Cameroun - Nigeria. Français enlevés : le Cameroun confirme que ravisseurs et otages sont au Nigeria

Le Parisien Mercredi le 20 Février 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Sept Français ont été victimes d'un enlèvement dans le nord du Cameroun, à la frontière avec le Nigeria. Ils ont été kidnappés par des hommes armés circulant à moto dans la localité camerounaise de Dadanga, au nord du pays, avant d'être conduits en territoire nigérian. Comme nous l'avions révélé, il s'agit d'expatriés vivant à Yaoundé, la capitale du Cameroun.

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Dans la soirée, le gouvernement camerounais a confirmé que ravisseurs et otages n'étaient plus sur son sol. «Les ravisseurs (Ndlr: des Français) ont traversé la frontière du Nigeria avec leurs otages», a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué lu sur les antennes de la radio d'Etat, la Cameroon Radio-Television (Crtv). Le communiqué précise que l'enlèvement «s'est produit au lieu dit Sabongari situé à 7 km au nord de la localité de Dabanga (nord) sur la route nationale numéro 1 qui longe à cet endroit la frontière terrestre entre le Cameroun et la République fédérale du Nigeria».

Le président François Hollande a lui-même confirmé qu'il s'agissait de «trois adultes et de quatre enfants» et que ces Français étaient «installés au Cameroun pour des raisons professionnelles. Dépendant d'une grande entreprise d'énergie, ils faisaient un excursion touristique» au moment de la prise d'otages. En fin d'après-midi, le groupe français GDF Suez a confirmé «l'enlèvement d'un de ses collaborateurs avec sa famille, expatriés au Cameroun, à Yaoundé, alors qu'ils se trouvaient en vacances dans le Nord du pays». «Ce sont des enfants, ce sont une famille. Nous devons les appeler, si je puis dire, à une grave responsabilité», a lancé François Hollande à l'adresse des ravisseurs.

Les enfants auraient été séparés des adultes

En début de nuit, la télévision camerounaise affirmait que la famille avait été divisée. Les preneurs d'otages auraient séparé les quatre enfants de leurs parents. Le troisième adulte, qui serait le frère du salarié de GDF Suez, serait maintenu avec les deux parents. Certains spécialistes voyaient là un bon espoir que les enfants puissent être rapidement libérés.

Selon une source proche de l'ambassade de France jointe par leparisien.fr, la famille venait de visiter le parc naturel de Waza (nord), une réserve de biosphère classée à l'Unesco : «Elle a été enlevée vers 7 heures du matin près du parc, l'alerte a été donnée à l'ambassade autour de midi. Les services de sécurité de l'ambassade sont en contact permanent avec les autorités camerounaises pour amplifier les recherches».

Aucune revendication

Aucune revendication n'a été reçue pour l'instant. L'ambassade n'écarte pas l'hypothèse d'un groupe islamiste nigérian, «mais on ignore s'il s'agit de Boko Haram et ou d'Ansaru», précise-t-elle. «Nous avons de forts soupçons sur cette secte islamiste Boko Haram», a affirmé mardi une source sécuritaire camerounaise sur place. «Nous sommes présentement à la recherche des ravisseurs le long de la frontière avec le Nigeria», a poursuivi cette source sécuritaire camerounaise.

Selon une source au parc de Waza (nord) qui a requis l'anonymat, «les touristes étaient allés visiter le parc hier. Ils ont dormi au campement touristique du parc d'où ils sont partis ce matin».

Un diplomate occidental dans la région a indiqué à l'AFP que «six ravisseurs armés sur trois motos avaient enlevé une famille composée des parents, de leurs 4 enfants et de leur oncle à Dabanga, au Cameroun, à 45 km, sur la Nationale 1. Les enfants sont âgés de 5 à 12 ans, selon cette même source.

François Hollande confirme la piste d'un groupe terroriste nigérian

De Grèce, où il est en voyage officiel, François Hollande a précisé que les auteurs de l'enlèvement étaient «un groupe de terroristes du Nigeria». «Nous ne savons pas exactement lequel, même si nous avons de fortes présomptions», a-t-il ajouté. «Je vois surtout l'implantation d'un groupe terroriste, Boko Haram en l'occurrence, dans cette partie-là du Cameroun et c'est suffisamment inquiétant pour nous mobiliser», a également souligné le chef de l'Etat.

Selon lui, «la plus grande probabilité c'est qu'ils soient emmenés au Nigeria». «Donc, a-t-il poursuivi, nous faisons tout pour éviter qu'ils soient retenus dans ce pays. Nous devons avertir aussi tous les touristes dans cette zone du Cameroun d'éviter de s'exposer et nous devons aussi tout faire pour retrouver nos compatriotes.»

Lors d'une conférence de presse prévue de longue date avec le Premier ministre malien, Laurent Fabius s'est montré prudent ce mardi après-midi à Paris: «La zone où ils ont été pris est au Nord du Cameroun, non loin du Nigeria et du Tchad (...) Si tout cela est confirmé, cela signifie que la lutte contre les groupes terroristes est une nécessité absolue.» «Au moment où je vous parle, nous n'en savons pas plus (...) Nous sommes en contact avec le Cameroun et le Nigeria (...) Notre centre de crise s'occupe de tout cela. Il a pris contact avec la famille», a expliqué le ministre des Affaires étrangères, évoquant le terrorisme comme «un problème dont doit s'occuper toute la communauté internationale».

15 otages français détenus dans le monde, tous en Afrique

En décembre dernier, un ingénieur français, Francis Collomp, avait été enlevé au Nigeria, un rapt revendiqué par le groupe islamiste nigérian Ansaru qui pourrait être lié à la secte Boko Haram. Ansaru a aussi revendiqué lundi l'enlèvement ce week-end de sept employés étrangers de la société de construction libanaise Setraco, la plus importante prise d'otages jamais réalisée dans le nord du Nigeria.

A l'heure actuelle, rien ne permet de dire qui est responsable de l'enlèvement des Français au nord du Cameroun ce mardi. Ansaru est considéré comme relativement nouveau et en pleine expansion depuis sa revendication de l'enlèvement d'un ressortissant français en décembre. Avec l'enlèvement de cette famille, il y a désormais quinze otages français détenus dans le monde, tous en Afrique.

 

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