Cameroun - Football. Roger Milla : je ne suis pas au courant que J A BELL est candidat

kamerfoot.com Mardi le 05 Mai 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ambassadeur itinérant du sport camerounais était l’invité hier lundi de Martin Camus Mimb sur la Radio Sport Info (RSI). Entre ses relations désormais distendues avec Joseph Antoine Bell, son coup de gueule vis-à-vis de son ancien coéquipier, son aversion pour les dirigeants actuels de la Fécafoot et ses tacles bien appuyés sur Maboang Kessack et les entraîneurs camerounais, « Kadhafi » s’est lâché comme rarement.

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 Bonjour Excellence, comment allez-vous ?
Bonjour Martin, je vais très bien. Merci
Depuis quelques temps, on parle de la succession de Volker Finke et on avance des noms comme Kombouaré, Domenech, Antonetti et d’autres pour le remplacer. Quel est votre avis par rapport à tout cela ?
J’en entends moi aussi parler mais je ne suis associé à rien du tout. Cette actualité devrait concerner les techniciens du football que nous sommes, mais ce n’est absolument pas le cas. Vous savez, au Cameroun tout le monde est technicien du football et chacun parle avec autorité. Et c’est comme cela qu’on se retrouve la plupart du temps avec des entraîneurs sans cv et sans personnalité. Pour ce qui est des noms que vous venez de citer, je dois avouer que ce sont des techniciens expérimentés et avec beaucoup de personnalité. J’ai joué avec certains dans le championnat de France et j’ai un avis sur chacun d’eux. Mais je le répète, la concertation est primordiale. L’administration du football, la République et certaines anciennes gloires devraient s’asseoir pour s’entendre sur le choix d’un technicien à la tête des Lions. Balancer des noms à tort et à travers ne nous avancera pas forcément.
Néanmoins, si effectivement ce sont les noms que vous prononcez là, Eh bien je peux déjà dire qu’ils n’ont rien à voir avec les charlatans qui viennent souvent ici et qu’avec eux il faudra être sérieux et professionnels. Ils viendront pour faire du bon travail.
Excellence, êtes-vous pour le recrutement d’un expatrié ou plutôt pour un technicien camerounais car on sait que vous avez toujours défendu la nationalisation de ce poste ?
Moi je défendrai toujours les entraîneurs camerounais même s’ils refusent délibérément d’être sérieux et c’est de leur faute si on ne leur fait pas aveuglément confiance. Cependant il y en a qui, si on leur donne leur chance, sauront la saisir à coup sûr. Donc ma priorité va au technicien camerounais. Mais si d’aventure c’est un expatrié que nous voulons, je pense humblement que les anciennes gloires qui ont évolué en Europe et qui connaissent ces techniciens pourraient être consultés et ils donneraient leur conseils avisés.
Il est très souvent reproché aux entraîneurs camerounais de ne pas avoir de personnalité, d’être corruptibles, tribalistes et même incompétent. Qu’en dites-vous ?
Cela est tout à fait vrai et j’en profite pour en appeler à la conscience des entraîneurs camerounais qui doivent intégrer que s’ils sont à ce poste, c’est une grosse responsabilité. Comme partout, il y a beaucoup de brebis galeuses mais il y a aussi des personnes sérieuses. Ils doivent comprendre qu’ils ne sont pas là pour rendre service à des individus ou à leur famille. Mais dites-vous bien que ce phénomène de favoritisme et de marchandage de places n’est pas l’apanage des entraîneurs camerounais. Les entraîneurs expatriés font souvent pire, même s’ils sont plus subtils dans leur manière de procéder. De plus, je suis profondément convaincu que si on donnait aux Camerounais les mêmes moyens qu’aux expatriés, ils seraient moins exposés à la corruption et au marchandage de places.
Pensez-vous que cette sélection nationale qui sort d’une CAN catastrophique peut encore rebondir quand on voit la qualité des joueurs qui la composent. A y bien regarder, le Cameroun n’a plus de joueurs majeurs dans les grands clubs des grands championnats professionnels. Pensez-vous que nous soyons bien partis pour une bonne CAN en 2017 et pourquoi pas pour une victoire en 2019 ?
