CITE DU VATICAN (Reuters) - Dans sa bénédiction de Noël, le pape Benoît XVI a invité mardi à ne jamais perdre espoir pour la paix, même dans les situations les plus difficiles comme la guerre civile en Syrie ou les conflits au Mali et au Nigeria.

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Benoît XVI s'est exprimé du balcon de la basilique Saint-Pierre devant des dizaines de milliers de personnes venues assister à la seconde bénédiction "urbi et orbi" ("à la ville et au monde") de l'année, après celle donnée à Pâques.

Le pape, qui exerce son autorité spirituelle sur 1,2 milliard de catholiques, a égrené plusieurs régions touchées par des conflits, après avoir employé la métaphore biblique de la "terre bonne" pour demander aux peuples concernés de ne pas perdre espoir.

"Cette terre existe, et aujourd'hui aussi, en 2012, de cette terre a germé la vérité", a-t-il dit. "Par conséquent, il y a de l'espérance dans le monde, une espérance fiable, même dans les moments et les situations les plus difficiles."

Benoît XVI, âgé de 85 ans, a entamé sa liste géographique par la Syrie, où la guerre civile entre le président Bachar al Assad et les insurgés dure depuis plus de 21 mois et a tué près de 45.000 personnes.

"Que la paix germe pour la population syrienne, profondément blessée et divisée par un conflit qui n'épargne pas même les personnes sans défense et fauche des victimes innocentes", a-t-il demandé.

Le pape a également cité le Mali, dans le nord duquel plusieurs groupes, parfois liés à Al Qaïda, ont imposé une version violente de la 'charia', la loi canonique islamique, et le Nigeria, où la guérilla islamiste Boko Haram est à l'origine d'attaques meurtrières contre des églises.

MAIN TENDUE À LA CHINE

"Que la Nativité du Christ favorise le retour de la paix au Mali et de la concorde au Nigeria, où d'atroces attentats terroristes continuent à faucher des victimes, en particulier parmi les chrétiens", a dit Benoît XVI.

Sur un autre plan, le pape a tendu la main à la nouvelle génération de dirigeants chinois, qui doivent parvenir au pouvoir l'an prochain, à la suite du XVIIIe congrès du Parti communiste tenu en novembre.

"Que le Roi de la Paix porte son regard sur les nouveaux dirigeants de la République populaire de Chine pour la haute charge qui les attend", a déclaré Benoît XVI. "Je souhaite que celle-ci mette en valeur l'apport des religions."

La Chine, dont le secrétaire général du PCC, Xi Jinping, deviendra probablement le président en 2013, ne permet pas aux catholiques de reconnaître l'autorité du pape, et leur impose l'appartenance à une Eglise parallèle, soutenue par l'Etat.

Le pape, qui a conclu sa bénédiction en souhaitant un joyeux Noël en 65 langues différentes, s'est exprimé au lendemain de la huitième messe de Noël de son pontificat, au cours de laquelle il a plutôt mis l'accent sur la faible place laissée à Dieu dans le monde moderne.

"Nous nous voulons nous-mêmes", a-t-il regretté, en la basilique Saint-Pierre de Rome. "Nous voulons les choses tangibles, le bonheur expérimentable, la réussite de nos projets personnels et de nos intentions. Nous sommes totalement 'remplis' de nous-mêmes, si bien qu'il ne reste aucun espace pour Dieu."

Julien Dury pour le service français

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