Alors qu’un vaste mouvement de réaménagement des différents staffs des Lions indomptables est en cours, l’on a comme l’impression que l’un des principaux responsables du désordre passe entre les mailles du filet. Et si c’était le cas, cela s’apparenterait finalement à une vaste fumisterie.

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Imaginez que l’information selon laquelle un immeuble X (Lions indomptables) est un repaire de dealers de drogue et que chacun des appartements est occupé par des hommes dangereux pour la vie de la société. Imaginez que sur dénonciation de plusieurs témoins, la police (Présidence de la République, Minsep et Fecafoot) effectue une descente sur les lieux et se débrouille à n’arrêter que quelques locataires de l’immeuble (Jacques Songo’o, Martin Ndtoungou, Oumaraïni, Raphaël Nkoa, etc.) tout en faisant semblant de ne pas s’être rendu compte que le propriétaire de l’immeuble (Rigobert Song) qui fait également office de concierge est celui qui filtre les entrées et qui attribue les appartements aux uns et au autres. Les populations environnantes (public) ne comprendraient pas cette démarche de la police car cela s’apparenterait à arrêter du menu fretin, tout en laissant libre le cerveau du trafic.

Maintenant, pour en revenir à la réalité, il se trouve que depuis quelques jours, un vaste mouvement de réorganisation des différents staffs des Lions indomptables en en cours et que plusieurs personnes ont déjà perdu leur place. Entre les administratifs (Oumaraïni, Raphaël Nkoa), les techniciens (Jacques Songo’o et Martin Ndtoungou Mpilé), les médecins (Boubakary Sidiki, Elias Kaleguen et Daniel Tecky), les joueurs (une dizaine de mondialistes ont été ignorés dans la liste de Finke), le ménage est en train d’être fait à têtes chercheuses.

Car à l’observation, si l’on a appris que le sélectionneur a été maintenu grâce à l’«arrosage » de Puma et à la pression diplomatique de l’Allemagne, l’on comprend mal comment celui qui fait office de team manager est encore en poste. Tous ceux qui suivent la sélection nationale de près depuis quelques années savent qu’il est l’un des principaux problèmes (sinon le principal problème) de cette sélection. Plusieurs joueurs se sont confiés (Sms et enregistrements audio à l’appui) de ce qu’il leur a pris de l’argent pour être convoqués en sélection, tout comme il exige un pourcentage sur les primes de match gagné, primes des top sponsors et éventuellement les primes de qualification à la Coupe du Monde de 2014. Son passé et son aura font que les petits nouveaux ont peur de se rebeller et préfèrent « payer plutôt que de se le mettre à dos ».

De plus, en ce qui concerne strictement sa fonction de team manager, il y a énormément de choses à redire sur ses compétences. A la Fécafoot notamment, ils sont nombreux se plaindre de ce qu’ils font le travail une bonne partie du travail à sa place. Avec un salaire de 3 millions FCFA par mois (très souvent à ne rien faire), l’on attend un peu plus de lui. C’est lui qui devrait se charger de réserver les hôtels, de s’assurer que les plans de vol des joueurs sont corrects et leur permette d’arriver et de repartir à temps sans que les clubs ne se plaignent, d’affréter les avions lorsque cela est nécessaire et de communiquer en permanence avec les joueurs. Or il y a quelques mois, il a confié la mailing list des Lions indomptables à un anonyme résidant à Marseille afin que celui-ci fasse suivre un document à l’ensemble des personnes présentes dans ladite mailing list. Plusieurs joueurs ont été obligés par la suite de changer d’adresse mail car de curieux messages de demande d’aide ont commencé à atterrir dans leurs boîtes qui avaient ainsi été confiées à des mains indélicates.

Enfin, plusieurs joueurs de cette sélection ne le portent plus à cœur. Les anciens jeunes ayant désormais acquis le statut de cadre en ont après le « capitaine emblématique » qui a longtemps entretenu la guerre des clans au sein de la tanière. Lors du dernier mondial, ils sont trois à lui avoir clairement fait savoir, au cours d’un déjeuner, qu’ils n’étaient pas contents de lui car il les avait manipulés. Surtout, l’un de ces nouveaux cadres lui a même dit tout son étonnement d’avoir retrouvé sur un site d’information, les propos qu’il avait tenus au cours d’un tête-à-tête avec son « grand frère ». Au final, si tant est qu’en cas de débâcle sévère comme cela a été le cas au Brésil il y a quelques semaines l’on doive nettoyer, autant que cela soit fait en profondeur. Eviter surtout de faire tomber de petits dealers alors que le « parrain » reste aux affaires.

Joël Atanga à Yaoundé

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