Cameroun. Ambiguïté: Polémique autour de la date réelle de la fin du monde - Psychose: La prophétie sur l’apocalypse divise la population

Florette MANEDONG, Valgadine TONGA | Le Messager Vendredi le 21 Décembre 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ambiguïté: Polémique autour de la date réelle de la fin du monde - Psychose: La prophétie sur l’apocalypse divise la population

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Alors que le calendrier Maya l’annonce pour ce 21 décembre, la Fédération interreligieuse et internationale pour la paix mondiale (Fiipm) qui a donné un séminaire à son siège à Yaoundé mercredi 19 décembre 2012 persiste et signe que c’est le 22 février 2013.
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Ambiguïté: Polémique autour de la date réelle de la fin du monde

Alors que le calendrier Maya l’annonce pour ce 21 décembre, la Fédération interreligieuse et internationale pour la paix mondiale (Fiipm) qui a donné un séminaire à son siège à Yaoundé mercredi 19 décembre 2012 persiste et signe que c’est le 22 février 2013. Et selon cette association, ladite fin du monde ne sera pas physique, mais spirituelle… et ne s’appliquera qu’à une certaine catégorie de personnes.

«Le calendrier Maya a été récupéré et interprété à leurs manières par des groupes de fanatiques et autres sectaires de mouvement apocalyptique ». Petite précision avant l’entame du propos de Benoît Lihimag Tam, président de la branche camerounaise de la Fédération interreligieuse et internationale pour la paix mondiale (Fiipm). Après la conférence de presse donnée le 25 octobre dernier à Yaoundé par cette même association pour expliquer et faire davantage connaître leur mouvement et son fondateur, c’est mercredi 19 décembre 2012, à leur siège qu’ils ont tenu a apporter certains éclairages autour de la polémique relative à la fin du monde annoncée pour ce 21 décembre 2012. Loin de s’attarder sur les descriptions apocalyptiques de la fin du monde et la fin de l’existence de l’homme sur terre, le mouvement religieux du Révérend Moon annonce que la fin du monde sera spirituelle.

Ses adeptes disent être d’accord avec le calendrier Maya qui prédit la fin du monde pour le 21 décembre 2012, mais l’on décèle une certaine contradiction dans leur explication. Selon la prédilection de leur fondateur avant son «départ pour le monde spirituel» (entendez sa mort), le révérend Moon avait prédit pour le 22 février 2013, un évènement tout à fait spécial : «ce jour là en Corée, 144 000 personnes se réuniront pour célébrer le jour où Dieu prend enfin le contrôle de l’histoire, sous l’égide de la fédération pour la paix universelle», annonce solennellement Benoît Tam. Et d’ajouter : «ces personnes ne sont pas tout à fait simples, ils ont fait le vœu de ne plus jamais commettre la fornication et l’adultère qui est la racine du pêcher, promis de fonder une famille basée sur la fidélité conjugale et promettent également d’éduquer leurs familles selon cette tradition». Ces personnes, selon Benoît Tam, viennent ainsi, montrer le nouveau mode de vie au monde, car 2013, selon lui, est une année particulière, « une année spéciale de spiritualité ». Ainsi, ceux qui ne suivront pas ce mode de vie, en se préservant du « pêcher qui vient par le sexe, en utilisant pas leur sexe pour la fonction pour laquelle il a été donné à chaque homme par le Seigneur, connaîtra de grand malheurs en 2013, et précisément à partir de cette date du 22 février. C’est cela, la fin du monde », conclut le président de la branche camerounaise de la Fiipm.

Cette annonce, met donc déjà en évidence, deux dates pour la fin du monde. De décembre 2012 à mars 2013 donc, le monde connaîtra beaucoup de malheurs et de deuil, car ceux des hommes qui ont mené une vie mondaine, foulant au pied les notions de mœurs et de sexualité «céleste», ne seront probablement plus de ce monde. C’est pour la Fiipm, la fin du monde, prédit par le calendrier Maya.

