Les fins limiers du Conseil supérieur de l’Etat ont travaillé toute la journée d’hier au siège de la Fecafoot à Tsinga. Les collaborateurs du ministre Eyebé Ayissi veulent savoir comment les retombées de la Coupe du monde ont été gérées par Joseph Owona et Cie.

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Le Président du comité de normalisation avait annoncé une conférence de presse au cours de laquelle il comptait fixer l’opinion nationale sur l’état d’avance du processus électoral à la Fecafoot. Finalement, c’est Adolphe Minkoa She, lui aussi membre du comité de normalisation de la Fecafoot, qui a été obligé d’entretenir les journalistes sur le processus électoral à la Fecafoot. Hier au siège de la Fecafoot à Tsinga, les journalistes qui ont effectué le déplacement se demandaient bien ou était passé le président du comité de normalisation qui généralement ne rate aucune occasion de se produire devant la presse. En effet, le président du comité de normalisation a été obligé au cours de la journée d’hier de travailler dans son bureau pendant plus de 6 heures d’horloge avec les agents du contrôle supérieur de l’Etat. Que cherche le gendarme de la fortune publique au siège de la Fecafoot pendant toute une journée ?

C’est ce que nous avons cherché à comprendre en interrogeant nos sources qui continuent de nous faire confiance. En effet, les fins limiers du Conseil supérieur de l’Etat ne sont pas arrivés à Tsinga de façon inopinée. Les responsables de la Fecafoot étaient informés de ce qu’ils allaient être obligés hier mardi de répondre à quelques questions et surtout de présenter certains documents comptables aux envoyés du ministre Eyebé Ayissi.

Pour comprendre cette affaire il faut remonter à l’après coupe du monde. Dans le cadre de l’enquête prescrite par le premier sportif camerounais après la Coupe du monde foireuse du Brésil, il n’était pas simplement question de comprendre pourquoi les Lions indomptables ont trainé le maillot national dans la boue et de sanctionner les joueurs qui auraient selon eux organisé la fronde ; L’autre partie très importante de l’enquête du Chef de l’Etat consistait à voir comment l’argent généré par la Coupe du monde et même l’argent sorti des caisses de l’Etat pour une participation honorable du onze national à cette compétition ont été gérés pendant cette compétition au pays du roi Pélé. C’est donc pour apporter la lumière sur ce second volet de l’enquête du Président de la République que le Contrôle supérieur de l’Etat s’est invité au siège de la Fecafoot.

Hier il était donc question pour Joseph Owona d’expliquer, documents à l’appui, comment il a géré le transport de la délégation camerounaise pour la Coupe du monde parce qu’il est revenu que plusieurs personnes qui n’avaient rien à faire au Brésil avaient été transportés par l’argent du contribuable. Si le Président du Comité de normalisation a refusé de produire la liste de la délégation pléthorique emmenée au Brésil, nos sources affirment que l’Etat est déjà en possession de ladite liste et qu’elle est en train d’être passée au peigne fin. La vente des billets des matches par la Fecafoot ne s’est pas faite selon les règles de l’art et le Consupe veut comprendre ce qui s’est passé. Ce d’autant plus puisque depuis quelques semaines, l’on parle d’une filière en Belgique qui a été utilisée pour vendre les billets destinés aux supporters camerounais.

Joseph Owona a été également appelé à justifier l’utilisation de l’argent versé par les sponsors dans le cadre de la participation du Cameroun à sa septième participation à une phase finale de coupe du monde. On parle de près de deux milliards de Fcfa. Le normalisateur en chef a été également invité à présenter les copies des contrats qui lient la Fecafoot à ses différents sponsors.

Il faut rappeler que lors de son audition au Premier ministère après la Coupe du monde, Joseph Owona avait catégoriquement refusé de montrer aux membres de la commission les copies des contrats de sponsoring. Selon certains membres du Consupe qui étaient à Tsinga hier, Joseph Owona s’est montré serein devant cet exercice, même si les mêmes sources nous ont indiqué que plusieurs dépenses n’ont pas été justifiées par la normalisation qui, visiblement, a pris beaucoup de libertés avec l’argent du football camerounais. De toutes les façons c’est une affaire à suivre.

René Mouandjo

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