Cameroun - Cuisine. Tchop et Yamo, un fast-food à la sauce camerounaise

Le Monde Mardi le 14 Avril 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
« On m’a demandé ce que je dirais à Bill Gates si je le croisais. J’ai répondu que je lui ferais goûter notre “beignets-haricots” pour savoir ce qu’il en pense. »

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Lorsque Idris Nguepnang parle de son entreprise, il a le sourire aux lèvres et l’œil qui frétille, persuadé d’avoir trouvé un filon prometteur.

 

Ce Camerounais de 38 ans a décidé de « sortir de la rue » le beignets-haricots-bouillie, un plat du pauvre composé de beignets, de haricots rouges et d’une bouillie de mil et qui se mange en bordure de rue à toute heure de la journée dans tous les quartiers populaires de Yaoundé ou Douala. C’est l’offre majeure des menus et l’argument principal de la petite chaîne de fast-food, Tchop et Yamo (« Mange et fais-toi plaisir » en argot local), qu’il a lancée en 2011.

 

« Chaque Camerounais, quel qu’il soit, a consommé du beignets-haricots-bouillie au moins une fois dans sa vie », rappelle l’entrepreneur qui a longtemps travaillé en France, en Allemagne et en Suisse avant de revenir s’installer dans son pays. Il dit vouloir redonner ses lettres de noblesse à ce plat qui a nourri son enfance, mais qui est souvent moqué ou évoqué avec condescendance par les nouvelles classes moyennes.

 

Les fameuses frites de bananes plantains

 

Chez Tchop et Yamo, ce n’est pas comme au Mc Do, qui de toutes les façons n’existe pas au Cameroun : pas de Big Mac ni de Royal Cheese. Le menu offre plutôt le choix entre le BHB, le fameux beignets-haricots-bouillie, une salade bitchakala composée de légumes du terroir et le sandwich ndogmangolo fait avec de la viande marinée aux épices du pays et de fines tranches de mangue ou d’ananas. Et bien sûr, les fameuses frites de bananes plantains, les missolè, que les Ivoiriens appellent aussi aloko. Le prix du menu, selon la taille, varie entre 400 et 800 francs CFA, environ un euro, presque autant que les prix pratiqués dans la rue, « les conditions d’hygiène en plus », assure Idriss Idris Nguepnang.

 

« Au quartier, les beignets se vendent à l’air libre alors qu’ici, on est dans un cadre bien aménagé », confirme Ghislain, agent commercial à Yaoundé, en savourant son assiette de beignets-haricots, assis sur une banquette en simili cuir, la mine rafraîchie par l’air un peu trop conditionné du Tchop et Yamo de Tsinga, un quartier populaire de la capitale camerounaise.

 

Serge, cadre administratif, est plutôt séduit par la connexion Wifi gratuite disponible dans le restaurant. « Je viens ici manger mon BH et surfer dans le calme », glisse-t-il, sans quitter des yeux l’écran de son smartphone.

 

Depuis le premier restaurant en juin 2011, deux autres ont ouvert à Yaoundé et un à Douala, la capitale économique. L’entreprise emploie une centaine de personnes au total et chaque restaurant reçoit en moyenne 400 personnes par jour, toute catégorie sociale confondue : étudiants, cadres, sans-emploi ou encore des familles qui en profitent parfois pour y faire leur sortie du dimanche. Chaque restaurant reçoit en moyenne 400 clients par jour, affirme le promoteur, qui reste cependant peu disert sur son chiffre d’affaires. Idris Nguepnang concède simplement qu’il n’a pas à se plaindre.

 

Josiane Kouagheu contributrice, Le Monde Afrique, Douala

 

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