Six buts marqués, un seul encaissé et la première place de son groupe avec six points.

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Voilà le bilan des Lions indomptables du Cameroun en deux sorties à l’occasion des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations, prévue en 2015 au Maroc. Difficile de croire qu’on parle du même Cameroun classé 32e sur 32 (neuf buts encaissés et un inscrit) lors de la coupe du monde brésilienne, il y a seulement ... deux mois. On peut penser que l’onde de choc de cette déculottée a été suffisamment puissante pour susciter une prise de conscience collective. Le président de la République s’est d’ailleurs personnellement impliqué en ordonnant une enquête sur les causes de la débâcle camerounaise et des propositions pour une refondation du football camerounais à l’agonie depuis des années. Souvent pointé du doigt, le sélectionneur national, Volker Finke, a été confirmé à son poste tandis que le reste du staff technique et administratif a été fortement remanié. Le technicien allemand a lui-même opéré une rupture dans l’équipe en écartant une dizaine de cadres, faisant le choix de la jeunesse avec de nouveaux venus qui découvraient la tanière. Un seul mot d’ordre : reconstruction. Reconnaissons-le, les sceptiques étaient nombreux.

Mais en deux matchs, Volker Finke et ses poulains ont réussi ce que tout le monde pensait impossible, du moins en si peu de temps : produire du jeu et engranger des victoires. Préparé à une refondation qui requiert énormément de temps et de patience, le public n’en demandait pas tant. Le staff a eu une dizaine de jours pour présenter une esquisse. Sur le jeu, on a clairement vu les premiers changements avec des Lions portés vers l’avant. Souvent prudent dans ses choix tactiques, Volker Finke a, cette fois, osé en misant sur l’offensive. Choupo-Moting-Moukandjo-Njie jouaient les milieux offensifs pour nourrir en pointe Vincent Aboubakar. Deux milieux relayeurs assuraient l’équilibre avec la défense et lors des deux premiers matchs, on a vu le Cameroun s’imposer au milieu. Or, c’est dans ce secteur que l’équipe a souvent été prise de vitesse, ces dernières années.

Dans les buts, Fabrice Ondoua constitue une révélation à seulement 19 ans. Dans l’état d’esprit, le groupe a également montré des qualités disparues depuis un moment : engagement, détermination et une pointe de folie. Sur le terrain, on a vu des joueurs se battre pour leur pays, mais aussi simplement pour le plaisir de jouer ensemble. Personne n’avait en tête ces quatre millions de primes prévues en cas de victoire. Et cela fait toute la différence. Un état d’esprit partagé par le staff, clairement impliqué dans ce renouveau. Volker Finke, mis en confiance, l’a déclaré : « Je ne vais plus faire de compromis une nouvelle fois ». A lui d’assumer les victoires, mais aussi les résultats moins probants
Car, il n’est pas question de céder à l’euphorie. Le chantié des Lions indomptables est conçu pour tenir dans la durée. Les succès enregistrés contre la RDC et la Côte d’Ivoire sont certes appréciés à leur juste valeur, mais il ne faut surtout pas perdre de vue que l’équipe est jeune et en quête de repères. La patience et la mesure restent donc de mise dans ce contexte. Rien n’interdit toutefois de continuer de savourer ces moments de plaisir, devenus rares ces dernières années. En attendant le prochain rendez-vous des Lions, le 10 octobre prochain à Lubumbashi contre la Sierra Leone qui a choisi la ville congolaise comme camp de base. Le retour lui est prévu cinq jours plus tard à Yaoundé. Dans l’antre des Lions new look.

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