Cameroun - Corruption. Affaire des 100 milliards : Des élus fantômes au secours de Franck Biya

Boris BERTOLT | Mutations Mercredi le 19 Décembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’opposition crie à la manipulation après la publication d’une motion de soutien en faveur du fils du chef de l’Etat.

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Dans sa livraison d’hier, le quotidien à capitaux publics Cameroon tribune publie en page 5, un communiqué du « Forum national des élus locaux » (Fonel) relatif à l’affaire des 100 milliards impliquant le fils du président de la République, Paul Biya. Ledit communiqué est signé pour le Fonel, par le président d’honneur et fondateur, Pr Tientcheu Njiako André, ancien secrétaire général de l’université de Ngaoundéré, aujourd’hui à la retraite, militant de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) reconverti au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), il y a quelques années.

« Considérant que le compatriote Franck Biya est un citoyen humble, plein de dignité, de courtoisie, de discrétion et surtout très respectueux des lois et règlements de sa profession et de son pays le Cameroun; des qualités que le grand public a pu percevoir, il y a plusieurs décennies déjà, durant son brillant séjour au prestigieux collège François Xavier Vogt de Yaoundé (…). Le Fonel invite le peuple camerounais à ne pas se laisser distraire, par les sirènes de ces pêcheurs en eaux troubles et à se faire inscrire sur les listes électorales afin de choisir, bientôt, des parlementaires et gestionnaires municipaux, à même de bien traduire sur le terrain, les idéaux du renouveau prônés, pour le bien-être du Cameroun, par son excellence Monsieur Paul Biya », peut-on lire dans le communiqué publié par Cameroon tribune.
Dans le même texte, on peut également lire que le Forum national des élus locaux est une association regroupant des députés, maires et conseillers municipaux issus des partis politiques du Rdpc, Sdf, Udc et Undp. De quoi faire penser que depuis le déclenchement de l’affaire Franck Biya, des personnalités de l’opposition prennent officiellement position en faveur du fils de Paul Biya. « Faux », rétorque Pierre Flambeau Ngayap, secrétaire général de l’Undp. D’après lui, les élus de son parti n’ont pas été informés de cette démarche. « C’est une initiative tirée par les cheveux. Dans ce type d’association, le président
 
entreprend certaines actions pour se positionner », tient-il à rappeler. Pierre Flambeau Ngayap affirme par ailleurs que son parti n’a pas pris position dans cette affaire.
Requête
La colère est encore plus vive à l’Union démocratique du Cameroun (Udc). Mongwat Ahidjo, le chef de la cellule de communication du parti présidé par Adamou Ndam Njoya parle d’une grosse manipulation. « C’est faux », s’écrie-t-il. « Nous allons envoyer un démenti à Cameroon tribune », martèle-t-il. Pour Jean Michel Nintcheu du Social Democratic Front (Sdf), «c’est tout simplement de l’imposture, du banditisme politique, de l’escroquerie et de la manipulation, dont le Rdpc est passé maître », rejoignant ainsi les positions de l’Udc et de l’Undp. Il poursuit en indiquant qu’il ne « voit pas quel est l’élu du Sdf qui peut signer une telle motion. Les motion de soutien sont les marques déposées du Rdpc, digne des Etats totalitaristes ».
Pourtant, pour donner plus de crédibilité à son communiqué, André Tientcheu Njiako a pris le soin de souligner que sa motion de soutien découle d’une réunion du bureau exécutif du Fonel tenue à Yaoundé les 03 et 16 décembre 2012. Joint au téléphone, l’intéressé déclare curieusement ne pas vouloir donner les noms des élus de l’opposition présents à cette réunion, « à moins d’être contraint par une procédure judiciaire ». Il affirme que les élus concernés ont refusé que leur identité soit livrée.
La polémique que vient susciter cette motion de soutien intervient dans un contexte où depuis le déclenchement de l’affaire des titres de la Camtel dans laquelle le fils du chef de l’Etat est impliquée, les soutiens déclarés de Franck Biya ne surabondent pas. Le Rdpc, par la voix de son secrétaire à la communication, Fame Ndongo, et quelques seconds couteaux tentent de tirer le rejeton de Paul Biya du pétrin.
Entre-temps, une association dénommée One Cameroon Movement (Ocm) a déposé une requête auprès de l`Office central pour la répression de la grande délinquance financière (Ocrgdf) de France, accusant le premier fils du président de la République de posséder «illégalement sur le territoire français une partie de la fortune de l’Etat camerounais».

 

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