Le président de l’Association des clubs d’élite du Cameroun (ACEC) revient sur les conclusions de la réunion de cette association tenue ce samedi 20 décembre, le patriarche de Fébé Village rend un vibrant hommage au Général Pierre Semengue et en profite pour critiquer le comité de normalisation et donner les coups à quelques membres de son association qui sont « manipulés » par la Fecafoot.

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Vous venez de présider une réunion de l’Association des clubs d’élite (ACEC). Que retenir de cette assise ?

Je vous remercie d’être venus jusqu’à nous. Vous pouvez retenir qu’il était question qu’on se retrouve car c’est la fin d’année. J’ai parlé à mes collègues en leur demandant de calmer le jeu, que l’ACEC a une durée de vie de 99 ans et que nous ne savons pas si chacun de nous va atteindre cet âge. Que l’on ne confonde pas une élection à une association aussi importante que celle là. Nous avons des intérêts particuliers que certains ont voulu privilégier à la place des intérêts qui sont ceux de notre association. J’ai demandé aux uns et autres d’oublier et de pardonner pour l’année passée, et d’être patients et tolérants pour l’année prochaine. Çà a été le vœu du patriarche que je suis à tous les présidents de clubs. Il était également question de suggérer qu’on ait un président d’honneur, qu’on dise merci à quelqu’un qui nous a rendu d’immenses services. Là il s’agit du président de la Ligue, le général Pierre Semengue, pour tout le bien qu’il nous a fait. Le championnat va reprendre sans doute pas avec lui comme président et il était donc question qu’on en fasse un président d’honneur et qu’on lui adresse un courrier de remerciements. Et tout ceci a été accepté à l’unanimité.

Je crois que certains ne dirons plus qu’ils n’étaient pas en salle comme ils ont l’habitude de dire que nous n’étions pas là. Çà a été dit devant tout le monde et tout le monde m’a applaudi en disant « patriarche vous avez raison ». Pour nous, le général Pierre Semengue nous a rendus d’énormes services et nous lui tirons un coup de chapeau. Comme il ne peut pas se présenter à l’élection à la tête de la Ligue, nous en faisons le président d’honneur de notre association pour continuer à bénéficier de son expertise.

Président, est ce que vous êtes tous sur la même longueur d’onde au niveau de l’ACEC parce qu’on sait que ces dernières semaines il y a eu beaucoup de dissensions, notamment avec les élections à la Fédération camerounaise de football ?

Vous savez, comme l’élection n’a pas eu lieu, beaucoup sont revenus. Ils ont compris qu’on les a trompés parce que là aujourd’hui, le quorum est largement dépassé parce que nous étions 22 présidents d’accord. Je vais quand même vous dire que dans la salle, 6 présidents (Union de Douala, As Etoa Meki, Fovu de Baham, Botafogo de Douala et deux autres) n’ont pas émargé sur la feuille de présence. Vous devez comprendre, je ne vais pas donner leurs noms ici, vous les avez vu sortir. Mais Quand on enlève les six qui n’ont pas signé, nous sommes 22 à l’avoir fait. Donc le quorum était largement atteint. Nous pouvons donner quitus à la gestion du général parce que la feuille de présence est là. Seuls 6 président sur 28 n’ont pas signé et c’est négligeable.

Est-ce à dire que les 6 présidents qui n’ont pas émargé sur la feuille de présence veulent que le président Semengue poursuive son bail à la tête de la ligue ?

Les six présidents qui n’ont pas signé sont d’accord que le général Semengue soit président d’honneur. Mais ils ont évoqué d’autres raisons farfelues pour le refus de la signature de la feuille de présence.

Lesquelles par exemple ?

Ils disent qu’ils ne veulent pas que la feuille de présence soit utilisée à d’autres fins. Je ne vais pas rentrer dans les détails, c’était une réunion pour faire la paix. Je ne viens pas ici parler des clubs et des présidents. Nous sommes en fin d’année et il y avait deux points à l’ordre du jour : Souhaiter une bonne année aux uns et aux autres et souhaiter que le général Pierre Semengue ait une lettre de remerciement de notre part et qu’on en fasse notre président d’honneur. J’ai pu l’obtenir de l’Association et je crois que c’est une autre victoire pour l’ACEC.

Est-ce qu’on ne peut pas penser que vous voulez chasser le président Pierre Semengue ?

Nous ne le chassons pas. Les textes sont clairs. Il ne peut pas se représenter comme candidat. Il ne pouvait que quitter la Ligue. Nous ne voulons pas le chasser et c’est même une manière de le conserver parmi nous. Ceux qui seront élus feront de lui le Président d’honneur de la Ligue. Et vous savez, les élections à la tête de la Ligue seront transparentes parce qu’on ne pourra pas tricher sur les électeurs de la Ligue. Les électeurs sont connus, on ne peut pas créer d’autres présidents, ils sont connus d’avance. Vous les avez tous vus là. Il ne sera pas question de créer de nouveaux présidents pour dire que c’est de nouveaux électeurs. On ne peut pas le faire, on l’a fait ailleurs mais on ne pourra pas le faire avec la Ligue. Pour nous, c’est sûr que ceux qui ont approuvé tout à l’heure sont capables d’élire le jour-j pour faire du général Semengue notre président d’honneur. Ils ont accepté et je pense que ce sont des hommes d’honneur et des hommes de parole.

