Cameroun - Communication. Censure, mode d'emploi : Les mensonges du gouvernement mis à nu

Jean-Pierre Bou | Le Messager Mardi le 19 Avril 2011 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Festival International du Film des Droits de l'Homme de Yaoundé a été annulé par les autorités camerounaises le jour de son lancement, trente minutes avant la première projection.

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Deux cars anti-émeutes sont intervenus au "petit terrain de Bénoué Bar" dans le quartier d'Elig-Edzoa où devait se tenir la première d'une série de 17 projections publiques.Un arrêté du préfet de Mfoundi a été notifié aux organisateurs. Les organisateurs de la manifestation souhaitent exposer les motifs qui ont été avancés par les autorités camerounaises et y répondre point par point, factuellement, par le présent communiqué:

1. Absence de déclarations officielles des associations organisatrices
Les organisateurs sont évidemment dûment enregistrés auprès des autorités Association Kofi Annan pour la promotion et la protection des droits de l'homme et de la paix : n° 006/Rda/F35/Bapp, délivrée le 03 mars 2005 à Bafoussam. Association Espace Lumière (association de consultants en développement local et institutionnel): n° 00280/Rda/J06/Bapp, délivrée le 18 juillet 2000 à Yaoundé Alliance Ciné, n° 0783010327, association loi 1901 à but non lucratif, déclarée le 8 août 2000 en sous-préfecture de Saint Germain (France)

2. Absence de déclarations de réunion publique
Les récépissés de déclaration obtenus portent les références N° 066 RDRP/J06-01/SP pour le centre Province, division de Mfoundi, arrondissement de Yaoundé I délivrée le 21 mars 2011 N°82/RD/J06-02/Baajp pour l'arrondissement de Yaoundé II, délivrée le 7 avril 2011 Le dernier récépissé qui devait nous être délivré par Yaoundé VI le 12 avril a été annulé de facto par l'arrêté préfectoral.

3. Absence de visas pour l'ensemble des films
Les organisateurs ont naturellement suivi la procédure ad hoc pour obtenir les visas d'exploitation des films qu'ils avaient prévus de programmer. La demande d'autorisation a été introduite auprès de la direction de la cinématographie pour l'ensemble des films le 22 février 2011, au nom du collectif formé par les trois associations organisatrices. Elle porte la référence n° 2052. Elle inclut tous les films prévus dans la programmation dont le film "Révolutions, mode d'emploi".

Cette autorisation a été délivrée le 9 mars et porte le n° 06/Cncfpves/2011. Dans un autre document, le ministère de la Culture invoque le fait que la demande des visas a été faite au nom d'un seul des organisateurs et non de tous. Cette assertion est totalement fausse comme l'atteste la copie de la demande que nous tenons à disposition de la presse, ainsi d'ailleurs que tous les documents officiels cités dans ce communiqué.



4. Menaces à l'ordre public
C'est là le motif principal soulevé par les autorités, les autres motifs n'étant, on s'en doute, que des prétextes administratifs fallacieux et ubuesques. A l'évidence, cette décision brutale est tout simplement une atteinte directe à la liberté d'expression au Cameroun. Après Twitter, c'est une manifestation organisée par des jeunes Camerounais dynamiques et créatifs qui s'adressait à l'ensemble de la population que l'on censure. Mais ainsi que le soulignait Voltaire, "c'est le propre de la censure violente d'accréditer les opinions qu'elle attaque." En interdisant le festival, les autorités auront démontré, non sans talent - car toute la presse nationale et internationale s'en sont désormais faites l'écho - que les droits de l'homme restent un sujet qui dérange au Cameroun. Les organisateurs remercient les nombreux témoignages de solidarité reçus en provenance de la population camerounaise et de la communauté internationale.

La première édition du Festival International du Film des Droits de l'Homme de Yaoundé est organisée par l'association Alliance Ciné, en partenariat avec son partenaire l'association Internationale Kofi Annan pour la Promotion et la Protection des Droits de l'Homme et la Paix, en collaboration avec Espace Lumière et le Festival Mis Me Binga.

Cette action est financée par l'Union européenne.Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité de l’association et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne. L’Union européenne est constituée de 27 Etats membres qui ont décidé de mettre graduellement en commun leur savoir-faire, leurs ressources et leur destin. Ensemble, durant une période d’élargissement de plus de 50 ans, ils ont construit une zone de stabilité, de démocratie et de développement durable, tout en maintenant leur diversité culturelle, la tolérance et les libertés individuelles. L’Union européenne est déterminée à partager ses réalisations et ses valeurs avec les pays et les peuples au-delà de ses frontières.
http://europa.eu/
Vincent Mercier / directeur du festival
vincent.mercier@alliance-cine.org / 00237 98 92 46 44
Mélanie Barreau / Coordinatrice Générale du Festival
melanie.barreau@alliance-cine.org / 00237 95 90 57 38
*Communiqué publié hier par les organisateurs
** le titre est de la rédaction du Messager

Déclaration de l'Union européenne
La Délégationde l'Union européenne au Cameroun fait la déclaration suivante en accord avec les Chefs de mission européens au Cameroun. La Délégationde l'Union européenne a appris la décision des autorités administratives camerounaises d'empêcher, au dernier moment, la tenue du premier Festival du Film des droits de l'homme qui devrait avoir lieu à Yaoundé du 12 au 17 avril. Pour rappel, l'Union européenne avait accordé une subvention de 65000 euros (environ 42,6 millions FCFA) pour l'organisation de ce festival. La Délégationde l'Union européenne regrette cette décision, qui a empêché la tenue d'une manifestation dont l'importance aurait pu rayonner en terme culturel dans le pays, comme cela c'est produit récemment dans d'autres pays d'Afrique subsaharienne et formule le vœu qu'à l'avenir un débat libre et ouvert sur les droits de l'homme reste assuré au Cameroun.

 

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