Il y a quelques jours, les New York Red Bulls ont décidé de « trade » le jeune international camerounais contre un Brésilien qui évoluait à Impact de Montréal. Le joueur Camerounais n’a pas eu à donner son avis et même si cela peut choquer, les règlements des sports aux Etats-Unis sont particuliers et chacun devrait savoir à quoi s’en tenir avant de signer là bas. Pour le cas d’espèce, le joueur ne peut se plaindre puisqu’il a signé un contrat et il doit aujourd’hui respecter les termes de celui-ci.

ADS

Depuis quelques jours et le « trade » d’Ambroise Oyongo Bitolo des New York Red Bulls vers Impact Montréal, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer avec force cette « incurie », cet « esclavagisme moderne », cette « barbarie », cette « incongruité ». Seulement, personne de ceux qui ont pris la parole sur le sujet n’a mis en avant le fait que la MLS, au même titre que le NBA, la NFC et la NHL, ont des statuts particuliers qui n’ont parfois rien à voir avec les règlements des instances internationales qui régissent ces différents sports.

En 2013, lorsque Oyongo quitte Coton Sport pour les Etats-Unis via Rainbow Fc de Bamenda, les propositions n’affluent pas et les portes de sorties sont rares. Le jeune et prometteur défenseur latéral gauche saute sur l’occasion et doit se dire à ce moment-là que « faute de mieux… ». Cédé gratuitement à la MLS par Rainbow FC, il arrive aux Etats-Unis sur la pointe des pieds et dans l’espoir de travailler dur pour se donner le droit de jouer dès sa première saison. Et les choses vont plutôt bien se passer puisque que dès la phase aller, au moment où certains sont encore dans une phase d’adaptation et d’acclimatation, Ambroise Oyongo Bitolo gagne déjà une place de titulaire sur le côté gauche de la défense de ce club qui a pour capitaine Thierry Henry.

Match après match, le joueur s’affirme comme une valeur sûre du club dont il ne quitte plus le 11 de départ. Mais son ascension fulgurante et ses convocations avec les Lions indomptables ont fini par convaincre le joueur que la MLS était trop petite pour lui. Seulement, ses agents qui ont des propositions pour l’Italie, l’Ecosse, l’Espagne et même l’Angleterre (c’est ce qu’ils disent), ne veulent plus « dealer avec les New-York Red Bulls et la MLS. Ils intentent donc des procédures pour casser le contrat du joueur qui a pourtant été signé en janvier 2014. Conscients que le joueur est de mèche avec ses agents, les responsables des New-York Red Bulls et de la MLS mettent en garde le joueur et lui demandent de revoir sa position. « Il est une propriété de la MLS et rien ni personne ne pourra changer cela», nous a confié le responsable Médias des NYRB que nous avons eu via Internet. De plus, selon le même responsable, le joueur aurait déclaré ne pas connaître les responsables de Rainbow et a avancé qu’il serait parti libre de Cotonsport directement pour la MLS. Or dans la convention qui l’envoi en MLS, il est bien mentionné, documents à l’appui, que le club précédent du joueur est bel et bien Rainbow Fc de Bamenda

Le joueur étant resté sourd aux avertissements et ultimata de ses dirigeants, ceux-ci auraient décidé de lui donner une bonne leçon et ont ainsi repoussé les offres qu’ils ont eues pour leur joueur. Au final, après l’avoir mis en lumière, après avoir milité pour sa sélection par le biais de Red Bull Salzburg sont l’un des dirigeants est un proche de Volker Finke, le club aurait décidé de « casser » le joueur pour en faire un exemple. « Il est anormal qu’un jeune joueur comme Oyongo Bitolo se comporte comme il l’a fait. Il a été inconvenant avec son ancien club qui est à la base de son arrivée aux Etats-Unis, il a été incorrect avec les NYRB en essayant de casser un contrat signé en bonne et due forme. Ce n’est pas cette mentalité qu’on nous avait présentée en nous confiant le joueur. Maintenant, il est sous contrat et les lois aux Etats-Unis permettent de trade un joueur sans lui demander son avis et sans qu’il ait son mot à dire dans la transaction. De même que son précédent club qui a pourtant des intérêts sur le joueur n’a pas son mot à dire. La transaction s’est passée entre NYRB et Impact Montréal. Point barre », a conclu le responsable média des NYRB.

Néanmoins, le joueur est libre de faire appel de la décision de l’envoyer à Impact Montréal mais il a très peu de chances d’avoir gain de cause dans la mesure où en signant son contrat, il a explicitement accepté se soumettre aux lois et règlements de la MLS. Le mieux aujourd’hui pour le joueur serait d’aller à Montréal et de montrer le même visage conquérant que celui qu’il a montré la saison dernière aux NYRB. Il faut signaler que le propriétaire de ce club canadien est également propriétaire de Bologne, un club de Série A et qu’en cas de bonnes prestations et surtout de correction dans le comportement, il pourrait très vite quitter ce que ses proches considèrent comme étant un véritable enfer pour rallier l’Italie.

Le cas Oyongo Bitolo doit pourvoir faire date au Cameroun et faire comprendre aux jeunes footballeurs camerounais que l’apposition de sa signature au bas d’un document peut être lourd de conséquences. Ses agents qui sont censés être plus aguerris que lui dans la matière auraient pu et dû lui donner de meilleurs conseils, au lieu de venir aujourd’hui tenter d’utiliser des subterfuges maladroits pour « casser » un contrat pour lequel ils étaient d’accord au moment de la signature de celui-ci. Appâtés par les propositions qui affluent de toutes parts pour le joueur les agents d’Oyongo Bitolo renient aujourd’hui un contrat qu’ils ont fait signer à leur joueur. Quitte à dire que les fameux agents eux-mêmes n’avaient pas bien lu les règlements de la MLS avant d’y emmener leur joueur et de lui faire signer un document qu’ils veulent faire passer aujourd’hui pour un contrat de dupes.

René Mouandjo

ADS

 

Lire aussi : Le MINSEP dément une quelconque modification du staff technique des lions indomptables
Lire aussi : Alexandre Song : « Hugo Ekitike peut apprendre aux côtés de Vincent Aboubakar en équipe nationale»
Lire aussi : Vers un retour de l'attaquant Eric Maxim Choupo-Moting chez les lions indomptables