Cameroun - Politique. Lom Pangar: Une grève générale étouffée dans l’œuf

Ange-Gabriel OLNGA B. | Le Messager Mercredi le 31 Octobre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Tentant de manifester pour une seconde fois, les employés de la China international water electric corporation (Cwe), qui dénoncent entre autres les faibles rémunérations, le non-respect des normes du travail et les maltraitances multiformes ont encore été tranquillisés par des promesses.

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Durant toute la journée de ce lundi 29 octobre 2012, les oreilles des populations et des autorités administratives de la région de l’Est étaient orientées du côté de Lom Pangar, où un mouvement de grève générale des travailleurs du chantier de construction du barrage hydro-électrique était annoncé. Les récriminations portées sur leur préavis de grève dont Le Messager a obtenu copie parlent, « du classement et de la rémunération conformément à la convention collective nationale des entreprises du bâtiment, travaux publics et activités annexes du 24 août 2004 ; les primes et accessoires de salaires liés ; les paiements des heures supplémentaires travaillées ; le respect des normes internationales du travail concernant les licenciements et autres sanctions ; le respect de la législation et de la réglementation pour les heures de travail en occurrence les jours fériés ; la sécurité sociale ; le logement ; le rappel et l’apurement des sommes dues aux travailleurs ; etc. ».

Aussitôt mis au parfum de ce mouvement d’humeur, le délégué régional du Travail et de la sécurité sociale de l’Est, est accouru à Lom Pangar tenir une réunion de crise le 25 octobre 2012 à l’effet de désamorcer la bombe. Autour de Delphine Nanga, déléguée par la hiérarchie pour débattre, les responsables de Edc, le maître d’ouvrage ; ceux de Cob/Isl le maître d’œuvre ; de Cwe, l’entreprise en charge des travaux et quelques membres du bureau confédéral de la confédération syndicale des travailleurs du Cameroun (Cstc). C’est ainsi au terme de ces assises qu’un terrain d’entente a pu être trouvé pour calmer la colère des employés qui étouffaient depuis quelques jours.


Règlementation

En ce qui concerne le classement et la rémunération, une commission tripartite a été constituée séance tenante pour examiner la conformité des 660 contrats de travail déjà existants dans le fichier du personnel Cwe au regard des prescriptions de la classification professionnelle de la convention collective du Btp de 2004. Face aux incompréhensions liées aux interprétations sur la contrainte des logements des travailleurs par la législation camerounaise, la Cstc de son côté s’est engagée à poursuivre la démarche auprès du gouvernement.

Parlant du paiement des heures supplémentaires, l’on retient que la Cwe a accepté de se conformer à la réglementation en vigueur. Idem en ce qui concerne l’effectivité de la déclaration des employés à la Cnps. Au sujet de la prise en charge des travailleurs en cas d’accident ou de maladie, les responsables de cette société ont garanti qu’ils disposent d’une infirmerie avec deux médecins qui travaillent en alternance, ainsi qu’une ambulance pour les évacuations sanitaires. Autre promesse forte de la Cwe qui se dégage à l’issue de cette réunion de crise, son engagement à recruter un responsable camerounais des ressources humaines avant le 5 novembre 2012.

Pour mémoire, le 25 juin 2012, 218 ouvriers des différentes sections de la Cwe sous la conduite de leurs chefs, avaient déjà observé un arrêt de travail pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Une grève qui avait alors paralysé le chantier pendant deux jours. Face à cette situation qui prenait déjà des proportions inquiétantes, Grégoire Owona, ministre du Travail et de la sécurité sociale avait personnellement effectué une descente à Lom Pangar, pour sommer cette entreprise chinoise de se conformer immédiatement à la réglementation camerounaise en matière de travail et résoudre les problèmes de santé, de nutrition et d’approvisionnement en eau soulevés par les ouvriers. En attendant que ces nouvelles promesses ne soient tenues, le site de Lom Pangar reste un reste un volcan prêt à exploser à tout moment. 

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