Cameroun - Football. ABDOURAMAN HAMADOU : « LE MAINTIEN DE L’ARTICLE 78 EST UN MÉPRIS VIS-À-VIS DES INSTITUTIONS RÉPUBLICAINES »

Mboafootball Mardi le 02 Juin 2015 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Président du Conseil d’administration d’Etoile filante de Garoua qui est un acteur majeur du football camerounais fait le point sur l’AG extraordinaire de demain, sur les sentences au TAS, sur la place de la CCA et le club dont il préside aux destinées.

ADS

 

 

 

A quelques heures de l’assemblée générale de la Fécafoot, comment vous sentez-vous ?

Je suis satisfait de savoir qu’enfin la loi va être respectée et que la vérité a triomphé sur la manipulation et la tricherie.

Avez-vous quelques appréhensions par rapports à cette AG de 2009 que vous avez réclamée et obtenue de haute lutte ?

Je n’ai aucune appréhension au regard des échanges que notre groupe de travail a eus avec la plupart des membres de cette assemblée générale qui sont vraiment conscients de la responsabilité historique qui est la leur.

Que vous inspire le fait que pour une Ag extraordinaire comme-là, que Joseph Owona ait modifié l’ordre du jour préalablement arrêté ?

C’est une preuve supplémentaire que le Président du Comité de Normalisation ne respecte rien. Il croit être au-dessus de la loi et de la réglementation. En effet, l’article 30 alinéa 6 des statuts de la FECAFOOT dispose qu’aucune modification ne peut être apportée à l’ordre du jour d’une assemblée générale extraordinaire.

On a beaucoup entendu parler des modalités d’adoption des statuts par cette Ag de 2009. Certains parlent d’une majorité absolue (50% +1) et disent que si le premier jour il y a un blocage, le lendemain, un minimum de deux personnes peuvent adopter ces textes. D’autres parlent d’une adoption aux 2/3 qui serait indispensable. Vous qui être reconnu comme un connaisseur des statuts de la Fécafoot, qu’en est-il exactement ?

Ce n’est pas une affaire de connaisseurs. Les statuts sont clairs et à la protée de tous. L’article 31 alinéas 3 et 4 stipule que pour modifier les statuts, il faut la présence d’au moins 50% + 1 des membres de l’assemblée et que toute proposition de modification des statuts doit recueillir une majorité qualifiée de 2/3 des membres présents.

Au terme de l’AG de mardi, peut-on se retrouver avec des statuts et code électoral qui ne sont pas adoptés pour cause de blocage ?

Pour nous le terme blocage n’est pas approprié. Nous pensons qu’il y a des préalables à respecter avant de procéder à l’examen des nouveaux statuts. Cette assemblée a été privée de ses prérogatives statutaires pendant deux ans et les membres veulent savoir dans quel état se trouve réellement la FECAFOOT, dans la mesure où le Comité de Normalisation n’a jamais rendu compte de ses deux ans de gestion. Le Président du Comité de Normalisation doit d’abord présenter son rapport d’activité sur la période allant du 22 juillet 2013 à ce jour et le bilan financier de la FECAFOOT sur les deux derniers exercices.

En adoptant les textes en l’état, les membres de l’AG ne se tireraient-ils pas une balle dans le pied car cela reviendrait à s’auto-exclure pour une grande majorité d’entre eux ?

Au delà, il y a la responsabilité qui est la leur de clarifier la situation globale de la FECAFOOT avant de laisser la place à leurs successeurs, notamment en ce qui concerne les finances et l’état d’avancement des projets engagés avant l’arrivée du Comité de Normalisation, comme la construction du nouveau siège.

Après la relecture et la réécriture présumée des statuts et code électoral par les membres du Comité de normalisation, êtes-vous satisfait par le projet qui a été envoyé aux membres de l’AG ?

Nous avons malheureusement relevé plusieurs dispositions qui violent la loi, notamment cet article 78 qui a été maintenu malgré la sentence du TAS. C’est un acte de mépris à l’égard des institutions républicaines.

D’après vous, qu’est ce qui fait problème dans ces projets de textes ?

Outre la violation de la loi, ces statuts ne répondent pas du tout aux besoins de réformes de notre football. Les anciens schémas ont été maintenus avec toutes leurs tares. Il faut entièrement repenser la structure de notre football et c’est l’occasion ou jamais de le faire.

On a notamment évoqué le fait que seules les Ligues régionales représentent désormais le football amateur au sein de l’AG. Est-ce logique et normal ?

C’est une aberration. Les ligues décentralisées de la FECAFOOT sont constituées les ligues régionales, les ligues départementales et les ligues d’arrondissements. Elles sont juridiquement distinctes et chacune d’entre-elles a son territoire de compétence. L’on constate malheureusement que depuis le début, le travail du Comité de Normalisation n’est guidé que par des considérations électoralistes et partisanes.

