Il y a quelques temps déjà que l’on n’avait pas vu les Lions évoluer à ce niveau dans un match à enjeu. Face aux Eléphants, les joueurs de la sélection nationale ont régalé le public (4-1) avec des phases de jeu rares et qui ont aboutit à une véritable fessée pour Yaya Touré et Cie.

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1, 2, 3, 4 buts à 1 pour les Lions indomptables face aux Eléphants de Côte d’Ivoire dans le cadre de la 2ème journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2015 dont la phase finale aura lieu au Maroc. Dès les premières minutes de jeu, l’on a senti des Lions impliqués, solidaires et soucieux de bien figurer dans ce match. Le même onze entrant qui avait déjà dompté les Congolais samedi dernier a été reconduit par Volker Finke, avec succès. Fabrice Ondoua dans les buts, Nkoulou, Mbia, Oyongo et Guihoata en défense, Enoh et Mandjeck dans l’entrejeu, Choupo Moting, Moukandjo, Njie Clinton et Aboubakar aux avants postes.

Le premier à allumer la poudre est Njie Mua Clinton. Le natif de Wum dans le Nord-Ouest et ancien joueur de Kumba Lakers et des Brasseries du Cameroun réceptionne une passe de Moukandjo, prend de vitesse son vis-à-vis et s’en va tromper Kopa Barry. Malgré l’égalisation ivoirienne suite à un ballon perdu par Ambroise Oyongo Bitolo, les Lions vont remettre du cœur à l’ouvrage et vont aller chercher le second but avant la mi-temps. Suite à une louche d’Eric Choupo, Vincent Aboubakar s’en allait crucifier le pauvre dernier rempart ivoirien, totalement abandonné par une défense dépassée par la vivacité des attaquants camerounais. A partir de là, la relation Clinton Njie-Vincent Aboubakar qui avait fait des merveilles à Lubumbashi samedi dernier va prendre le match en main. D’abord, c’est Clinton Njie qui, sur une remise de Kweuké, qui va remettre le ballon en retrait pour Vincent Aboubakar qui, d’un intérieur du pied bien senti, va laisser Kopa Barry sans réaction. Quelques minutes pus tard, le numéro 10 camerounais va rendre la pareille à son complice de l’attaque. Alors qu’on croit qu’il va filer droit au but sur une ouverture d’Ambroise Oyongo, Vincent Aboubakar temporise avant de donner une merveille de passe lobée pour Clinton Njie qui contrôle de la poitrine en extension et enchaîne d’une frappe surpuissante du pied gauche qui ne laisse aucune chance à Kopa Barry. Le match est plié et les Lions indomptables infligent aux Ivoiriens leur plus lourde défaite face à une nation africaine depuis plusieurs décennies.

Par ailleurs, l’on a retrouvé une défense solide et qui a su faire face à l’« armada » offensive ivoirienne. Nicolas Nkoulou, Jérôme Guihoata, Stéphane Mbia et Oyongo Bitolo ont mis sous l’éteignoir les attaquants ivoiriens, même si ce dernier est nettement fautif sur le but des Eléphants et que le capitaine semble toujours à cours de forme. A sa décharge, le match de ce mercredi n’est que on second de la saison, après celui de samedi dernier face à la Rd Congo. Enoh Eyong a eu son abattage habituel en courant beaucoup et en coupant énormément de ballons. Georges Mandjeck est sorti de sa torpeur de samedi dernier et a montré un bien meilleur visage dans l’entrejeu. Avant sa blessure, Choupo-Moting repositionné en 9 et demi a fait étalage de tout son talent de passeur et de dribbleur. Le second but camerounais en est une parfaite illustration. Benjamin Moukandjo a beaucoup tenté mais à très peu réussi. Néanmoins, il s’est montré solidaire de Jérôme Guihoata lorsque les ivoiriens attaquaient à droite de la défense camerounaise. Le jeune Guihoata a mis Gervinho sous l’éteignoir et ne lui a que très rarement permis de prendre de la vitesse. Franck Kom qui est entré en cours de jeu pour assurer le résultat a eu une débauche d’énergie incroyable et on l’a vu maitriser sans trop de soucis le très virevoltant Max Alain Gradel. Edgard Salli qui n’a eu que 8 minutes pour s’exprimer s’est néanmoins procuré une excellente occasion de but dans les arrêts de jeu de la partie, mais a vu son tir être repoussé par le pied de Bamba qu’il avait réussi dans un premier temps à éliminer sans trop de difficultés. Léonie Kweuké a quant à lui bougé la défense ivoirienne grâce à son gabarit exceptionnel. A l’origine du troisième but camerounais, il a par la suite chipé un ballon à Bamba avant de voir son tir surpuissant du gauche venir s’écraser sur la barre transversale de Kopa Barry. Enfin, Ondoua Ebogo Fabrice a une fois de plus prouvé que le Cameroun a peut-être trouvé le grand gardien qu’il attend depuis la retraite d’Idriss Carlos Kameni. A trois reprises, il a sorti le grand jeu devant des attaquants ivoiriens écœurés.

Mais là où certains verront une faiblesse mentale ivoirienne ou un manque d’implication des poulains d’Hervé Renard qui semblaient arrivés au Cameroun en se disant qu’ils ne feraient qu’une bouchée de ces minots camerounais, il faut plutôt voir une véritable révolution et la confirmation que ces jeunes qui se sont imposés sans coup férir face à deux valeurs sûres du football africain, ont un bel avenir devant eux. Et si certains fanatiques voient déjà le Cameroun vainqueur de la Can 2015, il faudrait tempérer les ardeurs en se disant que le chemin est encore long et sera sans doute semé d’embûches somme toutes surmontables. Mais en attendant, ces joueurs ont fait plaisir aux Camerounais et c’est déjà bon à prendre car cela faisait presque 1 an que les Lions n’avaient pas autant dominé leur sujet. Et cette fois là, le 17 novembre 2013 face à la Tunisie, le score avait déjà été de 4 buts à 1.

Grâce à cette victoire obtenue de haute lutte et au demeurant logique au vu du déroulement de la rencontre, les Lions indomptables prennent la tête de leur groupe avec 6 pts (+5), devant la Rdc, 3pts (+0), la Côte, 3pts (-2) et la Sierra Leone, 0pt (-3). En octobre prochain, les Lions indomptables affronteront à deux reprises la Sierra Leone et pourra définitivement assurer sa place à la prochaine Can, chose qui n’était plus arrivée depuis 2010.

Steve Djouguela

 

 

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