Mali. Attaque en Algérie: deux étrangers tués dont un Britannique
ALGER (AFP) - (AFP) - Deux étrangers, dont un Britannique, ont été tués dans l'attaque menée mercredi par des islamistes dans la région d'In Aménas, dans l'est de l'Algérie, a rapporté l'agence APS, citant une source préfectorale.
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Interrogé par l'AFP, le ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué qu'il n'était pas en mesure de confirmer la mort d'un de ses ressortissants. Dans un communiqué, il a seulement "confirmé que des Britanniques ont été pris dans l'incident" actuellement "en cours près de la ville d'In Aménas".
Le ministère algérien de l'Intérieur avait auparavant annoncé un mort étranger, six blessés dont deux étrangers et plusieurs personnnes prises en otages par un "groupe terroriste" non identifié.
Des islamistes ont mené à l'aube une attaque sur un site gazier exploité par l?entreprise nationale Sonatrach avec les compagnies britannique British Petroleum et norvégienne Statoil à Tigantourine, à 40 km d?In Amenas.
Dans un communiqué, le ministère algérien de l'Intérieur a expliqué qu'"un groupe de terroristes, fortement armé, arrivé à bord de trois véhicules, a investi mercredi à 05H00, la base vie de Sonatrach à Tigantourine, à proximité d?In Aménas, à une centaine de km de la frontière algéro-libyenne"
"L?attaque a porté d?abord sur un bus qui quittait cette base et transportait des étrangers vers l?aéroport d?In Aménas", a ajouté le ministère, en précisant qu'elle avait "été repoussée par les unités d?escorte".
"Le groupe terroriste, après cette tentative avortée, s?est dirigé vers la base vie dont il a investi une partie et y a pris en otage un nombre indéterminé de travailleurs, dont des ressortissants étrangers", a-t-il poursuivi.
Les Hussards-Parachutistes de la Licorne rejoignent le Serval à Bamako
BAMAKO (AFP) - (AFP) - Ils sont arrivés à Bamako au coeur de la nuit, après trois jours de route à travers l'Afrique. Pour les Hussards-Parachutistes de l'opération Licorne, montés au Mali depuis la Côte d'Ivoire, l'heure du combat va bientôt sonner.
Dans la base aérienne 101, vétustes baraquements de l'autre côté des pistes de l'aéroport de la capitale malienne, les quelque deux cents soldats français et leur quarantaine de blindés remettent hommes et mécaniques en état, répartissent le matériel dans les camions bâchés et attendent les ordres de monter vers le nord combattre les "forces terroristes".
Après une entrée triomphale au Mali, accueillis par des maliens dont certains agitaient des drapeaux français et criaient "Merci la France", ces soldats ont lentement avancé dans la nuit noire, ralentis par les problèmes de boîte de vitesse d'un blindé Sagaie.
"C'est notre vocation d'être projetés sur des sites d'opération. Nous l'attendions, nous l'espérions", dit à l'AFP le capitaine S., commandant du groupement blindé qui demande, comme tous les autres soldats interrogés, à conserver l'anonymat.
Arrivés en octobre en Côte d'Ivoire dans le cadre de l'opération Licorne, ces soldats cantonnés à Tarbes (sud de la France) ont eu "douze heures pour tout préparer. On ne dort pas la nuit et on prend la route. C'est notre métier".
"C'est le coeur de notre métier, nous souhaitons l'engagement, nous sommes impatients d'en découdre", ajoute l'officier.
Pendant que certains tentent de récupérer des moments de sommeil, assis sur les sièges avant de leurs petits blindés VBL, d'autres déchargent les packs de bouteilles d'eau (trois litres par homme et par jour), les boîtes de rations de combats des quatre containers dans les camions.
"En phase de montée en puissance"
A 21 ans, le brigadier Kevin assure être ravi "de faire sans doute son (mon) baptême du feu. Oui, j'ai un peu d'appréhension, celui qui n'en aurait pas aurait un vrai problème, mais c'est à cela que doit mener toute ma formation. C'est pour cela que j'ai signé". Il porte encore sur l'épaule gauche son écusson "Opération Licorne".
Leur mission et leur période d'opération extérieure va être sans doute prolongée de plusieurs semaines, voire plusieurs mois, mais personne ne sait de combien. Certains ont eu le temps de déplier sous des auvents les lits Picot avec moustiquaires, d'autres n'ont pas fermé l'oeil.
"Nous attendons les ordres. Nous sommes en phase de montée en puissance, nous allons nous insérer dans le dispositif Serval et nous irons où ils auront besoin de nous", assure le capitaine S. "Notre mission devient plus intéressante. Quelques semaines ou quelques mois de plus loin de notre base, ce n'est pas un problème".
Plus loin, sur la piste de l'aéroport, les Transal C 160 de l'armée française débarquent en continu des caisses de munitions de tous calibres, qui sont stockées sous les hangars, à côté des hommes étendus sur des matelas de mousse ou occupés à préparer le déjeuner, avant de repartir à l'arrière de pick-ups civils.