Sortons de l’Ag pour parler d’autre chose et notamment de la CCA du CNOSC qui cristallise toutes les rancœurs des responsables actuels de la Fécafoot. Malgré vos nombreuses victoires devant cette Chambre, pensez-vous que la CCA fonctionne parfaitement ?

Dans le contexte actuel, je pense que cette Chambre remplit pleinement son rôle qui est de veiller à ce que les fédérations nationales respectent leurs propres règlements afin d’éviter des abus divers. Il est évident qu’on peut améliorer le fonctionnement de la CCA en la dotant de moyens financiers à la hauteur de l’importante mission qui lui est confiée.

Les Arbitres de la CCA sont-ils impartiaux d’après vous ?

Je n’ai aucun doute en ce qui concerne les affaires que nous avons portées devant elle et les sentences du TAS du 19 février 2015 sont des indicateurs sûrs de la crédibilité de la CCA.

D’après vous, pourquoi la CCA qui a pourtant fait l’objet d’un décret présidentiel, est autant contestée, notamment par ceux qui y perdent ?

C’est de la mauvaise foi caractérisée. Ils ont même tenté de discréditer le TAS après les dernières sentences. Il faut savoir que le Comité de Normalisation s’est lancé depuis longtemps dans une entreprise permanente de manipulation de l’opinion publique et des autorités. Heureusement que les Camerounais sont de plus en plus avisés sur toutes ces questions.

 

« Les préjudices causés à notre football par le Comité de Normalisation sont importants »

Après d’âpres joutes juridiques, toutes vos doléances sont en train d’être exaucées (Ag 2009, Exécutifs de 2009 réhabilités…). C’est quoi les prochaines étapes ?

La prochaine étape, c’est justement la session de l’Assemblée Générale du 2 juin 2015 qui est une étape cruciale. Pour nous, il faut rejeter ces textes qui ne répondent pas du tout aux aspirations réelles de la majorité des acteurs de notre football. L’Assemblée Générale doit constituer un groupe de travail qui doit profondément revoir ces textes qui ont finalement très peu de différences avec les statuts actuels. C’est très décevant pour un travail qui a duré presque deux ans.

Les procédures pendantes au TAS sont attendues avec excitation. Que se passera-t-il si vous vous avez gain de cause devant le Tribunal arbitral du Sport ?

L’objectif est la réintégration du Comité Exécutif de 2009 dans ses fonctions. Nous avons attaqué la décision de la FIFA du 20 mars 2015 prorogeant le mandat du Comité de Normalisation jusqu’au 30 septembre 2015 et nous avons grand espoir que nous obtiendrons gain de cause tant les préjudices causés à notre football par le Comité de Normalisation sont importants.

Existe-t-il réellement une possibilité que Joseph Owona soit débarqué et que l’exécutif fédéral de 2009 s’installe à Tsinga ?

La jurisprudence du TAS est claire. Les Statuts de la FIFA n’ont pas expressément prévu la prorogation du mandat d’un Comité de Normalisation. Pour le TAS, malgré le silence des statuts de la FIFA, une prorogation peut être acceptée si les raisons avancées sont juridiquement valides. Le Comité de Normalisation et la FIFA auront beaucoup de mal à justifier l’élaboration et la validation des statuts contraires à la législation camerounaise, et le choix des personnes sans qualité pour légiférer au nom de FECAFOOT.

Qui est le PCA d’Etoile filante de Garoua ?

La CCA et le TAS ont reconnu que le Conseil d’administration que je préside est le seul légitime pour agir au nom d’Etoile Filante de Garoua. Pour moi, la question ne se pose donc plus.

Quid de ce monsieur qui avait pourtant été reconnu par Joseph Owona ?

Cela n’est guère surprenant, dans la mesure où nous savons tous que le Pr Owona est presque toujours à la marge de la loi et de la réglementation.

On va sortir par là. Que vous inspire le silence des différents « candidats à la candidature » au poste de président de la Fécafoot face à l’actualité du football (Déboires de U23 au Kenya et au Zimbabwe, Lionnes indomptables dans le désarroi par rapport à leurs primes, sentences de la CCA…) ?

Je suppose que c’est un choix qu’ils ont fait de rester silencieux face à tous ces événements malheureux et je respecte ce choix.

Un dernier mot aux amoureux du football camerounais qui sont nombreux à suivre vos combats pour un nouveau football national et à vous soutenir dans cette tâche ?

Nous leur demandons de rester confiants car au terme de cette longue période de turbulence s’ouvrira certainement un avenir très prometteur pour notre football qui doit, à moyen terme, occuper sa vraie place sur l’échiquier mondial.

Propos recueillis par Steve Djouguela et Guy Nsigué

 

ADS

 

Lire aussi : Eding Sport de la Lekié interdit de recrutement par la FIFA
Lire aussi : Baromètre Synafoc : voici les 7 clubs qui n'ont payé aucun salaire à leurs joueurs depuis le début de la saison

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS