le site Tehran Bureau (site d’information irano-américain). Ramin, un jeune ingénieur, écrit : “Ce système est idiot, je ne sais pas ce qui va se passer, mais je sais que je ne pourrai plus travailler.” Malgré les efforts du gouvernement iranien, il existe une aide extérieure : le projet “Internet in a suitcase” (Les valises Internet), financé par le gouvernement américain, permet de contourner la censure et les systèmes de filtrage en passant par un réseau indépendant, via notamment des connexions satellites. Car rester connecté au monde est essentiel pour la majorité des internautes en Iran.

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS