Le matériel devant garantir la migration à la télévision terrestre numérique est bloqué au Port autonome de Douala.

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Ce mercredi 17 juin 2015 est la date butoir pour le Cameroun comme bien d’autres pays africains, de basculer de l’analogie au système de télévision numérique terrestre (Tnt). Cette migration au tout numérique devrait augurer l’essor du secteur audiovisuel, des télécommunications, de la téléphonie mobile et d’Internet. Pourtant, le deadline fixé par l’Union internationale des télécommunications et implémenté par l’Union africaine de télécommunications ne sera pas respecté par le Cameroun. Une source proche du dossier et ayant requis l’anonymat renseigne que le matériel technologique devant permettre à l’entreprise en charge de l’expérimentation de la Tnt au Cameroun est bloqué au port de Douala. « L’entreprise en question est en attente », confie notre source.

D’autre part, selon nos informations, une grande partie du matériel devant servir à la réhabilitation des équipements techniques de la Cameroon Radio Television (Crtv) à Douala et Yaoundé est tout aussi bloqué au port de Douala, attendant une exonération. L’arrimage de la Crtv au numérique étant le principal point de l’arrimage à la Tnt. « Il y a peu, le ministre de la Communication a écrit au ministre des Finances pour solliciter une dispense de paiement de taxes portuaires sur ce matériel. Le Minfi a répondu favorablement ce 10 juin (mercredi dernier) », révèle notre source. Cette dernière signale au passage que le matériel amené depuis la Chine par StarTimes (en charge de la réhabilitation des équipements techniques de la Crtv, Ndlr) a pris plusieurs chemins. Une partie, apprend-on a été acheminée par Bamenda via le Nigeria. Néanmoins, une autre partie du matériel technologique est en cours d’installation au site technique de la Crtv à Mbankolo.

Cam-Dtv

Dans son édition de vendredi dernier, le quotidien gouvernemental Cameroon tribune relevait qu’« à l’arrière de l’édifice-de la Crtv-les deux salles qui vont abriter les équipements du numérique sont pratiquement prêtes et n’attendent que les équipements. » En réalité, le respect du délai du 17 juin était hypothétique. « En 2015, on ne sera pas prêt», avisait déjà Issa Tchiroma au cours d’une conférence de presse le 22 octobre 2014, relayé par l’agence de presse Ecofin. On apprend sur le site web d’Ecofin qu’à l’occasion de cette conférence, le Mincom est revenu sur la demande de report du délai d’arrimage au numérique, par des représentants de pays africains, lors de la 7ème assemblée générale de l’Union africaine de radiodiffusion en janvier 2014. Autre prémice du retard à l’allumage est la réunion restreinte du 21 novembre 2013 initiée par Louis Paul Motaze en tant que président du Comité national de supervision de la migration de la radiodiffusion analogique au numérique (Cam-Dtv).

A l’occasion, Louis Paul Motaze, renseignait notre confrère Repères, « s’inquiétait d’une part, du retard pris pour la sélection des cabinets conseils, préalable au recrutement du partenaire stratégique chargé de l’implantation de l’infrastructure numérique, d’autre part, de la difficulté pour le Comité-Cam-Dtv- d’obtenir les moyens inscrits dans son budget. » Autre chose : c’est au pas de course que la « commission de préparation de la convention de concession relative à l’exploitation de l’infrastructure technique de la Crtv » s’est penché sur le dossier StarTimes. Installé le 27 janvier 2015, cette commission avait tout juste un mois chrono pour examiner « la réalisation d’une étude sur la rentabilité économique et financière de la partie éventuellement concédable de l’infrastructure technique de la Crtv résultant de sa réhabilitation ». Quant à la couverture nationale de la Tnt, elle se fera « progressivement ». Interrogé sur les antennes du Poste national Crtv, le Mincom annonçait que Douala et Yaoundé seront les chevaux de proue de cette migration. Et le 22 octobre 2014 le Mincom annonçait que« la Tnt sera lancée au Cameroun avec 30 chaînes ». Nos tentatives de glaner d’amples informations auprès des responsables du Mincom et de la Crtv n’ont pas prospéré.

 

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