Cameroun - Economie. Le FMI invite le Cameroun à plus de rigueur dans la gestion du pays

Achille Mbog Pibasso , Les Afriques Lundi le 17 Janvier 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’institution financière internationale a, dans un récent rapport, attiré l’attention des autorités camerounaises sur la nécessité de renforcer la rigueur dans la gestion des fonds ainsi que l’urgence de s’émanciper en promouvant une économie endogène.

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Dans une note intitulée Résilience et risques perspectives économiques pour l’Afrique subsaharienne et pour le Cameroun, publiée le 2 décembre 2010, le Fonds monétaire international (FMI) propose au Cameroun des priorités et des défis à court et à moyen termes devant lui permettre de reconstruire des marges de manœuvre d’une économie érodée du fait d’une conjonction défavorable des faits endogènes et exogènes. Aussi, le FMI préconise-t-il le maintien de la stabilité macroéconomique, la diversification des bases de production et d’exportation, ainsi que la réduction de la forte dépendance à l’économie mondiale.

Le Cameroun, selon le FMI, gagnerait à réduire les importations de produits alimentaires au profit des biens d’investissement, ressorts de la croissance.

En d’autres termes, il est demandé au Cameroun de compter d’abord sur ses ressources propres pour pouvoir se développer. Pour un pays agricole à plus de 70%, il est inadmissible que les produits alimentaires importés en une année puissent franchir le seuil fatidique de 500 milliards de francs CFA, comme c’est le cas actuellement. Et ceci, alors que le budget de l’Etat est de 2500 milliards francs CFA. Par ailleurs, l’économie du pays repose à 86% sur le secteur tertiaire, une situation qui n’est pas de nature à promouvoir le développement, en ce sens que les secteurs primaires et secondaires, qui peuvent stimuler la croissance, ne représentent qu’un peu plus de 10%.

Pour une économie endogène

Dans ce contexte, l’institution financière internationale recommande la réduction du gap infrastructurel, la sauvegarde du capital humain, la réduction des inégalités sociales, l’amélioration du climat des affaires, la promotion du secteur privé, accompagné d’une politique industrielle et agricole appropriée, le tout avec diversification de la base de production et d’exportation.

Le Cameroun, selon le FMI, gagnerait à réduire les importations de produits alimentaires au profit des biens d’investissement, ressorts de la croissance, ainsi que d’accroître le taux d’investissement et la qualité de la dépense publique. Le pays devrait également renforcer la mobilisation de ses ressources internes, améliorer l’intermédiation financière, accroître l’accès au crédit et améliorer le climat des affaires.

Le Cameroun émergent, c’est possible…


Si le FMI reconnaît qu’il est possible que le Cameroun devienne un pays émergent à l’horizon 2035, comme l’ont préconisé les autorités, l’institution de Bretton Woods souligne également que le chemin à parcourir reste long. Pour y parvenir, en plus de la bonne gouvernance qui doit prévaloir dans la gestion du patrimoine national, il faut, entre autres, « avoir une vision et une plus ferme détermination du leadership, à promouvoir une bonne gouvernance économique et sociale, une poursuite vigoureuse de politiques économiques saines, la rigueur et la discipline dans la gestion et la persévérance dans le travail ».

Le franchissement par le Cameroun de l’Initiative pays pauvres très endettés (PPTE) en 2006 et l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM) ont entraîné une importante remise de la dette extérieure, environ 1500 milliards de francs CFA, ce qui autorise des marges de manœuvre budgétaires et facilite des termes de l’échange globalement favorables, d’où, par exemple, des dépôts de l’Etat assez confortables avant la crise financière internationale d’il y a deux ans.

Bien que l’assainissement du milieu des affaires reste préoccupant, le Cameroun n’ayant pas véritablement progressé d’après le dernier classement de Doing Business, le FMI note que l’espace fiscal et les autres marges de manœuvre ont permis une politique budgétaire plus expansionniste. Ainsi, l’excédent budgétaire (hors dons) de 1% en 2008, a fait place à un déficit de 1% en 2009 et qui est attendu à environ 5% en 2010. En dépit d’une politique monétaire accommodante, marquée par la baisse progressive des taux directeurs de la BEAC, l’effet sur le crédit et l’activité réelle reste à démontrer en raison de la faible transmission, notamment la surliquidité des banques, et la faible intermédiation, de même que le Cameroun a aussi contenu l’inflation en dépit de la hausse périodique des prix des denrées de première nécessité.
 

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