Pour moi, cette équipe du Cameroun a un potentiel énorme. Il y a encore trois jours je discutais avec des journalistes européens qui m’ont appelé et qui ne comprenaient pas pourquoi avec tout le potentiel que nous avons, avec tous les joueurs de talent et de qualité que nous avons, que cette équipe ne parvient pas à faire des résultats. L’un d’entre eux m’a même clairement dit que c’était actuellement le bon moment pour récupérer tous nos binationaux que le train des bleus est en train de laisser. Car pour eux, les Bayebeck, Umtiti, Ntep et autres ont très peu de chances d’être appelés avec la sélection nationale. Cette équipe a un énorme potentiel, mais maintenant il faut bien faire les choses.
Parlant des binationaux, on sait que vous vous êtes personnellement impliqué pour faire venir au Cameroun des joueurs comme Joseph Désiré Job ou encore Valery Mezague. Pourquoi ne pas le faire avec les Umtiti, Ntep et autres Bayebeck ?
Simplement parce qu’on ne m’a pas donné cette opportunité. On a préféré envoyer des administratifs pour aller discuter avec ces jeunes avant la Coupe du Monde au Brésil. Des administratifs qui ne comprennent rien au football et qui n’ont jamais flirté avec ce sport. Je vous apprends que l’un de ces administratifs a utilisé comme argument face à un de ces jeunes, le fait que ce dernier aura la chance de serrer la main à Neymar et peut-être même d’échanger son maillot avec lui. C’est fou. C’est quoi ces arguments maladroits que l’on peut utiliser pour tenter de convaincre des footballeurs professionnels de venir défendre les couleurs d’une nation comme le Cameroun ? Il faut envoyer des identités remarquables de telle sorte que le joueur lui-même en voyant devant lui une ancienne gloire qu’il connaît, se dira qu’il doit absolument écouter ce que le grand frère ou le père a à lui dire.
Je voudrais, avec votre permission, parler maintenant de l’actualité de la Fécafoot. La Fifa a décidé de donner 6 mois supplémentaires au Comité de normalisation. Du coup, depuis quelques semaines, on parle d’élections et de consensus. Pensez-vous que la situation soit suffisamment apaisée pour organiser des élections normales à la Fécafoot, avec des acteurs qui parlent le même langage ?
La situation n’est absolument pas encore apaisée. J’ai lu que c’est l’assemblée de 2009 qui va finalement adopter les textes. Il faut déjà que ces membres de l’AG de 2009 soient réinstallés à leurs postes et comme ça, on pourra commencer à travailler sereinement pour sortir cette Fédération de l’impasse. Pour l’heure, ce qui se passe du côté de la Fécafoot est une authentique catastrophe. Je pense que tous ceux qui se sont compromis dans ce processus doivent laisser notre Fédération tranquille désormais. Ce qui se passe à Tsinga est une honte pour notre pays et pour l’Afrique. Qu’on laisse place aux véritables techniciens et amoureux du football et vous verrez que les choses iront mieux.
A un moment, beaucoup d’observateurs et amoureux du ballon rond camerounais avaient demandé que vous vous portiez candidat à la présidence de la Fécafoot. Pourquoi n’être pas allé au bout de cette idée ?
Tout simplement parce que je savais que les élections n’auraient pas lieu. Contrairement à d’autres, je ne suis pas prêt à tout pour atteindre un objectif. Vous ne verrez jamais dans des affaires foireuses. J’ai un nom que l’on respecte et je ne veux pas le trainer dans la boue. Je pense que le Cameroun non plus n’a pas besoin que l’on traîne le nom de Roger Milla dans la boue. J’ai une ligne directrice dans ma vie et j’en tiens à cela. Maintenant, si demain mes pairs estiment que je peux être utile à la Fécafoot et qu’ils pensent que c’est en étant président, je ne dirais pas non. J’ai toujours été, je suis et je resterai un rassembleur. Il est question d’appeler à un rassemblement d’où jaillira la lumière qui sortira notre football des ténèbres.
On a aussi vu une dynamique qui était née avec les Mvé Emmanuel, David Mayébi et autres Joseph Antoine Bell et plusieurs anciennes gloires. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Je pense que vous parlez là du Comité citoyen pour le redressement du football camerounais. Et si c’est le cas, il y avait Emmanuel Mvé, il y avait David Mayébi et il y avait moi-même. Nulle trace de Joseph Antoine Belle là dedans hein ! Pourtant je lui avais demandé de venir car c’était le moment de défendre les intérêts du football camerounais. Mais il n’est jamais venu. Moi je le dis encore, je suis prêt à ce qu’on se retrouve tous et si au final quelqu’un doit être choisi pour porter la voix des anciennes gloires, que l’on le décide en toute collégialité. Tout le monde ne va pas être président. Il y a tellement de choses à faire à la Fécafoot que je ne sais pas pourquoi les gens s’étripent.
Comment cela va donc se passer maintenant. Je suppose que s’il y a une ancienne gloire qui est candidate comme c’est le cas actuellement avec Joseph Antoine Bell, vous allez le soutenir non ?
Il a dit à qui qu’il est candidat ? Ah non non ! Je ne sais pas s’il est candidat car il ne l’a dit à personne hein ! Moi je suis fatigué des mensonges hein ! Jamais il ne m’a dit qu’il a déposé sa candidature. Je pense même savoir que c’est quand Afrique Medias a évoqué ma possible candidature qu’il a couru pour déclarer qu’il était candidat. Je l’ai toujours dit, « Jojo » est mon frère, mais tant qu’il ne fait pas les choses comme un homme sensé, intelligent, je ne marcherai jamais. C’est vous qui m’apprenez qu’il est candidat à la présidence de la Fécafoot. A moi, il ne l’a jamais dit et je ne suis pas supposé être au courant. Je veux bien apporter mon soutien à un tel ou un autre, mais je dois être informé avant et donner mon avis. Sinon je ne marche pas.
Aujourd’hui Abdouraman et Cie ont décidé d’aller au Tribunal arbitral du Sport pour attaquer la prorogation de 6 mois du mandat du comité de normalisation. Partagez-vous leur position ?
Beh… c’est avec raison hein ! C’est avec raison. Pour moi le mandat du ministre Owona est fini depuis longtemps et le constat d’échec est flagrant. Les membres du comité de normalisation auraient tous dû démissionner comme le Prince Ngassa Happi. Il a démontré sa dignité car il a estimé que le Comité de normalisation avait échoué et devait céder sa place. Je dis merci à ce grand monsieur pour ce qu’il a fait pour le football camerounais et merci pour l’acte qu’il a posé et qui le grandit. Les autres ne comprennent rien et s’entêtent. C’est donc normal qu’Abdouraman aille au TAS. Personne n’est au dessus des lois et dans le sport, quand le TAS se prononce, on s’exécute. Abdouraman va au TAS pour poursuivre notre combat et je l’y encourage.
N’avez-vous pas l’impression aujourd’hui que parce que vous les anciennes ne parlez pas d’un même langage, plusieurs associations se créent et au final, des gens qui ne sont pas de la famille du football vont continuer de régner ?
Il y a trop de fausses associations. C’est la Fécafoot qui nous a mis dans ce merdier. Il y avait l’AFC (Association des footballeurs camerounais, Ndlr) qui marchait très bien. Ça dérangeait la Fécafoot qui a du coup appelé des gens comme les Maboang et autres pour venir mettre le désordre. Entre nous, Maboang veut être président de quel footballeur ici au Cameroun ? Quelqu’un qui n’a pas 5 sélections en équipe nationale du Cameroun ? Il veut être président de quoi ? C’est la Fécafoot qui a mis ce désordre pour diviser les anciennes gloires et quelques unes qui n’ont pas bien réfléchi se sont laissé tromper. Moi je dis, voici le moment où les footballeurs doivent se regrouper et ce dire que cette fois, ils vont se battre pour leurs intérêts communs, pas pour des intérêts égoïstes. Les footballeurs doivent pouvoir prendre en main le destin du football camerounais et cela passe par la Fécafoot. Si maintenant ils ne peuvent pas s’entendre, ils perdront. C’est pareil pour les entraîneurs.
Excellence si aujourd’hui moi le petit Camus Mimb, je me propose d’être le médiateur pour réunir autour d’une même table toutes les anciennes gloires, de tous bords, est ce que c’est encore possible ?
