Cameroun - Environnement. Secteur forestier: le Cameroun suspend l’exploitation du Bubinga et du Wenge

Alain NOAH AWANA | Le Messager Vendredi le 16 Novembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En plus de cette décision prise le 9 novembre, le ministre des Forêts et de la faune fixe une augmentation des prix du mètre cube du Bubinga lors des ventes aux enchères organisées par ses services déconcentrés.

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« Est suspendue à titre provisoire pour compter de signature du présent arrêté, l’exploitation des essences forestières Bubinga et Wenge sur l’étendue du domaine national ». Telle est la quintessence de l’article premier de l’arrêté du ministre camerounais des Forêts et de la faune (Minfof). La décision de Ngole Philip Ngwesse a été rendue publique par arrêté n°2401/Minfof/Cab du 9 novembre 2012. Ainsi donc, ces deux essences forestières, très prisées il faut le dire sur le marché national et international, ne seront plus exploitées au Cameroun jusqu’à nouvel avis.

Le Bubinga est une essence africaine qui provient principalement du Cameroun et du Gabon. Sa couleur varie du rouge au brun-rouge avec des veines pourpres. Il dispose d’une densité importante. Il sèche bien, à condition que l’opération soit faite lentement ; après quoi, il acquiert une bonne stabilité ainsi qu’une certaine solidité. Certains fabricants l’utilisent pour fabriquer des guitares basses, car il donne de la consistance au son avec de bonnes résonances. Quant au Wenge c’est un arbre à bois sombre des régions tropicales et équatoriales d’Afrique, notamment au Cameroun, en Rdc, au Gabon, en Tanzanie et au Mozambique. Bois très durable, il est utilisé dans la production de tabletterie, brosserie, parquet, sculpture et ébénisterie fine, ainsi qu’en lutherie. On l’appelle aussi « Faux ébénier » ou le « Palissandre d’Afrique ».


Délai de déclaration d’un mois

La suspension de leur exploitation dans le domaine camerounais n’est cependant pas définitive. Ngole Philip Ngwesse précise en effet dans son arrêté que sa décision reste valable « jusqu’à l’aboutissement de la procédure d’introduction de ces essences dans les annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) ». Ce texte, encore appelé « Convention de Washington », a été signée dans la capitale fédérale des Etats-Unis en 1973. C’est un accord international entre Etats qui a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.

En attendant donc, précise le ministre des Forêts et de la faune, les opérateurs économiques détenteurs des titres d’exploitation forestière dans le domaine national, et en possession de stocks de Bubinga et Wenge, doivent « impérativement les déclarer » auprès de son administration dans un délai d’un mois. Dans le cas contraire, ils seront frappés de sanctions prévues par la réglementation en vigueur. Le Minfof annonce par ailleurs qu’une autorisation spéciale d’évacuation des grumes sera délivrée aux détenteurs de stocks constitués dans les titres d’exploitation en cours de validité, après vérification effective de la provenance légale de ces essences.


Augmentation du coût

Le même jour où l’arrêté du ministre des Forêts et de la faune a été rendu public, il s’adressait à ses services déconcentrés au sujet des prix pratiqués pendant les ventes aux enchères publiques du Bubinga. Le Minfof demande donc au chef de la Brigade nationale de contrôle et à tous les délégués régionaux de son département ministériel d’augmenter les mises à prix de cette espèce. « Je me dois donc de vous informer que dorénavant les mises à prix du Bubinga sous forme de grumes et de bois débités sont de 700 000 Fcfa/m3 », souligne-t-il dans sa circulaire.

Jusque-là, les mises à prix au cours de ces ventes aux enchères se situaient entre 11 200 Fcfa et 225 000 Fcfa le mètre cube, alors qu’au même moment, on assistait à une flambée des prix de cette espèce tant au niveau national qu’international. Ce qui, constate le ministre, favorisait l’exploitation illégale. Si au sein des organisations, comme le Centre pour l’environnement et le développement (Ced), engagées dans la protection de l’environnement, cette double décision est à encourager, l’on espère qu’elle s’étendra sur d’autres espèces dans un pays qui compte aujourd’hui près de 815 espèces végétales en voie de disparition.


 

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