Sénatoriales 2013. Décrépitude-Mise en place du Sénat : Paul Biya pourrait-il aller se réfugier à la Présidence du Sénat?

Dimitri Amba | Aurore Plus Mercredi le 06 Mars 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En annonçant pour le 14 Avril 2013 la tenue des élections sénatoriales, le Chef de l'Etat Paul Biya, pour une certaine opinion, pense déjà à quitter le pouvoir en douce afin d'échapper aux probables poursuites comme plusieurs de ses pairs du continent.

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Paul Biya aurait-il agi sous la pression de la France? Toujours est-il que plusieurs enveloppes des financements venant de l'Agence Française de développement (AFD) pour le compte des grands chantiers structurants sont bloqués au Quai d'Orsay en attendant que le régime en place fasse preuve d'avancées notables pour ce qui est du processus de démocratisation du Cameroun, avec comme piliers la mise en place des institutions et l'amélioration du processus électoral dans l'optique de garantir des élections justes et transparentes pour une possibilité d'alternance par les urnes. Sauf que la coïncidence avec son retour au pays au lendemain d'un voyage controversé à Paris suscite tout de même des interrogations. On se souvient que les leaders d'opinion ont décrié pendant des années l'embrigadement du Cameroun sous un système dictatoriale et totalitariste sur fond d'une supposée démocratisation apaisée, sans que cela n'ait produit aucun effet.

A travers des coups de gueule, déclarations et plaidoyers, toutes les initiatives n'ont jamais prospéré. Aujourd'hui, I’homme du 06 novembre 1982 a décidé en son «temps» de faire bouger les lignes. Pourtant la décision de créer une haute chambre parlementaire datait de 1996, mais son application avait été sans cesse reportée, sans aucune explication officielle.

Paul Biya utilisait comme pour se dérober l'argument du «progressivement» définitif avait-on fini par conclure. Or, la Constitution du 2 juin 1972 révisée le 18 janvier 1996 prévoit que le Parlement est composé de deux chambres : l'Assemblée Nationale et le Sénat. On parle de parlement Bicaméral; le Sénat représente les collectivités territoriales décentralisées. Chaque Région est représentée au Sénat par dix sénateurs dont sept élus au suffrage universel indirect sur la base régionale et trois nommés par le Président de la République pour une durée du mandat de 5 ans.

Pendant qu'ELECAM peine à atteindre le chiffre 7,5 millions d'électeurs pour les prochains scrutins directs (municipales et législatives), en sachant qu'il ne serait pas possible que le Sénat soit mis en place avant l'élection des conseillers municipaux et régionaux. Le Nnom Nguii a coupé l'herbe sous le pied de ses adversaires. Curieusement c'est pendant que le Chairman Ni John Fru Ndi et plusieurs autres acteurs politiques aient été reçus par Yang Philémon pour discuter du calendrier électoral, notamment pour les consulter sur une probable organisation des sénatoriales avant les législatives et municipales que les deux décrets convoquant le collège électoral sont tombés comme un couperet. Les leaders des partis politiques comprendront alors qu'ils ont été piégés. Leurs supposés avis qu'on disait recueillir n'a pas compté. L'essentiel était de les réunir dans la capitale au moment de la promulgation de ses deux décrets. C'est pourquoi les leaders de l'opposition seraient donc partis de l'Immeuble Etoile courroucés contre Yang Philémon.

Aussitôt après, Ni John Fm Ndi va dans une déclaration à chaud annoncer qu'il va «aider Paul Biya à gâter le Cameroun» au cas où cette décision était maintenue : «Si le parti au pouvoir persiste dans cette voie, mes militants et moi-même n’hésiterons pas à aiguiser nos machettes et à descendre dans les rues pour le combattre». Ce qu'il faut reconnaître en substance c'est que le Président Biya a réussi à flouer une fois encore ses challengers qui somnolaient. Les choses soit désormais précises. Il y aura élection. Et la France est mise à l'index pour son double jeu. Le pays de François Hollande a œuvré à la formation d’un certain nombre de responsables de la République sur la mise en place de la nouvelle institution dans la perspective d'une alternance pacifique par les urnes. Et certaines sources du parti au pouvoir évoquent même la possibilité de voir Paul Biya préparer une sortie en douce en tant que Président du Sénat. Ce qui laisserait croire à une présidentielle anticipée.

 

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