Moi personnellement je suis prêt à m’asseoir autour d’une table, quelles que soient les personnes en face et quelle que soit le médiateur. Que le médiateur soit vous-même, un balayeur de rues, tant qu’il peut rassembler tous les footballeurs autour d’un même objectif, moi je suis partant. Il n’y a pas qu’un ministre ou un Directeur général qui puisse nous rassembler. Nous devons nous asseoir et nous parler et l’idéal serait que l’initiative soit interne aux anciennes gloires. Mais s’il doit nécessairement y avoir un corps étranger mais que ça marche, je suis partant.
Pour terminer, comment analysez-vous la nouvelle donne à la Fécafoot ? Joseph Owona est maintenu 6 mois, des élections sont annoncées alors que les différents acteurs ne semblent pas être d’accord… jusqu’où va-t-on comme cela ?
Dites moi, Joseph Owona annonce des élections au mois e septembre. Lui en tant que qui encore ? Il faut que les Camerounais comprennent un certain nombre de choses et c’est votre travail à vous les journalistes. Owona a dit lui-même que ce sont les gens de 2009 qui reprennent le pouvoir et donc tout l’exécutif de cette époque. Avec cette décision, il se mettait de fait hors-jeu, même s’il ne l’a pas compris ou fait semblant de ne pas le comprendre. Owona s’accroche pour organiser des élections avec un seul candidat. Un candidat unique qui doit absolument arriver à la tête de la Fédération pour aller couvrir tout le vol qu’ils ont perpétré ensemble à la Fécafoot. Owona n’a plus rien à faire à la Fécafoot. Qu’il dégage ! Si je suis proche des personnes qui arrivent à la Fécafoot, je l’assure que je ne demanderais pas un audit car c’est de ça qu’il a peur. Qu’il parte et laisse notre football entre des mains expertes qui vont l’aider à sortir du trou. Au rythme où vont les choses, je sens qu’il ne partira pas et qu’il va continuer à faire plonger le football camerounais. Mais qu’il sache que nous ne resterons pas les bras croisés.
Propos recueillis par Martin Camus Mimb (Radio Sport Info le 4 mai 2015)

L’ambassadeur itinérant du sport camerounais était l’invité hier lundi de Martin Camus Mimb sur la Radio Sport Info (RSI). Entre ses relations désormais distendues avec Joseph Antoine Bell, son coup de gueule vis-à-vis de son ancien coéquipier, son aversion pour les dirigeants actuels de la Fécafoot et ses tacles bien appuyés sur Maboang Kessack et les entraîneurs camerounais, « Kadhafi » s’est lâché comme rarement.

 Bonjour Excellence, comment allez-vous ?
Bonjour Martin, je vais très bien. Merci
Depuis quelques temps, on parle de la succession de Volker Finke et on avance des noms comme Kombouaré, Domenech, Antonetti et d’autres pour le remplacer. Quel est votre avis par rapport à tout cela ?
J’en entends moi aussi parler mais je ne suis associé à rien du tout. Cette actualité devrait concerner les techniciens du football que nous sommes, mais ce n’est absolument pas le cas. Vous savez, au Cameroun tout le monde est technicien du football et chacun parle avec autorité. Et c’est comme cela qu’on se retrouve la plupart du temps avec des entraîneurs sans cv et sans personnalité. Pour ce qui est des noms que vous venez de citer, je dois avouer que ce sont des techniciens expérimentés et avec beaucoup de personnalité. J’ai joué avec certains dans le championnat de France et j’ai un avis sur chacun d’eux. Mais je le répète, la concertation est primordiale. L’administration du football, la République et certaines anciennes gloires devraient s’asseoir pour s’entendre sur le choix d’un technicien à la tête des Lions. Balancer des noms à tort et à travers ne nous avancera pas forcément.
Néanmoins, si effectivement ce sont les noms que vous prononcez là, Eh bien je peux déjà dire qu’ils n’ont rien à voir avec les charlatans qui viennent souvent ici et qu’avec eux il faudra être sérieux et professionnels. Ils viendront pour faire du bon travail.
 

Roger Milla

 
 
Excellence, êtes-vous pour le recrutement d’un expatrié ou plutôt pour un technicien camerounais car on sait que vous avez toujours défendu la nationalisation de ce poste ?
