Affaire Franck BIYA. Affaire Franck Biya : qui sont ces traîtres de l’intérieur dont parle Marafa ?

Yves Marc Kamdoum | La Météo Mardi le 22 Janvier 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La récente interview de l’ex minis-tre d’Etat à SlateAfrique renforce la thèse d’un complot contre le fils ainé du chef de l’Etat. Et partant, contre Paul Biya lui-même. Dans l’affaire des titres de Camtel.

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Marafa Hamidou Yaya est une boite noire du régime Biya. Près de six ans secrétaire général de la présidence de la République, 9 ans ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, fonctions qui lui ouvraient droit aux précieux bulletins d’informations, font de lui un homme au ventre plein de secrets. Aussi, quand il parle d’un sujet, c’est rarement des propos en l’air. Au contraire, ses déclarations à défaut d’être des paroles d’évangiles, revêtent le sérieux d’un homme qui en sait beaucoup trop sur un système, pour en avoir été un pilier.

Invité, dans une interview à slateAfrique, à réagir aux «sorties dans la presse camerounaise dans une histoire concernant un éventuel enrichissement frauduleux de Franck Biya, grâce à des opérations sur des Obligations du Trésor camerounais», Marafa Hamidou Yaya a eu cette réponse qui a du laisser baba ceux qui, le sachant en guerre contre le père, croyaient qu’il allait saisir la perche pour vilipender le fils. Que non ! «Je suis consterné par cette histoire, s’exclamera l’ancien ministre d’Etat, Je dois dire que rien, dans le souvenir que je garde de certains protagonistes de cette affaire, ne me permet de penser qu'ils aient pu commettre cela». Et, celui-ci d’argumenter sa conviction : «Ce que ces révélations m’évoquent, c’est la pensée de Cicéron : ‘’Une nation peut survivre à ses fous, et même à ses ambitieux. Mais elle ne peut survivre à la trahison venant de l’intérieur.’’ L'enjeu de cette affaire justifie en lui-même une enquête. La vérité sur l’existence ou non d’une trahison de l’intérieur sera très simple à établir, les Camerounais méritent de la connaitre.» Parole d’un homme qui sait de quoi il parle ! Au fait, à qui profite la «déchéance» de Frank Biya ?

Batailles de succession.

Au plus fort de la polémique, La Météo au terme de ses investigations, en était arrivée à une conspiration contre le fils ainé du président de la République. Cette conclusion d’enquête reposait sur un ensemble de faits aussi têtus qu’irréfutables : d’un, l’un des signataires de la lettre accusatrice a usurpé l’identité de Mekoulou Ze Alphonse. Douanier de son état, celui-ci a aussitôt dénoncé l’imposture et saisi les tribunaux. De deux, l’Ong, pompeusement intitulée ‘’Alliance pour la défense du bien public’’, a été créée de toute pièce pour les besoins de la cause. De trois, la correspondance ne fut pas, selon le service courrier de l’Assemblée nationale, envoyée aux députés pourtant réunis à l’époque en session parlementaire, mais plutôt donnée à la presse pour la publicité que l’on sait. De quatre : les révélations se sont révélées un pétard mouillé à la suite du communiqué précis et techniquement bien argumenté du ministre des Finances Alamine Ousmane Mey. De cinq, les auteurs masqués de la fameuse correspondance observent depuis lors un bien étrange silence, alors que l’opinion attend d’eux un supplément d’argument en réponse à la magistrale sortie médiatique du ministre des Finances. Tout dans cette affaire aura donc été pure invention, et comme tout château construit sur du sable, l’affaire s’est écroulée au premier souffle du vent de la vérité. Mais que dire du silence d’autres protagonistes ?

Ces traitres de l’intérieur.

Logiquement, une voix plus que celle de Frank Biya ne devrait pas manquer au débat. La Cameroon Telecommunication (Camtel) étant au centre de l’affaire, puisqu’il s’agit de ses titres, son Dg se devait de couper court à la malveillante polémique en présentant à l’opinion les faits. Au lieu de quoi, David Nkoto Emane aurait plutôt soudoyé des journaux afin que son nom soit omis dans les gros titres. Abandonnant le soldat Franck à son triste sort.

Dans le même registre, le mutisme d’Evou Mekou, Dg de la Caisse autonome d’Amortissement (Caa). Cette structure étatique a joué un rôle prépondérant dans le processus d’acquisition par Afrione, entreprise dont Franck Biya est le Pca, des titres de la Camtel, au terme d’une transaction reconnue comme «régulière» par tous les économistes de bonne foi. Que dire de l’inaction des ministres et cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir ? Très peu sont montés au créneau pour prendre le parti de Franck Biya. Ce qui contraste avec la grande mobilisation observée, il y a quelques années, quand le président de la République et sa famille étaient accusés, par des Ong occidentales, d’avoir en France des «biens mal acquis». Il faut dire que l’affaire a fait choux blanc.

Autre curiosité : la sortie médiatique de Jacques Fame Ndongo. Certes, le ministre de l’Enseignement supérieur est plus un as de la sémiotique que de la finance, mais quelle idée avait-il derrière la tête en déplaçant le sujet sur le terrain politique. Celui de la succession de Paul Biya. L’entrain qu’il a mis à en disqualifier Franck Biya n’est pas passé inaperçu. D’ailleurs, les trois quart du texte du secrétaire à la Communication du Rdpc -paru in extenso dans Cameroun tribune - professaient cette opinion. En outre, il est apparu que le Sud, tout comme ces dauphins à qui le crime profite, seraient de nos jours divisés entre ceux qui soutiennent que Frank Biya prenne le relais de son père à la tête de l’Etat et ceux qui défendent l’idée de la dévolution du pouvoir à une «autre famille». Fame Ndongo aura, contrairement aux autres qui avancent masqués, eu le mérite d’avoir ouvertement livré le fond de sa pensée, en mettant hors jeu le citoyen Franck Emmanuel Biya sur une éventuelle course à la succession.

«Ma seule crainte pour mon pays est que le chef de l'État ne soit poussé à prendre des décisions de plus en plus mauvaises pour le bien commun. (…) Un jour sûrement ils finiront par se débarrasser de lui», a craint Marafa dans son interview susdite.

A prendre au sérieux !

 

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