Mali: les soldats français "au corps à corps" contre les islamistes
MARKALA (Mali) (AFP) - (AFP) - Les soldats français engagés pour la première fois au sol au Mali, affrontaient mercredi "au corps à corps" à Diabali (ouest) des combattants islamistes liés à Al-Qaïda, qui affirment avoir mené le même jour une attaque contre un site pétrolier en Algérie.
"Les forces spéciales françaises sont actuellement à Diabali, au corps à corps avec les islamistes. L'armée malienne est également sur les lieux", a expliqué une source de sécurité malienne. L'information a été confirmée par une source de sécurité régionale.
Diabali, à 400 km au nord de Bamako, a été prise lundi par les islamistes, qui seraient dirigés par l'Algérien Abou Zeid, un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
La localité a été bombardée à plusieurs reprises mardi par l'aviation française, mais les islamistes ne l'ont pas pour autant totalement quittée et, selon divers témoignages, ils cherchent à se fondre dans la population dont ils se servent comme bouclier.
Dans cette zone, "nous avons les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés", selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. "On a affaire à plusieurs centaines, plus d'un millier - 1.200, 1.300 -, de terroristes dans la zone, avec peut-être des renforts demain", a-t-il ajouté.
Plus de 800 soldats français sont d'ores et déjà déployés au Mali, et leur nombre devrait à terme s'élever à 2.500.
Mais c'est en Algérie, au Sahara, que des jihadistes affirmant venir du Mali ont riposté mercredi matin.
Le site gazier d'In Amenas, dans le centre-est, près de la frontière libyenne, à environ 1.300 kilomètres d'Alger, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach, a été attaqué par des hommes armés.
L'attaque "terroriste" a fait deux morts et 6 blessés, dont deux étrangers, a rapporté l'agence de presse algérienne APS.
Les attaquants ont pris des otages, notamment de nationalités britannique, norvégienne et japonaise, selon des sources diplomatiques occidentales, qui font aussi état d'une opération de l'armée algérienne en cours contre les assaillants. Un Irlandais d'origine britannique figure parmi les otages, a précisé Dublin.
"Nous sommes des membres d'Al-Qaïda et nous sommes venus du nord du Mali", a affirmé l'un des combattants, joint par téléphone, à l'AFP.
Il a a affirmé être sous les ordres de Mokhtar Belmokhtar, dit "le borgne", un des chefs historiques d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qu'il a introduit dans le nord du Mali. Il aurait cependant été récemment écarté du groupe jihadiste.
La frontière malienne se trouve à plus de 1.200 km d'In Amenas.
Au Mali, la progression vers le Nord des troupes françaises et les combats au sol constituent une nouvelle étape dans l'engagement de Paris après des raids aériens menés depuis le 11 janvier dans le centre et le nord du pays pour empêcher une avancée des islamistes vers la capitale Bamako (sud) et les déstabiliser.
"Jusqu'à présent, nous avions fait en sorte qu'il y ait quelques forces terrestres à Bamako, pour sécuriser d'abord nos populations, nos ressortissants, les ressortissants européens et la ville de Bamako. Maintenant les forces terrestres françaises sont en train de remonter vers le nord", a déclaré mercredi matin à la radio RTL Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense.
"Détruire" les terroristes
Des centaines de soldats maliens et français ont quitté mardi la ville de Niono, à 350 km au nord de Bamako, pour se rendre à Diabali.
Selon des témoins interrogés par l'AFP depuis Bamako, de nouveaux renforts français sont arrivés mercredi dans la zone "avec tout le matériel nécessaire" pour en déloger les jihadistes.
Une centaine de soldats français circulant dans une quinzaine de blindés qui avaient quitté Bamako mardi, sont par ailleurs arrivés mercredi à Markala, près de Ségou, à 235 km au nord-est de Bamako, afin d'y sécuriser un pont sur le fleuve Niger et en empêcher l'accès aux jihadistes qui se trouvent à 80 km plus au nord, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans la zone de Konna (centre), à 700 km au nord-est de Bamako, les islamistes qui avaient pris la ville le 10 janvier, déclenchant l'intervention française, sont toujours présents, contrairement aux affirmations de l'armée malienne, selon M. Le Drian.
"Que faire des terroristes? Les détruire. Les faire prisonniers? si possible", a martelé mardi le président français François Hollande à Dubaï.
Il a cependant affirmé que la France n'avait pas "vocation à rester au Mali". Une force militaire ouest-africaine de 3.300 hommes doit prendre le relais des troupes françaises.
Les chefs d'état-major de la région réunis à Bamako devaient mercredi procèder aux "derniers réglages" de cette force mise en place conformément à une résolution de l'ONU.
L'Allemagne a promis mercredi de lui fournir deux avions de transport et l'Italie s'est dite prête à apporter un soutien logistique.
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