Florette MANEDONG


Psychose: La prophétie sur l’apocalypse divise la population

Après l’annonce de la fin du monde par la communauté Maya, c’est la panique chez les uns, la quiétude chez d’autres.

Plus que quelques heures avant la fin du monde selon l’un des calendriers Maya (vieille civilisation d’Amérique du Sud), qui avance la date du 21 décembre 2012 (aujourd’hui), a par ailleurs précisé l’heure : 17h. Il n’en n’a pas fallu plus pour que la psychose gagne la population. Le sujet anime les débats. Morceau choisi d’une conversation, hier jeudi 20 décembre 2012 entre deux voisins du quartier Ndokoti à Douala. «Mon amie comment vas-tu ce matin? Je viens de suivre à la radio que la fin du monde c’est demain. Les journalistes avaient l’air sérieux.» Réponse: «C’est aujourd’hui que tu es au courant ? Les médias, même occidentaux en parlent depuis. Donc notre vie s’arrête là ? Si jeune ?» Même dans les marchés, le sujet est au goût du jour.

Vendeuse de vêtements et de jouets pour enfants au marché de la Cité-Sic, Christelle Nana ne s’intéresse guère aux informations. Raison pour laquelle elle affiche son étonnement quand le reporter lui demande son point de vue sur la prédiction de la communauté Maya. «Qu’est-ce que vous dites ? La fin du monde c’est demain ? Je ne savais pas», déclare-t-elle. Toute déconcertée, elle annonce la nouvelle à tous ceux qui défilent devant elle. Elle a quand même une consolation : «J’espère que si c’est vraiment la fin du monde, nous allons tous mourir, les Mayas aussi. Il ne faudrait surtout pas qu’ils échappent.» Quelques mètres plus loin, «Maman» Marie (commerçante d’huile raffinée) a trouvé la solution pour ne pas assister à la «scène». «Je sais que nous sommes de passage sur terre. Demain (ce vendredi), je vais cesser mes activités très tôt. A 16h je serai au lit. La mort doit me trouver endormie», révèle-t-elle. Si «Maman » Marie ressent de la tristesse parce que «je vais abandonner mon commerce», Chantal Kemayou s’en remet à Dieu. Elle affirme à propos : «Si je meurs demain, la seule chose que je demande c’est que Jésus-Christ prenne mon âme.»
La prédiction des Maya ne fait cependant pas l’unanimité. D’aucuns, à l’exemple de Samuel Njoya estiment en fait que ce sont des illusions. «En 1999, indique la source, les témoins de Jéhovah annonçaient la fin du monde pour l’année 2000. Elle n’est jamais arrivée. Demain je vais poursuivre les activités en toute quiétude parce que je ne prête aucune attention à cette fausse nouvelle, je croix en ce que dit la Bible. Tout le monde ne peut pas mourir.» Pour Njoya, la fin du monde n’est pas collective, c’est «au contraire l’arrivée de Jésus-Christ sur terre pour le dernier jugement.» Le jeune homme taxe d’athées les personnes qui croient en la prophétie. Pou lui en effet, cette prophètie ne mérite même pas de retenir l’attention des gens. Un point de vue que partage William Mbol. Ce fonctionnaire confie que «l’annonce de la prophétie Maya est une utopie, du n’importe quoi. Dieu lui-même avait dit que nul ne sait ni le jour ni l’heure. De plus, poursuit l’interlocuteur, la fin du monde symbolise le retour de Dieu sur terre. Comme il est écrit dans la Bible, il ressuscitera les morts, mais il trouvera également des personnes encore vivantes.»

En attendant demain, on aura quand même constaté avec la psychose comment, malgré le chômage et la vie chère qui caractérisent le climat social, des Camerounais tiennent à leur vie. Comme disait André Malraux, «la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie».

Valgadine TONGA (Stagiaire) 

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