Cameroun - Cinéma. Ecrans noirs 2015 : Cri de cœur !

Xavier Messè | Mutations Lundi le 20 Juillet 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Lorsqu’une édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) se termine, le ministre en charge de la Culture au Burkina Faso convoque l’état major du Fespaco pour faire le bilan de l’édition qui vient de s’achever.

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La contribution gouvernementale ne s’arrête pas là. Elle commence par sa caution morale, son engagement financier de haute facture, par la sensibilisation des Etats susceptibles d’apporter une influence certaine au Fespaco.  D’édition en édition donc, par cet engagement de l’Etat, le Fespaco est devenu un point d’ancrage culturel en Afrique en particulier, et dans le monde en général.

Si cet événement continue d’être l’initiative du privé, de part ses apports à l’Etat du Burkina Faso, il a cessé d’être l’apanage d’un secteur privé du domaine culturel parfois désargenté. Un peu plus haut, au Niger, le Festival international de la mode en Afrique (Fima), initiative du créateur nigérien Alphadi, dans sa mise sous les fonts baptismaux, avait été porté à bout de bras par le gouvernement du Niger. Celui-ci avait mis à la disposition de son initiateur : membres du gouvernement, logistique de voyage par avion gouvernemental, fonds d’investissement, etc.

Que dire du Festival de Marrakech, véritable événement de dimension mondiale ? A la tenue de chacune de ses éditions, tout le Maroc est en branle. Un mois avant, la ville de Marrakech fait sa grande toilette, les hôtels affichent complet, les restaurants augmentent les capacités d’accueil, les gadgets se fabriquent par centaines de millier, les vêtements aussi. Il en est de même des éditeurs publicitaires qui sont mis à contribution pour être au grand rendez-vous de ce festival.

La presse marocaine, qu’elle soit publique ou privée, consacre ses grandes manchettes à ce festival pendant sa durée. Le gouvernement marocain met du sien pour appuyer la promotion mondiale du Festival de Marrakech. Voilà pour ce qui est du continent africain. Quid du carnaval de Rio, de la Semaine du vaudou à  Cuba ou du marathon international de New York ? Chacun de ces événements a une implication directe des pouvoirs publics. Parce qu’au-delà des retombées économiques, ils font la promotion de l’Etat.

La culture dans les pays susmentionnés, à travers ces manifestations, a cessé d’être l’apanage d’une classe d’intellectuels. Ce sont des manifestations monstres et populaires. Si on en est arrivé là, c’est encore, une fois de plus, grâce à l’implication profonde de l’Etat. Au Cameroun, cette grande idée des Ecrans noirs est restée, curieusement et malheureusement, l’œuvre d’une personne : Basek ba Kobhio. Après 19 ans de batailles personnelles, au-delà des manquements et des imperfections humains, avoir tenu 19 éditions, seul, est déjà un succès en soi.

Il est vrai que le Cameroun a tourné le dos depuis longtemps au tourisme comme à la culture. Au vu des initiatives privées et publiques qui sont mortes, nous pensons qu’au-delà de ce que la culture peut apporter à un pays, il nous revient encore, une fois de plus, de lancer un cri de cœur aux pouvoirs publics afin qu’ils s’engagent, profondément et définitivement, dans le festival Ecrans noirs pour que cette initiative ressemble à ce qui se fait sous d’autres cieux.

 

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