Moi je défendrai toujours les entraîneurs camerounais même s’ils refusent délibérément d’être sérieux et c’est de leur faute si on ne leur fait pas aveuglément confiance. Cependant il y en a qui, si on leur donne leur chance, sauront la saisir à coup sûr. Donc ma priorité va au technicien camerounais. Mais si d’aventure c’est un expatrié que nous voulons, je pense humblement que les anciennes gloires qui ont évolué en Europe et qui connaissent ces techniciens pourraient être consultés et ils donneraient leur conseils avisés.
Il est très souvent reproché aux entraîneurs camerounais de ne pas avoir de personnalité, d’être corruptibles, tribalistes et même incompétent. Qu’en dites-vous ?
Cela est tout à fait vrai et j’en profite pour en appeler à la conscience des entraîneurs camerounais qui doivent intégrer que s’ils sont à ce poste, c’est une grosse responsabilité. Comme partout, il y a beaucoup de brebis galeuses mais il y a aussi des personnes sérieuses. Ils doivent comprendre qu’ils ne sont pas là pour rendre service à des individus ou à leur famille. Mais dites-vous bien que ce phénomène de favoritisme et de marchandage de places n’est pas l’apanage des entraîneurs camerounais. Les entraîneurs expatriés font souvent pire, même s’ils sont plus subtils dans leur manière de procéder. De plus, je suis profondément convaincu que si on donnait aux Camerounais les mêmes moyens qu’aux expatriés, ils seraient moins exposés à la corruption et au marchandage de places.
Pensez-vous que cette sélection nationale qui sort d’une CAN catastrophique peut encore rebondir quand on voit la qualité des joueurs qui la composent. A y bien regarder, le Cameroun n’a plus de joueurs majeurs dans les grands clubs des grands championnats professionnels. Pensez-vous que nous soyons bien partis pour une bonne CAN en 2017 et pourquoi pas pour une victoire en 2019 ?
Pour moi, cette équipe du Cameroun a un potentiel énorme. Il y a encore trois jours je discutais avec des journalistes européens qui m’ont appelé et qui ne comprenaient pas pourquoi avec tout le potentiel que nous avons, avec tous les joueurs de talent et de qualité que nous avons, que cette équipe ne parvient pas à faire des résultats. L’un d’entre eux m’a même clairement dit que c’était actuellement le bon moment pour récupérer tous nos binationaux que le train des bleus est en train de laisser. Car pour eux, les Bayebeck, Umtiti, Ntep et autres ont très peu de chances d’être appelés avec la sélection nationale. Cette équipe a un énorme potentiel, mais maintenant il faut bien faire les choses.
Parlant des binationaux, on sait que vous vous êtes personnellement impliqué pour faire venir au Cameroun des joueurs comme Joseph Désiré Job ou encore Valery Mezague. Pourquoi ne pas le faire avec les Umtiti, Ntep et autres Bayebeck ?
Simplement parce qu’on ne m’a pas donné cette opportunité. On a préféré envoyer des administratifs pour aller discuter avec ces jeunes avant la Coupe du Monde au Brésil. Des administratifs qui ne comprennent rien au football et qui n’ont jamais flirté avec ce sport. Je vous apprends que l’un de ces administratifs a utilisé comme argument face à un de ces jeunes, le fait que ce dernier aura la chance de serrer la main à Neymar et peut-être même d’échanger son maillot avec lui. C’est fou. C’est quoi ces arguments maladroits que l’on peut utiliser pour tenter de convaincre des footballeurs professionnels de venir défendre les couleurs d’une nation comme le Cameroun ? Il faut envoyer des identités remarquables de telle sorte que le joueur lui-même en voyant devant lui une ancienne gloire qu’il connaît, se dira qu’il doit absolument écouter ce que le grand frère ou le père a à lui dire.
Je voudrais, avec votre permission, parler maintenant de l’actualité de la Fécafoot. La Fifa a décidé de donner 6 mois supplémentaires au Comité de normalisation. Du coup, depuis quelques semaines, on parle d’élections et de consensus. Pensez-vous que la situation soit suffisamment apaisée pour organiser des élections normales à la Fécafoot, avec des acteurs qui parlent le même langage ?
