Cameroun - France. La presse française et le Cameroun

Monique Ngo Mayag | Mutations Lundi le 29 Juin 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis Libération en 1995, les médias de l’Hexagone se sont intéressés de près aux questions de gouvernance au Cameroun.

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Février 1995. Nous sommes au lendemain de la dévaluation du franc Cfa (en 1994), et à deux ans d’une élection présidentielle au Cameroun (octobre 1997). Un titre du quotidien français Libération, «Un vacancier au pouvoir à Yaoundé», fait couler beaucoup d’encre et de salive. Xavier Messè, journaliste, se souvient des remous que ce portrait du chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, avait suscités aussi bien au sein de la classe politique nationale que française. A l’entame de cet article, la plume de Stephen Smith se fait acerbe à travers des questions rhétoriques. Morceau choisi qui donne le ton : «Quel président africain séjourne un tiers de l’année à l’étranger et se retire quatre jours par semaine dans son village natal, lorsqu’il est au pays?»  A la suite de ce portrait du président de la République du Cameroun, d’autres médias français se sont davantage intéressé aux questions liées à la gouvernance du Cameroun.

Dans cette lignée, l’Agence France presse (Afp) faisait état, en novembre 2010, d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris «après la plainte d’une association pour “recel de détournements de fonds publics”.» L’Afp sera repris et/ou cité par d’autres médias français, ouvrant ainsi l’affaire dit des «biens mal acquis.» Faisant intervenir des Camerounais de la diaspora, l’Afp écrivait que «le patrimoine acquis en France par Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982, pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d’euros.» A cette époque, le gouvernement camerounais ne réagit pas de façon officielle. Par la suite, Radio France internationale (Rfi) s’est penchée sur l’affaire des neuf disparus de Bépanda (Douala), affirmant que «le Commandement opérationnel, une unité spéciale chargée de la lutte contre le banditisme, sème la terreur dans la capitale économique camerounaise.»

Le canard enchaîné

En avril dernier, l’hebdomadaire satirique Le canard enchaîné fait écho d’un rapport (fait à huis clos) de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. Un rapport qui, relate Le Canard enchaîné, qualifie le régime de Yaoundé d’«illégitime, qui fait face à des explosions régulières mais tient, malgré tout, et se reproduit.» Là aussi, Yaoundé ne dira mot. Le titre qui a résolument fait réagir le ministre camerounais de la Communication (Mincom) et «porte-parole» du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, est un article sur la santé de Paul Biya, publié sur le site web du journal Le Monde. Il y était explicitement mentionné que le couple présidentiel, Paul et Chantal Biya, est à Genève pour maladie.

Ce que le site s’empressera de rectifier quelques heures plus tard en optant pour «Cameroun : le couple présidentiel est à Genève et s’occupe de sa santé.» Ce qui n’empêchera pas le Mincom d’organiser un point de presse pour démentir cette information. La presse française avait par ailleurs l’œil rivé sur le Cameroun, suite à l’enlèvement, à l’Extrême-Nord du pays, de sept membres de la famille Moulin-Fournier en février 2013 et du père Georges Vandenbeusch en novembre de la même année, au plus fort des exactions de la secte terroriste Boko Haram. Leur libération sera autant relayée que leur captivité. Dans la relation entre la presse française et le Cameroun, on ne saurait omettre la relation versatile entre le Cameroun et Jeune Afrique, hebdomadaire panafricain relevant du droit français.

 

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