Palais des Congrès. Au siège du comité central du Rdpc, on est embarrassé par le départ du député de la Manyu, Ayah Paul.

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Le député de la Manyu, Ayah Paul, n’est plus membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir. Il l’a fait savoir vendredi dernier à Buea au cours d’une conférence de presse. Au Comité central du Rdpc hier matin, l’ambiance était plutôt calme. Paul Biya, s’apprêtant à effectuer un voyage, pour N’Djamena afin de prendre part au cinquantenaire de l’indépendance du Tchad, René Sadi est absent. «Il est la présidence» nous fait-on savoir. Dès lors, nombre de responsables présents rechignent à parler de cette démission du parti au pouvoir. A la trésorerie du Comité central, lorsqu’à un responsable, il est posé la question de savoir si la démission d’Ayah Paul est à l’ordre du jour, la réponse est froide : «Nous ne savons pas. Ce n’est pas à nous d’en parler. Ce qu’on sait, c’est que les chefs sont au courant».

Mais à la Direction des organes de presse, d’information et de la propagande, certaines langues se délient. L’un des responsables, sous anonymat, nous fait savoir que «ce n’est pas la première fois que quelqu’un démissionne du parti. Avant lui, il y a eu Jean-Jacques Ekindi, Nzogang. Les gens sont libres d’adhérer et de démissionner».  Un autre est encore plus bavard, mais remonté : «Autant on adhère au Rdpc librement, autant on démissionne. Sengat Kuo, un pionnier du parti, s’en était allé. Tout ce qu’il fait c’est de la surenchère. Il n’a pas besoin de ça. Nous savions que sa candidature au sein du parti n’allait pas prospérer. On adhère dans un organe de base et c’est à ce niveau que la démission doit être signifiée et non au secrétaire général». Les textes du parti stipulant que l’adhésion au parti se fait à partir d’une section de base.

Le conseiller du secrétaire général, Monkam, est bref, mais plus mesuré : «C’est un non-évènement. C’est un monsieur qui est dans une logique depuis 2008. Cela ne nous surprend pas ». En 2008 déjà,  Ayah Paul s’était illustré par le refus de prendre part  au vote de la modification parlementaire, pourtant soutenu par le groupe auquel il appartenait. A l’époque, il avait déclaré à des proches du parti : «Si j’écoute mon cœur, je ne vote pas. Si j’écoute la raison, je vais voter». L’ancien député Rdpc, avait alors choisi d’écouter son cœur. Nos  sources nous font savoir qu’après la déclaration de sa candidature à l’élection présidentielle de 2011, le 13 décembre 2010, Ayah Paul avait été convié à une réunion avec Ndongo Essomba, le président du groupe parlementaire Rdpc à l’Assemblée nationale. La réunion a eu lieu en fin du mois de décembre. La même source poursuit en indiquant qu’Ayah Paul avait fait savoir à Ndongo Essomba qu’ «il comptait se présenter au sein du congrès du parti face à Paul Biya». Ayah Paul aurait donc surpris les responsables du Rdpc.

 

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