Si le général Pierre Semengue manifestait l’intention de rester, quelle serait la réaction de l’ACEC ?

Il ne peut pas. Les textes sont clairs, ce serait une fausse illusion il le sait. Il sait qu’il ne peut pas se présenter et je ne voudrais pas qu’on lui prête cette intention.

Le général Semengue parti, est ce que la bataille ne sera pas rude pour sa succession ?

Non, il n’y aura pas de bataille. Nous allons nous asseoir et vous serez surpris. Il n’y aura pas de bataille. On va constituer un bureau de 12 membres qui passera aux élections haut la main parce qu’il s’agit du quorum. Je dis bien qu’on n’ira pas chercher les électeurs ailleurs. Ils sont connus et vous les avez vus dans la salle.

Est-ce qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur que la Fecafoot manœuvre comme toujours pour installer son pion à la tête de la Ligue ?

Nous sommes autonomes ! Vous avez vu hier [Vendredi dernier, Ndlr] lors de la cérémonie des Awards organisée par le général Semengue. J’ai oublié autre chose, on a crée au cours de notre réunion de ce jour deux commissions, une pour la recherche du financement et une cellule d’étude.

Le comité de normalisation est dans l’impasse et c’est le blocage de partout. En tant que patriarche, quels conseils pouvez-vous donner aux uns et autres pour qu’on sorte de cette situation ?

Vous savez, les gens refusent les conseils quand ils ont déjà beaucoup d’argent. L’argent fait en sorte que ceux qui ne se croyaient pas plus gros que le bœuf le deviennent parce qu’ils croient qu’on émarge tous dans leur porte-monnaie. Vous savez, les rois n’aiment pas tout le temps rencontrer ceux qui les ont vus nus hier. Ils étaient nus hier ils sont devenus rois aujourd’hui et ils combattent ceux qui les ont vus nus hier. Nous avons des difficultés parce que les gens manquent d’humilité, ils ne veulent pas que les gens s’asseyent pour trouver une solution. Il y en a qui ont voulu faire de la Fecafoot leur propriété et je profite de l’opportunité que vous m’offrez pour dire merci à son excellence le président Paul Biya pour avoir été vigilant. S’il n’avait pas été vigilant, les troubles qu’il allait y avoir dans ce pays allaient dépasser les troubles de Boko Haram parce que tous les Camerounais sont unis autour de ce football. Je dis souvent, le plus grand parti politique au Cameroun s’appelle le football, parce qu’on retrouve tout le monde là, toutes les familles.

Donc le Chef de l’Etat a vu juste et il a mis la paix. Je ne crois pas que ceux qui ont été retenus comme candidat seront ceux là qui seront les présidents de la Fecafoot. Vous avez suivi également que la République a nommé quelqu’un pour s’occuper des deux Can que nous allons organiser. Donc il y a quelqu’un qui s’occupe des CAN et çà peut déjà désillusionner la Fecafoot parce qu’il y a un ancien ministre qui a été désigné comme coordonateur des Can. Allez comprendre ce que çà veut dire. Ayez l’habitude de lire très loin et à distance.

Vous avez apporté les changements dans le staff technique et administratif du Tonnerre. Mais les contestations viennent de l’intérieur. Que répondez-vous à ces contestataires ?

« Contestation à l’intérieur », vous savez, quand je nomme les gens, ils ne contestent pas, ils sont contents. Les textes du Tonnerre sont clairs et je les ai trouvés. Le général Semengue les a laissés, c’est les mêmes textes qui faisaient la force du fondateur du TKC, feu Martin Omgba Zing. Il était le seul patron dans la barque. Vous vous rendez compte, depuis que le fondateur est décédé, personne n’a eu le courage de les changer. Ce n’est pas moi qui apporterais des amendements là-dessus. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’au Tonnerre, seul le président est élu. Il pourvoit tous les autres postes. Il révoque tout le monde quand il veut. « Mal Type », comme on l’appelait, aimait nous dire, « vous allez suivre les décrets du président, pourquoi ils ne veulent pas que je signe aussi les décrets ? Comme je ne peux pas nommer comme le Chef de l’Etat, je nomme au Tonnerre, et je mets fin à leur fonction. Quand je les nomme je ne consulte personne et ils sont contents, ils organisent des fêtes. Pourquoi ils organisent des manifestations quand je les démets ? Est ce qu’il y en a qui le font quand le président Biya les mets dehors ? Quand le président Biya les met dehors, ils vont créer des partis politiques. Je conseille aux miens d’aller créer les clubs de football au lieu de continuer à pleurer dans le vide ».

Propos recueillis par Guy Nsigué et Steve Djouguela

 

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