L’ancien sélectionneur des Lions indomptables et candidat à l’élection du président de la Fécafoot n’est pas tendre avec le président du Comité de normalisation de la Fécafoot qui pour lui tourne en rond et maintient le football camerounais dans une « impasse invivable » depuis plusieurs années.

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Qu’est ce qui justifie votre présence au siège de la Fécafoot ce jour, 1h avant l’heure annoncée de la concertation à laquelle Joseph Owona vous a convié ?

Il se trouve que je n’avais pas le libellé exact de la convocation de Joseph Owona car ce n’est que maintenant que je la retire. Et je dois dire que je m’apprêtais donc à honorer la convocation de Joseph Owona au même titre que les autres personnalités conviées, mais je viens de lire qu’il n’ya qu’un seul point à l’ordre du jour, la détermination de l’Assemblée générale compétente pour adopter le statut et le code électoral de la Fécafoot. Moi je trouve cela incroyable.

 

Vous attendiez-vous à autre chose?

Mais… Bien évidemment !!! Ce problème n’est plus à l’ordre du jour car ayant été tranché tout au moins à trois niveaux. Il y a eu la Chambre de Conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun qui avait rendu son verdict et avait désigné l’Assemblée générale de 2009 comme étant la seule légitime et compétente pour adopter les différents textes de la Fécafoot. Le Tas par la suite a récemment confirmé cette sentence de la CCA du CNOSC et donc confirmé la légitimité de l’AG de 2009. Récemment encore, au cours d’une réunion qui nous rassemblait à la Primature sur cette même question et en présence du Président et du SG de la Fécafoot, de même que de certaines personnes conviées ce jeudi par Joseph Owona, nous avons évoqué la question de l’AG légitime. Je peux vous dire qu’en pas plus de 5 minutes, cette question a été réglée et tout le monde est tombé d’accord que c’est l’Ag de 2009 qui était la seule légitime et compétente. Nous nous serions donc attendus à ce que la Fécafoot entérine ces sentences et cette suggestion du gouvernement. Que le président du Comité de normalisation pense aujourd’hui à revoir la situation de cette Ag de 2009 me semble totalement absurde.

 

Qu’est ce qui pour vous peut justifier cette démarche de Joseph Owona ?

Cela transparait simplement de ce que certaines personnes ne veulent pas que nous sortions de cette mauvaise situation dans laquelle se trouve notre football depuis plusieurs années. On passe le temps à nous faire tourner en rond et cela m’agace. Remettre en cause les sentences de la CCA et du TAS amènera les autres acteurs à repartir devant les juridictions et on n’avancera pas. Dans les sentences de la CCA et du TAS, tout est clair et il ne reste qu’à convoquer l’Ag de 2009, que celle-ci étudie et adopte les textes avant une éventuelle élection. Je ne vois pas où est le problème. Quel est le problème avec cette assemblée de 2009 ? Pourquoi a-t-on peur de cette assemblée de 2009 ? Du coup, j’ai décidé de décliner l’invitation car la question à débattre a déjà été réglée et je ne suis pas là pour perdre mon temps. Cela fait deux ans que nous perdons à tourner en rond et c’est le footballeur qui en sort perdant.

 

Jules Nyongha, vous avez fait partie d’un groupe de 5, composé des 5 candidats à la candidature à la présidence de la Fécafoot. Vous personnellement avez décidé de ne p as assister à la réunion avec Joseph Owona. Mais si d’aventure d’autres membres de votre groupe des 5 décidaient de s’y rendre, qu’est ce que cela vous inspirerait ?

Cela me paraîtrait incroyable et étonnant que d’autres personnes de notre groupe assistent à cette réunion car le seul point à l’ordre du jour a déjà été réglé à trois niveaux différents que j’ai cités plus haut. S’il y avait d’autres points à l’ordre du jour, j’aurais compris que d’autres y aillent et peut-être que moi-même j’y serais allé. Mais là ce n’est pas possible. On aurait pu nous demander notre avis sur le fait d’organiser l’élection fédérale plus tôt qu’en septembre ou sur d’autres points plus techniques sur lesquels nous aurions pu nous exprimer. Je serais étonné et surpris que des gens de notre groupe qui ont déjà eu à traiter de ce sujet devant les plus hautes autorités du pays se remettent autour d’une table et à un niveau moindre, pour traiter du même sujet. Une fois de plus, ce serait absurde. Je n’ai pas fait beaucoup de droit à l’école, mais je sais que le droit on doit le respecter. Le droit a prescrit l’Ag de 2009, on doit respecter cette prescription. Un point c’est tout. Autrement on ne sortira jamais des procédures et des procès à la CCA et au TAS.

 

Mais alors, pensez-vous que l’on puisse sortir de cette impasse bientôt ?

Honnêtement je pensais que cette fois-ci serait la bonne. Mais là je dois me rendre à l’évidence que cela risque de ne pas être le cas. Je commence à me poser des questions et je vais finir par abonder dans le même sens que ces nombreuses personnes qui pensent que les choses n’ont pas évolué, que les même personnes sont en place et que rien ne changera au final. Je pense qu’il est temps que les gens se ressaisissent et que l’on aille enfin à l’essentiel. En parlant de choses essentielles, l’une des premières choses est de s’interroger sur la situation du Secrétaire générale. Est-il toujours ou encore candidat ? Il avait été arrêté à la Primature que soit on le mettait en congés de 6 mois, soit il démissionnait. A-t-on répondu à cette préoccupation ? Non ! Mais on est en train de nous appeler pour parler d’un sujet qui a été déjà été traité et bien traité à mon sens.

 

Si vous aviez un conseil à donner à Joseph Owona, quel serait-il ?

Ce serait de faire tout simple. Ne pas compliquer les choses et ne pas revenir sans cesse sur des sujets déjà résolus. Les choses sont tellement simples à faire quand on veut bien les simplifier…

 

Maintenant que tout est à recommencer, serez-vous encore candidat ?

Bien sûr que je serai encore candidat. J’irai jusqu’au bout de ma logique car je pense avoir quelque chose à apporter à notre football. Mais pour cela il faut que les choses soient bien faites et bien organisées. Mais si on continue dans le bricolage et le n’importe quoi, ça ne marchera pas. Mon souci à moi c’est avant tout que nous sortions de cette situation qui perdure depuis deux ans. Et si les choses avaient été faites convenablement, comme on doit le faire et comme le prescrit le bon droit, nous ne serions pas dans cette impasse invivable. Nous nous sommes inutilement compliqués la tâche et nous le payons cash aujourd’hui.

Propos recueillis par Steve Djouguela et Guy Nsigué

 

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