Chaudes retrouvailles ce week-end au stade Ahmadou Ahidjo. Après quatre ans de silence, les deux clubs mythiques de la ville aux sept collines se retrouvent en D1 pour un classico qui s’annonce palpitant. Décryptage.

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Céline Eko est sereine. Emile Onambélé Zibi l’est davantage. Les deux dirigeants des clubs à l’honneur sont conscients des enjeux de ce classico mais préfèrent jouer la carte du fair-play. Sans doute pour éviter de succomber au stress et à la pression puisque cette confrontation épique entre Canon et Tonnerre promet une fois encore de déchaîner les passions. « L’autre jour j’ai dit à ma petite sœur Céline pour la taquiner, que mon club va battre le Canon par deux buts à zéro. Elle m’a répondu en souriant que la vérité ce sera sur le stade », plaisante le patriarche du Tkc qui reconnaît que malgré tout, l’opposition entre les deux équipes de la capitale reste un moment de retrouvailles en famille. Attendue dans le championnat national parce qu’en plus d’être un classique, la confrontation entre le Kpakum et le club chérie de Mvog Ada est aussi un derby pour la suprématie de la capitale. Suffisant donc pour convier le public à venir nombreux porter les deux équipes à la victoire. Certes, on est loin des rencontres historiques des années 80, mais cette saison, l’affrontement entre les « frères ennemis » du championnat de football professionnel aura de forts enjeux sportifs même si les questions d’honneur et d’hégémonie attiseront les débats.

Après quatre années passées dans l’antichambre de la D2, le Tkc signe son come-back et n’entend pas jouer les jeunes premiers quoique son statut dans cette cour des grands qu’il a quitté en 2008 démontre le contraire. Sa position au classement (5e avec quatre points) est un sérieux argument pour tutoyer le Kpakum qui court toujours derrière une victoire (9e avec 3 points). Bref, les poulains de Gérard Mbimi, eux, se régalent malgré le faux pas face à Douala Athletic club à l’issu de la troisième journée du championnat. Canon, déchiré par des guerres internes sans précédents, a presque perdu son explosivité et semble continuer son feuilleton d’incertitude quoique le coach Aboubakar Souleymane estime que le club phare de Nkoldongo a profité de la courte trêve pour se remettre de son léger passage à vide. Le match se jouant dans une cuvette de Mfandena qui sera certainement noire de monde, les « vert et rouge » qui lubrifient actuellement le secteur offensif, éprouveront sûrement un malin plaisir à freiner leur éternel rival de la capitale dans la course vers la cime du classement.


Potentialités

C’est donc un Canon qui brûle de retrouver son rythme de croisière que les poulains de Gérard Mbimi vont affronter dimanche. Certes, le club a récemment reçu le renfort de nouvelles recrues venues de l’étranger sur lesquelles le staff technique ne tarit pas d’éloges. Certes du côté des dirigeants le directeur général Joachim Essomba Ahanda confiant, continue de croire que le Canon survivra de ses détracteurs. Le Tkc, lui, brûle de montrer à son frère aîné que sa montée en D1 était tout sauf un concours de circonstance. Le capitaine Maurice Ohandja et ses coéquipiers savent que les matchs nuls valent chers. L’équipe a donc besoin de gagner ce match, chose que Canon n’est pas parvenu à faire lors de ses trois derniers matchs en championnat. En fait, les Mekok Me Ngonda sur le plan moral, sont en manque d’équilibre. En aurait-il pu être autrement avec un staff technique remanié et contesté par des clans tapis au sein de l’équipe dirigeante ?

Quoi qu’il en soit, le match de dimanche sera certainement un révélateur de véritables potentialités des deux équipes. Pour Pierre Wome Nlend, l’heure n’est plus à la plaisanterie. « Nous avons besoin de points puisque sur 9 nous n’en avons que trois. C’est vrai que sur le plan du jeu on s’améliore mais et ce n’est pas suffisant pour une équipe qui veut être africaine. Nous devons rester concentrés et faire comprendre à mes jeunes frères que ce n’est pas le genre de match qu’on peut manquer. J’espère que tous les supporters du Canon feront le plein du chabba car c’est un derby pas comme les autres », confie le capitaine du Kpakum qui a encore en mémoire le fameux Canon-Tonnerre de 1995 marqué par le retour de Roger Milla et la forme explosive que dégageait feu Marc Vivien Foé. C’est dire que ce genre de match est celui qui permettra peut être au Kpakum de se transcender et de lancer sa saison. Un derby aux allures de match test dont Canon a besoin en cette période de doute. Les « Noir et blanc » tout aussi contents de mettre les bâtons dans les roues à leur challenger rêvent de lui administrer une raclée mémorable. Réponse dimanche à 15h 30 au stade Ahmadou Ahidjo. 

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