La situation n’est absolument pas encore apaisée. J’ai lu que c’est l’assemblée de 2009 qui va finalement adopter les textes. Il faut déjà que ces membres de l’AG de 2009 soient réinstallés à leurs postes et comme ça, on pourra commencer à travailler sereinement pour sortir cette Fédération de l’impasse. Pour l’heure, ce qui se passe du côté de la Fécafoot est une authentique catastrophe. Je pense que tous ceux qui se sont compromis dans ce processus doivent laisser notre Fédération tranquille désormais. Ce qui se passe à Tsinga est une honte pour notre pays et pour l’Afrique. Qu’on laisse place aux véritables techniciens et amoureux du football et vous verrez que les choses iront mieux.
A un moment, beaucoup d’observateurs et amoureux du ballon rond camerounais avaient demandé que vous vous portiez candidat à la présidence de la Fécafoot. Pourquoi n’être pas allé au bout de cette idée ?
Tout simplement parce que je savais que les élections n’auraient pas lieu. Contrairement à d’autres, je ne suis pas prêt à tout pour atteindre un objectif. Vous ne verrez jamais dans des affaires foireuses. J’ai un nom que l’on respecte et je ne veux pas le trainer dans la boue. Je pense que le Cameroun non plus n’a pas besoin que l’on traîne le nom de Roger Milla dans la boue. J’ai une ligne directrice dans ma vie et j’en tiens à cela. Maintenant, si demain mes pairs estiment que je peux être utile à la Fécafoot et qu’ils pensent que c’est en étant président, je ne dirais pas non. J’ai toujours été, je suis et je resterai un rassembleur. Il est question d’appeler à un rassemblement d’où jaillira la lumière qui sortira notre football des ténèbres.
On a aussi vu une dynamique qui était née avec les Mvé Emmanuel, David Mayébi et autres Joseph Antoine Bell et plusieurs anciennes gloires. Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Je pense que vous parlez là du Comité citoyen pour le redressement du football camerounais. Et si c’est le cas, il y avait Emmanuel Mvé, il y avait David Mayébi et il y avait moi-même. Nulle trace de Joseph Antoine Belle là dedans hein ! Pourtant je lui avais demandé de venir car c’était le moment de défendre les intérêts du football camerounais. Mais il n’est jamais venu. Moi je le dis encore, je suis prêt à ce qu’on se retrouve tous et si au final quelqu’un doit être choisi pour porter la voix des anciennes gloires, que l’on le décide en toute collégialité. Tout le monde ne va pas être président. Il y a tellement de choses à faire à la Fécafoot que je ne sais pas pourquoi les gens s’étripent.
Comment cela va donc se passer maintenant. Je suppose que s’il y a une ancienne gloire qui est candidate comme c’est le cas actuellement avec Joseph Antoine Bell, vous allez le soutenir non ?
Il a dit à qui qu’il est candidat ? Ah non non ! Je ne sais pas s’il est candidat car il ne l’a dit à personne hein ! Moi je suis fatigué des mensonges hein ! Jamais il ne m’a dit qu’il a déposé sa candidature. Je pense même savoir que c’est quand Afrique Medias a évoqué ma possible candidature qu’il a couru pour déclarer qu’il était candidat. Je l’ai toujours dit, « Jojo » est mon frère, mais tant qu’il ne fait pas les choses comme un homme sensé, intelligent, je ne marcherai jamais. C’est vous qui m’apprenez qu’il est candidat à la présidence de la Fécafoot. A moi, il ne l’a jamais dit et je ne suis pas supposé être au courant. Je veux bien apporter mon soutien à un tel ou un autre, mais je dois être informé avant et donner mon avis. Sinon je ne marche pas.
Aujourd’hui Abdouraman et Cie ont décidé d’aller au Tribunal arbitral du Sport pour attaquer la prorogation de 6 mois du mandat du comité de normalisation. Partagez-vous leur position ?
Beh… c’est avec raison hein ! C’est avec raison. Pour moi le mandat du ministre Owona est fini depuis longtemps et le constat d’échec est flagrant. Les membres du comité de normalisation auraient tous dû démissionner comme le Prince Ngassa Happi. Il a démontré sa dignité car il a estimé que le Comité de normalisation avait échoué et devait céder sa place. Je dis merci à ce grand monsieur pour ce qu’il a fait pour le football camerounais et merci pour l’acte qu’il a posé et qui le grandit. Les autres ne comprennent rien et s’entêtent. C’est donc normal qu’Abdouraman aille au TAS. Personne n’est au dessus des lois et dans le sport, quand le TAS se prononce, on s’exécute. Abdouraman va au TAS pour poursuivre notre combat et je l’y encourage.
N’avez-vous pas l’impression aujourd’hui que parce que vous les anciennes ne parlez pas d’un même langage, plusieurs associations se créent et au final, des gens qui ne sont pas de la famille du football vont continuer de régner ?
Il y a trop de fausses associations. C’est la Fécafoot qui nous a mis dans ce merdier. Il y avait l’AFC (Association des footballeurs camerounais, Ndlr) qui marchait très bien. Ça dérangeait la Fécafoot qui a du coup appelé des gens comme les Maboang et autres pour venir mettre le désordre. Entre nous, Maboang veut être président de quel footballeur ici au Cameroun ? Quelqu’un qui n’a pas 5 sélections en équipe nationale du Cameroun ? Il veut être président de quoi ? C’est la Fécafoot qui a mis ce désordre pour diviser les anciennes gloires et quelques unes qui n’ont pas bien réfléchi se sont laissé tromper. Moi je dis, voici le moment où les footballeurs doivent se regrouper et ce dire que cette fois, ils vont se battre pour leurs intérêts communs, pas pour des intérêts égoïstes. Les footballeurs doivent pouvoir prendre en main le destin du football camerounais et cela passe par la Fécafoot. Si maintenant ils ne peuvent pas s’entendre, ils perdront. C’est pareil pour les entraîneurs.
Excellence si aujourd’hui moi le petit Camus Mimb, je me propose d’être le médiateur pour réunir autour d’une même table toutes les anciennes gloires, de tous bords, est ce que c’est encore possible ?
Moi personnellement je suis prêt à m’asseoir autour d’une table, quelles que soient les personnes en face et quelle que soit le médiateur. Que le médiateur soit vous-même, un balayeur de rues, tant qu’il peut rassembler tous les footballeurs autour d’un même objectif, moi je suis partant. Il n’y a pas qu’un ministre ou un Directeur général qui puisse nous rassembler. Nous devons nous asseoir et nous parler et l’idéal serait que l’initiative soit interne aux anciennes gloires. Mais s’il doit nécessairement y avoir un corps étranger mais que ça marche, je suis partant.
Pour terminer, comment analysez-vous la nouvelle donne à la Fécafoot ? Joseph Owona est maintenu 6 mois, des élections sont annoncées alors que les différents acteurs ne semblent pas être d’accord… jusqu’où va-t-on comme cela ?
Dites moi, Joseph Owona annonce des élections au mois e septembre. Lui en tant que qui encore ? Il faut que les Camerounais comprennent un certain nombre de choses et c’est votre travail à vous les journalistes. Owona a dit lui-même que ce sont les gens de 2009 qui reprennent le pouvoir et donc tout l’exécutif de cette époque. Avec cette décision, il se mettait de fait hors-jeu, même s’il ne l’a pas compris ou fait semblant de ne pas le comprendre. Owona s’accroche pour organiser des élections avec un seul candidat. Un candidat unique qui doit absolument arriver à la tête de la Fédération pour aller couvrir tout le vol qu’ils ont perpétré ensemble à la Fécafoot. Owona n’a plus rien à faire à la Fécafoot. Qu’il dégage ! Si je suis proche des personnes qui arrivent à la Fécafoot, je l’assure que je ne demanderais pas un audit car c’est de ça qu’il a peur. Qu’il parte et laisse notre football entre des mains expertes qui vont l’aider à sortir du trou. Au rythme où vont les choses, je sens qu’il ne partira pas et qu’il va continuer à faire plonger le football camerounais. Mais qu’il sache que nous ne resterons pas les bras croisés.
Propos recueillis par Martin Camus Mimb (Radio Sport Info le 4 mai 2015)

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