Cameroun - Culture. Incident: L’adjoint du maire tabassé à Foumban

Guy Modeste DZUDIE, à Foumban | Le Messager Mardi le 11 Décembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les proches du sultan, Roi des Bamoun, ont tabassé le 3e adjoint au maire de la commune de Foumban. Ses homologues le dénoncent à travers un mémorandum transmis notamment au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation.

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3e adjoint au maire de la commune de Foumban, Ibrahim Fouanta se trouve alité dans un hôpital de la ville de Bafoussam ce dimanche 9 décembre 2012, fin de la 544ème édition du festival culturel Ngouon à Foumban. Ce magistrat municipal séjourne dans cette formation sanitaire depuis le jeudi, 6 décembre dernier à la suite d’une bastonnade qu’il a reçue à Foumban des personnes présentées par les responsables de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) comme des membres de la milice du sultan, Roi des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya.

En dépit de son rétablissement progressif, il garde une dent dure contre ses bourreaux, notamment le 1er adjoint au sultan Roi des Bamoun, Idrissou Pafoyouom. « Ce jeudi, conformément au programme établi, je suis allé à la cérémonie d’inauguration de l’agence locale d’une institution bancaire de la place. J’ai respecté l’heure indiquée sur le programme. Lorsque le sultan est arrivé avec un grand retard, alors qu’il devrait être présent sur le lieu des cérémonies avant moi, son 1er adjoint m’a approché pour me menacer de me lever, question de faire allégeance au sultan. Je somnolais. Il m’a infligé une gifle, et les membres de la garde du sultan se sont mis à me rouer des coups de poings.

J’étais là comme représentant de l’institution communale et non comme individu », raconte-t-il. Ayant échappé à la colère des proches du sultan grâce au soutien de M. Méfiré Alyou, 1er adjoint au maire de Koutaba, il s’est présenté devant le préfet du département du Noun pour exprimer son mécontentement face à l’attitude des sbires du Roi des Bamoun. Mais l’autorité administrative aurait préféré répondre d’abord à l’invitation de l’institution bancaire. Comme pour minimiser cet incident.


Non à la monarchie

Approché quelques heures après par un collectif des élus locaux du département du Noun, le commis de l’Etat aurait avoué son incompétence à résoudre ce problème qui selon ses proches « est purement d’ordre politique ». L’implication de l’autorité administrative pour l’accueil des membres du gouvernement et chefs des missions diplomatiques attendus à la 544ème édition du Ngouon est aussi évoquée pour justifier son «inertie».

Face à cette posture de représentant de l’Etat dans le département du Noun, les maires et conseillers municipaux de l’Union démocratique du Cameroun, parti dont est issu Ibrahim Fouanta, ont décidé de réagir autrement. Ils ont ainsi hissé le samedi 8 décembre 2012 deux banderoles sur la barrière de l’hôtel de ville de Foumban. « La République est menacée. Le Ngouon ne respecte pas la légalité. Non au retour à la monarchie. Oui aux traditions qui respectent les droits de l’homme et les valeurs républicaines», soulignent-ils. Parallèlement, ils ont commis un mémorandum à l’attention de la communauté nationale et internationale. Des copies dudit document ont été respectivement transmises au gouverneur de la région de l’Ouest, au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) et au ministre de la Justice (Minjustice). L’économie de ce mémorandum exprime que « cet acte de non respect de la légalité républicaine et de la dignité humaine vient s’ajouter à un chapelet d’actes similaires posés par les mêmes acteurs.»

Pour les auteurs du mémorandum, il s’agit notamment de la tentative d’agression physique subie par le Dr Adamou Ndam Njoya, maire de Foumban et président national de l’Udc en 2009 lors du lancement du reprofilage de la route Foumban-Malantouen et de la tentative d’assassinat à la quelle a échappé Adamou Ndam Njoya le 21 décembre 2011. Pour conclure, les lieutenants de Ndam Njoya relèvent que « si de tels actes ne sont pas sanctionnés comme il se doit, la voie sera ouverte à la perpétuation de la justice populaire.» 

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