Cameroun - Communication. Migration numérique : Péril sur le nouveau rendez-vous

Mutations Mardi le 30 Juin 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Malgré les assurances du ministre de la Communication, tout laisse croire que la nouvelle échéance de juillet ne sera pas respectée. 


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Alors que le Rwanda, le Mozambique, la Tanzanie, l’Ile Maurice, la République démocratique du Congo (Rdc) et le Malawi ont réussi à migrer au numérique le 17 juin dernier, « au Cameroun, tel n’est pas encore le cas », reconnaît Issa Tchiroma Bakary le ministre de la Communication (Mincom). Le Cameroun a raté le rendez-vous de la migration numérique. Mais ce n’est que partie remise, si l’on s’en tient aux propos du Mincom ce vendredi 26 juin 2015, alors qu’il finalise sa descente sur le site de diffusion des signaux Tv au Centre Camtel de Douala. Car, jure-t-il, «sûrement qu’au mois de juillet, le Cameroun sera dans sa phase 1 de numérisation ». Durant une vingtaine de minutes, Issa Tchiroma Bakary se voudra rassurant quant à la migration de l’audiovisuel au Cameroun, de l’analogique pour le numérique.  

Mais la migration ne se fera pas à l’échelle nationale. Du moins, pas pour un premier temps. « C’est un processus. La numérisation se fait étape par étape. La numérisation ne s’est jamais faite nulle part au monde du jour au lendemain. Au Cameroun, ça va prendre un peu plus de deux ans », avise le Mincom. Cette première phase concernera notamment les villes de Douala et Yaoundé. Puis suivront les villes de Bamenda dans la région du Nord-Ouest et Garoua dans le Septentrion. La migration va se faire progressivement, retient-on. Difficile d’en être autrement au Cameroun où des préalables au basculement de l’analogie au numérique ne sont manifestement pas remplis. La réhabilitation de la Crtv, le diffuseur national multiplexeur  du numérique, n’est par exemple pas encore effective.

Mathusalem

Une source au Mincom assure que le matériel tant attendu par StarTimes, l’opérateur chinois en charge de la réhabilitation de la Crtv, a finalement quitté le Port autonome de Douala après de nombreuses tractations. « Il a été réceptionné vendredi dernier à l’aéroport de Nsimalen-Yaoundé- à destination de la base de Startimes à Yaoundé », apprend-on de notre source.  En effet, il s’agit encore d’arrimer les équipements de la Crtv au numérique. De nouveaux micros, consoles etc., doivent être installés. Le recyclage du personnel devrait également être à l’ordre du jour dans cette migration au numérique. « La Crtv, notre grande dame qui a trente ans ou une trentaine d’années, dispose des équipements  complètement obsolètes. Les appareils de la Crtv datent de mathusalem. Les équipements ont trente ans d’âge. Les plus jeunes en ont 25. Donc, complètement dépassés par rapport à la modernité », reconnaît le ministre de la Communication.

Issa Tchiroma Bakary poursuit que c’est pour ces raisons que «le Cameroun doit faire deux choses en une seule : d’abord réhabiliter la Crtv en numérique. Une fois que le Crtv est réhabilitée, toute la télévision nationale publique et privée doit passer du mode analogique au mode numérique. Pour cela, il nous faut des opérateurs économiques qui sachent à la fois faire ce travail techniquement. Mais aider le gouvernement également à avoir de l’argent pour acheter ces équipements qui coûtent excessivement cher», martèle le Mincom. Autant dire que l’Etat tend la main au privé. En rappel, le coût de la migration numérique et la réhabilitation de la Crtv au Cameroun est de 110 milliards de Fcfa. Malgré ce qui reste visiblement à faire sur le plan technique et logistique, le Mincom rassure que la migration au numérique se fera en juillet prochain. Il déclare que les équipements pour la réhabilitation de la Crtv sont déjà parqués à Mballa 2 et que les deux émetteurs acquis par la Crtv vont servir à Douala et à Yaoundé. L’un sera utilisé à Yaoundé pour une phase pédagogique et l’émetteur de Camtel servira pour la phase pilote. Le lancement de la télévision numérique se fera avec une dizaine de chaînes de télévision.

« La Crtv envisage au moins de produire six ou sept chaînes numériques », précise notre source, tout en signalant que les chaînes privées locales déjà sur satellite comptent facilement migrer vers le numérique. Dans ce lot, on compte Equinoxe Tv, Vision 4, Stv 1 et 2, Canal 2 international et ses chaînes spécialisées Canal 2 info (pour l’actualité en continu) et Canal 2 movies (pour le cinéma). Le Mincom signale que 1000 décodeurs seront répartis à Yaoundé et Douala. « Il n’y a pas de numérique sans décodeur. Un décodeur ne dépassera pas 6000 Fcfa et l’abonnement sera à deux fois rien », renseigne Issa Tchiroma. Douala compte plus de 2 millions d’habitants. On imagine aisément que tous les ménages ne seront pas servis lors de la répartition des décodeurs. Laquelle répartition, apprend-on de notre source, suivra des critères définis.

Marthe Ndiang et Monique Ngo Mayag

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