Cameroun - Politique. Discours : Les découvertes du président

Jean Francis Belibi | Mutations Mercredi le 05 Janvier 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Corruption dans la chaîne des marchés publics, sous consommation des crédits d’investissement, absence de volonté des responsables dans la conduite de certains dossiers, projets enterrés… sont les nouveaux chantiers du chef de l’Etat.

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Il n’est pas jusque dans ces colonnes où nous ne titrions dans le premier numéro de l’année dernière «2010 : l’année Biya». Ce en raison d’un discours qui s’était particulièrement voulu engagé du président de la République lors de son message de fin d’année à ses compatriotes le 31décembre 2009. Il n’en a pas été de même vendredi dernier dans les mêmes circonstances, lors de son traditionnel message de fin d’année à la nation. Si Paul Biya a confirmé la tenue au cours de l’année qui commence de l’élection présidentielle, même si l’on ne sait toujours pas en quel jour et mois, il n’a plus été question de l’organisation d’élections pour la mise sur pied de la deuxième chambre du Parlement : le Sénat. S’il avait implicitement fait réviser la loi organisant cette instance un an auparavant, afin de revoir la constitution du collège électoral, qui devrait être dès lors constitué uniquement de conseillers municipaux si l’élection intervenait avant la mise sur pied des conseils régionaux, le Rdpc parti au pouvoir comptant à lui seul de quoi rafler les 9/10ème des sièges, nos sources indiquent alors que lors de son message de décembre 2009, le chef de l’Etat semblait avoir ainsi reçu toutes les assurances que cette institution pouvait être mise en place au cours de l’année qui vient de s’achever. Il n’en est plus question aujourd’hui. De nombreuses difficultés étant venues se greffer à ce dossier, dont celle liée à la construction du siège même du parlement camerounais dont les travaux tardent toujours à commencer à quelques encablures de la résidence de France à Yaoundé. Un scrutin présidentiel de 2011 pour lequel Paul Biya s’est employé à rappeler qu’il reviendra bien à Elecam de lui donner toutes les garanties de transparence et d’équité nécessaires.

Bâilleurs de fonds

Sur le volet concernant les grands projets structurants, le chef de l’Etat a bien été obligé de reconnaître la difficulté du démarrage de certains qu’il avait annoncé pour la fin de l’année 2010. même si l’on peut reconnaître que le Port en eau profonde de Kribi semble véritablement lancé. Pour Paul Biya, la faute aux différents retards revient indubitablement aux lenteurs dans les négociations avec les bâilleurs de fonds, à la crise et « … il faut bien le dire – (à) une certaine passivité de quelques responsables » chargés de la mise en œuvre de ces projets. Ce qui amène le président de la République à dresser un bilan contrasté de l’évolution de l’économie nationale au cours des 12 derniers mois. Car pour lui, si les fondamentaux mis en place restent bons et alors que la plupart des mesures prises ont reçu l’aval de la plupart des institutions financières internationales, la balance commerciale reste désespérément déficitaire au regard du volume sans cesse croissant des importations. Un système économique camerounais dans lequel le chef de l’Etat semble encore douter qu’il est largement miné par la corruption dans le secteur des marchés publics « La corruption, toujours elle, sans cesse renaissante et qui s’est étendue, semble-t-il, aux marchés publics », malgré les nombreux avertissements et rappels à l’ordre de la structure en charge de ce secteur à l’endroit de certains maîtres d’ouvrage, et malgré les sanctions plusieurs fois infligées par le Premier ministre, Autorité des marchés publics au Cameroun.
De même que le chef de l’Etat paraît encore aujourd’hui surpris de ce que les crédits liés à l’investissement sont très peu « consommés », ceux-ci n’étant sans doute pas très digestes pour les acteurs de la chaîne des marchés publics.

Paul Biya semble en outre douter du caractère nationaliste de certains responsables publics lorsqu’il avoue en ce qui concerne certains projets lorsqu’il avoue en ce qui concerne le secteur de l’énergie « je suis déterminé à faire sortir de l’ornière plusieurs dossiers qui stagnent depuis trop longtemps. J’aimerais par ailleurs être sûr que nos grands projets font l’objet d’un suivi suffisamment volontariste ».
Le social n’aura pas été en reste. Le chef de l’Etat a enfin fait le constat de l’état de plus en plus déliquescent des voiries des villes camerounaises, principalement à Yaoundé et Douala, pour lesquelles des informations puisées à bonne source indiquent que ces deux métropoles devraient bénéficier au cours de l’année qui commence, d’un programme spécial présidentiel pour la remise à niveau de leurs infrastructures routières. Il en est de même pour l’habitat où le décalage du Cameroun s’accroît chaque année « Le manque de logements sociaux est aussi l’une des plaies de notre société. Je compte bien rouvrir ce dossier qui a fait l’objet de dérives inacceptables… ».
Les plus petits de 0 à 5 ans peuvent tout de même se frotter les mains, eux dont la prise en charge dans le traitement du paludisme simple est désormais gratuite. De même que les membres de la diplomatie camerounaise qui ont reçu le satisfecit du président de la République pour leur tenue au cours de l’année écoulée. Au même titre que la diaspora…

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